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Interdit de protester !
Face aux attentes des citoyens, le pouvoir sort la matraque
Publié dans Liberté le 17 - 09 - 2003

Des pluies torrentielles se sont abattues sur les camps des sinistrés de Boumerdès
Une nuit dans la boue
Les camps de Rocher Noir ressemblent à d'immenses piscines depuis les pluies de lundi.
Et la colère des habitants est à l'aune de leur épuisement.
La ville de Boumerdès est, aujourd'hui, méconnaissable. Elle ressemble étrangement à un grand bidonville en ébullition. Les fortes averses, qui sont tombées dans la nuit du lundi 15 septembre au mardi 16 septembre, ont causé beaucoup de dégâts dans l'ensemble des camps des sinistrés. Pratiquement toutes les tentes ont été inondées, contraignant les familles à garder l'œil ouvert. Le peu d'intimité, construit au lendemain du séisme du 21 mai dernier, grâce notamment à un téléviseur, quelques tapis synthétiques, des matelas et des couvertures, a volé en éclats, faisant découvrir l'immense précarité dans laquelle évoluent les sinistrés depuis presque quatre mois. Dans certains camps, comme celui de l'oued Tatareg et le stade olympique le niveau d'eau a atteint les 40 centimètres, voire même plus ! Les femmes, les hommes et les jeunes, munis de marmites, de pelles et de pioches, ont mené la guerre à la pluie et à la boue, durant toute la nuit, parfois sans électricité, en comptant les heures et en ruminant leur colère contre “le mépris” des autorités locales et “l'impuissance” des administrateurs, quand ces derniers sont présents sur les sites. Ailleurs, dans les écoles et les instituts, qui ont accueilli les familles sinistrées, ces dernières sont invitées à quitter les lieux, à coups de menaces, pour laisser la place aux élèves et étudiants.
Des rassemblements ont été improvisés en pleine nuit, à l'entrée de plusieurs sites et devant le siège de la wilaya, faisant craindre le pire aux quelques policiers mobilisés sur les lieux. Ces derniers ont dû tirer en l'air pour disperser les manifestants mécontents. Contre toute attente, des sinistrés possédant un véhicule ont alors décidé, d'un commun accord, d'exprimer leur ras-le-bol, en sillonnant la ville et en klaxonnant devant la villa du wali.
“Tout le monde nous a oubliés. Nous sommes livrés à nous-mêmes. Toutes nos affaires sont mouillées et couvertes de boue : notre linge, nos matelas, nos couvertures…”, a commenté, hier matin, d'une voix hystérique, une mère de famille, hébergée dans le camp Tatareg. Selon elle, les quatre mois passés sous la tente sont “une épreuve très dure”. “On a tout enduré, le tremblement de terre, les secousses, la canicule, les épidémies, les rats et les vols, en nous disant que le moment de la délivrance va bientôt arriver. Mais, on n'a rien eu en échange, ni chalet ni logement. Depuis hier, nous vivons un nouveau cauchemar, avec pour seule aide, celle des pompiers qui travaillent, hélas, avec les moyens de bord”, a-t-elle expliqué une fois calmée. À quelques pas de sa tente, des agents de la Protection civile s'affairent autour d'une pompe à eau, pour dégager l'eau boueuse. Des hommes aux traits tirés tentent, de leur côté, de construire des sortes de tranchées non loin des tentes, afin de laisser passer l'eau jusqu'à l'oued ou de boucher l'entrée de leur “logis” avec de la boue et des planches. “La pompe à eau ne suffit pas ; elle n'est pas puissante et ne sera d'aucune utilité, si la pluie reprend de plus belle comme hier soir”, a reconnu un pompier, en estimant que “c'est aux autorités locales d'intervenir” et de prendre les décisions qui s'imposent dans des cas pareils. Pour cet agent de la Protection civile, qui est debout depuis déjà plusieurs heures aux côtés des sinistrés, il n'existe que deux solutions en l'absence des chalets : “Soit déplacer les tentes vers un terrain plus fiable, soit construire une vraie rigole, qui absorbera toute l'eau et la déversera vers l'oued Tatareg.”
