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Le Directeur du Soir d'Algérie et huit journalistes embarqués
Harcèlement contre la Presse
Publié dans Liberté le 17 - 09 - 2003

Malika Boussouf, Badreddine Manaâ, Rabah Abdallah, Sid Samir, Djallal Barkat (Le Soir), Saïd Belhadjoudja (Akher Saâ), Arab Chih (Liberté) et Fadéla O. (Alger-Républicain) ont tous été embarqués, hier, dans la foulée de l'arrestation du directeur du Soir d'Algérie, M. Fouad Boughanem.
10h45. Maison de la presse Tahar-Djaout. Fouad Boughanem, au volant d'une Daewoo, descend de sa voiture en compagnie de Nacer Belhadjoudja, directeur de la rédaction du Soir d'Algérie, Badreddine Manaâ, rédacteur en chef du même organe, et Saïd Belhadjoudja, directeur de la publication de Akher Saâ. Fouad Boughanem est accueilli par un attroupement de confrères. Les photographes le mitraillent de flashes. Et pour cause. Le DP du Soir d'Algérie va être “embarqué” sous peu, sous le regard d'une nuée de journalistes, rués en masse pour voir la scène. Les policiers, venus en grand renfort, l'attendaient depuis tôt le matin. À peine descendu de voiture, Fouad Boughanem se voit apostrophé par des policiers qui l'invitent à monter dans une voiture banalisée, une Atos blanche. “Les policiers n'avaient pas de mandat d'amener”, précise Nacer Belhadjoudja. Fouad Boughanem avait reçu trois convocations de la part du commissariat central ; convocations auxquelles il n'a pas jugé utile de répondre, conformément à une clause convenue entre l'ensemble des éditeurs de ne pas se laisser auditionner par la police judiciaire.
11h. Un groupe de journalistes, en majorité du Soir d'Algérie, se rend immédiatement au commissariat central. Sid Samir, le photographe attitré du journal, sort son appareil photo. Tout de suite, il se voit approché par des policiers. L'un d'eux lui fait : “Tabaâni !” (Suivez-moi !). Il va ainsi inaugurer un ballet d'arrestations qui touchera pratiquement tout le staff du journal, à quoi faut-il ajouter le nom de notre collègue Arab Chih, parti couvrir l'affaire avant de se voir “ramassé” dans la foulée, et couvrant l'événement “in vivo”. Fadéla O., photographe d'Alger-Républicain subira le même sort. Nous le disions à l'instant, une bonne partie du staff du Soir va se voir raflée par la police. Malika Boussouf, directrice de la rédaction, Badreddine Manaâ, rédacteur en chef, Rabah Abdallah, secrétaire général du SNJ, Saïd Belhadjoudja, directeur de la publication de Akher Saâ, et Djallal Barkat, photographe au Soir, seront ainsi embarqués sous le chef d'inculpation d'“attroupement et trouble de l'ordre public”. “Les policiers m'ont arraché mon film du boîtier. Ils ont ensuite dressé un PV que j'ai refusé de signer”, dit Samir Sid. Notre interlocuteur était le premier à être relâché, après deux heures passées au commissariat. Les autres vont suivre un à un. Nacer Belhadjoudja est accroché au bout du fil et maintient le contact avec Malika Boussouf et le reste de l'équipe. La direction du Soir d'Algérie émettra trois communiqués, au fil de l'évolution de la situation, pour tenir informés les confrères. 15h. Fouad Boughanem sort enfin du commissariat central après quatre heures d'interrogatoire. Il est conduit sans plus tarder au tribunal de Sidi-M'hamed pour être entendu par le juge d'instruction. Il sera libéré une heure plus tard. Le directeur du Soir a dû répondre d'articles touchant le président Bouteflika. Interrogé sur le déroulement de l'audition, Fouad Boughanem nous a indiqué que le “corpus incriminé” comprenait cinq chroniques de Hakim Laâlam, deux de Mohamed Bouhamidi et un article de Kamel Amarni. “Chacun de ces journalistes va recevoir une convocation”, nous a-t-il affirmé. M. Boughanem a ajouté qu'il a refusé de répondre aux questions de la police judiciaire, de même qu'il a refusé de signer le PV de l'audience. À signaler que M. Boughanem n'est pas en liberté provisoire. “L'enquête continue”, a-t-il dit. Et le moral ? “Excellent !”, a conclu M. Boughanem.
M. B.
Farid Alilat et Ali Ouafek entendus par le Juge d'Instruction
L'affaire Liberté renvoyée devant le tribunal
MM. Farid Alilat et Ali Ouafek, respectivement directeur de la publication et directeur de la coordination de Liberté, sont passés hier, pour la deuxième fois, devant le juge d'instruction près le tribunal de Sidi M'hamed. Ils ont dû répondre de la “Une” de l'édition du 11 août dernier, “Tous des voleurs ?!”. Après un interrogatoire qui a porté sur les articles contenus dans ce dossier, le juge d'instruction a renvoyé l'affaire devant le tribunal. Toutefois, il convient de préciser que le journaliste Rafik Hamou, cité dans ce même dossier, doit lui aussi passer devant le juge d'instruction.
Ils affichent leur solidarité
RCD
“L'état algérien est avili”
Le directeur du quotidien Le Soir d'Algérie a été interpellé par les services de la sûreté nationale dans la matinée du mardi 16 septembre 2003. Sa libération, en fin de journée, n'enlève rien à la gravité de l'acte.
Ce nouvel abus n'est que la face visible de l'iceberg maffieux. Cette montée en cadence dans la stratégie de la répression est simultanément appuyée par un asservissement du dispositif institutionnel sans précédent. La justice, l'administration, les médias publics, les finances et, maintenant, la diplomatie sont ouvertement dévoyés pour être enrôlés dans la subversion clanique.
La dérive actuelle n'est ni accidentelle ni conjoncturelle.
Elle participe d'une conception politique assumée et revendiquée qui soumet la vie publique à une gestion népotique, autoritaire et archaïque qui avilit l'Etat algérien.
Toutes