Dans le camp de Tatareg et les autres sites d'hébergement, les enfants, les personnes âgées et les gros malades sont les plus choqués. Tous les commentaires et les questionnements portent sur les inondations et la secousse d'hier matin. “J'ai cru qu'on allait mourir, surtout qu'il faisait très sombre dans la tente. J'ai eu peur du tonnerre et je croyais que les éclairs allaient nous foudroyer. Ma mère et mon père ont essayé de nous calmer, mes sœurs et moi, et nous avons eu beaucoup de mal à dormir sur les affaires posées sur le canapé. Aujourd'hui, à sept heures du matin, la secousse m'a réveillé. J'ai voulu me mettre debout, j'ai alors senti l'eau froide sous mes pieds. C'est là où je me suis rappelé l'inondation et la pluie. Je suis sorti dehors et j'ai trouvé les autres membres de la famille en train de retirer l'eau et d'essorer nos affaires”, nous a confié le jeune Salim, âgé de douze ans.
Dans le camp de toile de l'Institut national des hydrocarbures (INH) et celui de la cité des 1200-Logements, certaines tentes ont cédé devant la violence du vent et les pluies torrentielles. Une famille a même vu sa tente déchirée et se retrouve, à présent, SDF au sens propre du terme. “Personne n'est venu nous voir : ni le maire ni le wali. Ici, dans le camp, personne n'est capable de nous dire où nous irons passer les prochaines nuits, ni la police, ni l'administrateur”, a affirmé la mère de famille, en désignant du doigt les maigres bagages posés à même le sol, sur une mare d'eau brunâtre. Avant d'ajouter d'une voix brisée : “Nous sommes dans un pays de la hogra…” Des voisins, présents sur place, ont fait part de leurs appréhensions, en ne cachant pas leur peur devant les “ravages” des premières pluies. Ils se demandent aussi ce qui les attend dans les jours à venir. “Il n'y a plus d'espoir dans ce bled”, a lâché un jeune homme, en s'en prenant violemment aux gouvernants. “Le président Bouteflika nous a promis la dignité et le bien-être, mais nous voilà transformés en clochards et en sans-abris, depuis des mois, sans perspectives d'avenir, sans même une date précise pour le retour à un semblant de normal, dans des baraques ou des logements confortés”, a révélé ce dernier, en criant de douleur : “Venez photographier notre misère, nous vous autorisons à la montrer au monde entier.”
Dans la commune de Boumerdès, cette ville qualifiée de “ville des intellectuels”, qui a enregistré le plus de décès lors du séisme, l'heure est au ras-le-bol.
Les sinistrés qui ont tout perdu ou dont les logements ont vraiment été affectés, ont les nerfs à fleur de peau, parce qu'ils ont passé une nuit blanche, parce qu'ils n'ont pas encore fait le deuil de leurs morts et parce qu'ils se sentent trompés par les pouvoirs publics.
Hafida Ameyar
Des sinistrés occupent des logements inhabités
Des habitants de la cité des 1200-Logements, hébergés dans le grand stade de Boumerdès, au lendemain du séisme du 21 mai 2003, ont occupé de force, hier matin, des logements neufs, restés inhabités depuis plusieurs années. Ces maisons, situées non loin du siège de la Caisse de sécurité sociale de la wilaya (Cnas), appartiennent à une entreprise publique — On parle de l'entreprise du bâtiment Cosider. “Nous ne sommes pas des hors-la-loi, nous sommes des gens respectables. Nous voulions protéger nos familles des inondations”, a raconté un sinistré, en expliquant que le départ de ces habitations s'effectuera une fois “la solution trouvée par les autorités”, celle de l'installation dans des chalets. Ce citoyen a également remarqué que les logements en question sont pratiquement abandonnés, alors que les sinistrés vivent le calvaire. “Il y a aussi des logements vides au Figuier, à Alger et dans les environs de la wilaya de Boumerdès, mais paradoxalement, aucun responsable ne veut prendre la décision de loger les gens”, a-t-il déclaré, en ajoutant : “Nous ne cherchons pas la guerre, mais s'ils la recherchent, ils l'auront !”
H. A.
Des évacuations en pleine nuit
Les responsables du camp des sinistrés de Naftal, implanté tout près du marché hebdomadaire de la commune de Boumerdès, ont évacué, dans la nuit de lundi à mardi, une partie des familles, vers un autre site d'hébergement, à Boudouaou Maritime. Il s'agit surtout des ménages dont les tentes ont été inondées par les pluies torrentielles. Cette décision, qualifiée par bon nombre de personnes contactées sur les lieux de “solution douteuse”, n'a pas trouvé d'écho favorable parmi les sinistrés. Ces derniers estiment qu'“on ne règle pas le problème des sinistrés en les transférant d'un camp à un autre”, ils rappellent les promesses faites par les pouvoirs publics, à savoir le recasement “des gens dans des chalets à partir de la fin du mois d'août”. Ils se demandent “où est l'Etat, dans cette malheureuse affaire”.
H. A.
Point de presse de la wilaya de Boumerdès
“143 chalets seront distribués au cours de cette semaine”
Dans un point de presse tenu, hier, au siège de la wilaya suite au mouvement de contestation des sinistrés incommodés par les dernières précipitations qui ont inondé leurs tentes, le chef de cabinet de la wilaya a déclaré que “143 chalets sont enfin prêts dans les deux sites de Dellys et seront attribués dans les deux ou trois jours à venir”. Et d'ajouter : “Des listes de bénéficiaires sont en cours d'élaboration dans les sites de Baghlia et de Corso qui sont aussi achevés et il appartient aux élus locaux et délégués des sinistrés qui doivent jouer leur rôle pour que le relogement des sinistrés de ces localités se fasse dans les meilleurs délais possibles”.
Revenant sur ce qu'ont vécu les sinistrés dans la nuit d'avant-hier, M. Cherifi confirme qu'effectivement des eaux se sont infiltrées à l'intérieur des tentes. “Les pluies ont causé des dommages aux sinistrés et nous avons sollicité les éléments de la Protection civile qui n'ont lésiné sur aucun effort pour leur venir en aide”, nous dira-t-il, tout en avouant que ce “changement climatique constitue un ennemi aussi bien pour les sinistrés que pour les pouvoirs publics”.
M. B.
Boudouaou
Les sinistrés investissent la rue
Ne pouvant plus supporter leurs terribles conditions de vie sous les tentes, notamment après les fortes précipitations qui se sont abattues sur la région durant toute la nuit de lundi à mardi, et qui ont transformé leurs “abris” en mares d'eau, des centaines de sinistrés des cités 605 et 210-Logements ont occupé, dès la matinée d'hier, l'avenue principale qui traverse le centre-ville de Boudouaou, interdisant de fait toute circulation.
Très en colère contre les pouvoirs publics qu'ils accusent de “les avoir abandonnés”, les contestataires exigent leur “relogement dans les plus brefs délais dans des habitations décentes”. Seul moyen, selon eux, de les prémunir des affres d'une saison hivernale qui, apparemment, s'annonce dure. “Imaginez ! Nous avons passé toute la nuit dehors. C'est impossible de dormir sous la tente, elle est devenue trop boueuse”, nous révèle un père de famille qui n'arrive pas à contenir sa colère.
Tous les témoignages que nous avons recueillis sur les lieux convergent pour dire que les rescapés du 21 mai en ont marre d'une situation qui n'a que trop duré. “Ça fait cinq mois que nous attendons. Ça y est, notre patience est épuisée”, tempête un homme d'un certain âge qui nous confirme que les travaux de confortement du bâtiment où il habitait “n'ont même pas été entamés”.
Dans les autres localités de la wilaya, ces premières pluies d'autonome ont causé également de gros dommages aux sinistrés.
En effet, que ce soit à Bordj Ménaïel, Zemmouri, Dellys ou encore aux Issers et Thénia, les tentes, non conçues pour de telles conditions climatiques, ont flotté sur de véritables lacs d'eau, surtout dans les sites implantés sur des terrains inondables.
Mohamed B.
Les sinistrés ont décidé de se faire entendre
Boumerdès en ébullition
Les représentants des sinistrés protestent contre les retards dans l'attribution des chalets promis.
Les sinistrés de la wilaya de Boumerdès ont observé, hier, deux sit-in, l'un au rond-point du 11-Décembre et le second devant le siège de la wilaya, afin de réclamer leur droit aux attributions des chalets qui tardent sans raison.
Il est 9h30, les sinistrés du camp Fouaïs ont bloqué le rond-point du 11-Décembre. Des femmes avec leurs enfants, des vieux impatients et des jeunes décidés à en découdre avec les autorités locales. Malgré la pluie torrentielle, ils étaient tous assis au milieu de la route, interdisant aux véhicule l'accès au centre de Boumerdès. Les citoyens se sentent “dupés” et ne voient toujours pas venir les précieux chalets, malgré les nombreuses promesses faites par le wali.
“Nous ne voulons pas un deuxième Bab El-Oued. Où est la crédibilité de l'Etat ? Les instances supérieures sont-elles au courant de ce qui nous arrive ?”, crient des sinistrés. Ces derniers déplorent l'absence quasi quotidienne du président de l'APC, tout comme celle du wali.
Les sinistrés demandent à être reçus par les autorités locales, mais on leur répond qu'il n'y a personne. Les différents témoignages recueillis s'accordent tous à dire que les portes leurs sont fermées.
Des drames se produisent, des familles sont éclatées, des pères de famille au bout du désespoir abandonnent leur foyer…
Les sinistrés de Boumerdès en ont assez du népotisme et de la politique des amis, pratiqués par les administrateurs et les gestionnaires des sites. Les femmes et les hommes rencontrés sur place nous confirment ces dires. “Nous tenons à informer les autorités que la population de Boumerdès est pacifiste. Mais, nous ne nous laisserons pas faire ! S'il le faut, nous entamerons même des actions de violence pour que nos doléances soient prises en charge par le wali.” Les sinistrés menacent d'occuper le siège de la wilaya, si les autorités restent sourdes à leur appel.
Il est à signaler que les sinistrés qui attendent le confortement de leurs bâtisses n'auront pas le droit d'être logés dans des chalets. Ils devront passer l'hiver sous les tentes.
Il est 10h30, et il y a foule devant le siège de la wilaya de Boumerdès. Ici aussi, les sinistrés des différents sites ont observé un sit-in, initié par le mouvement des femmes dans la nuit de lundi, suite aux pluies torrentielles qui ont inondé la majorité des camps. “Notre mouvement est spontané, nous avons décidé d'entamer cette démarche dans le but de faire pression sur le wali pour que les chalets soient prêts avant l'hiver”, déclare Zahia, déléguée de ce mouvement.
Reçus par le wali après treize heures d'attente
En effet, les sinistrés attendent d'être reçus par le wali, depuis la nuit de lundi, pour lui remettre une plate-forme de revendications. Ils réclament une garantie pour la reconstruction de leurs logements sur les sites initiaux et pour une durée de 2 ans, et la prise en charge de la scolarité de leurs enfants. Le dernier point de cette plate-forme concerne le relogement provisoire des sinistrés des zones orange 3 et 4, jusqu'à la réhabilitation de leurs demeures.
“Nous avons attendu le wali, depuis la nuit de lundi, mais malheureusement personne ne nous a reçus, à part un agent de la wilaya qui nous a dit de rentrer chez nous, car celui-ci ne peut rien faire”, déclare Sofiane, un contestataire.
Il est 13h30, et le climat surchauffe dans la salle des réunions, au siège de la wilaya. “Cela fait 13 heures que nous attendons le wali de Boumerdès ! Notre patience a des limites”, nous dira une déléguée, qui ajoute : “C'est un mépris total de la part des autorités !”
Après une réunion entre les délégués du mouvement des femmes et le wali de Boumerdès, il semble que les délégués ne sont pas satisfaits des résolutions qui ont été prises. “Ce sont toujours les éternelles promesses qu'ils ne respecteront pas”, affirme Saliha. “Nous refusons que nos familles servent d'enjeu politique. Nous signalons que notre mouvement de protestation s'inscrit dans la durée et nous ne lâcherons pas prise”, conclut-elle.
Nabila Afroun
Des jeunes, la police et des bavures
Plusieurs jeunes sinistrés ont été victimes d'abus de pouvoir de la police, ces derniers jours. Certains parmi eux ont même été accusés d'outrage à corps constitués et d'actes de vandalisme, et pourtant tous les sinistrés témoignent qu'il s'agissait d'accusations abusives. Devant le siège de la wilaya, nous avons rencontré Sofiane, un jeune étudiant sinistré, qui nous dira : “Pendant que tout le monde observe un sit-in devant le siège de la wilaya, moi je me suis fait embarquer au poste de police sous prétexte que je faisais de la propagande, car j'ai demandé à mes amis de nous rejoindre au sit-in devant le siège de la wilaya.”
Rappelons enfin que la police a procédé à des tirs de sommation durant la nuit de lundi pour disperser les contestataires devant le siège de la wilaya.
N. A.


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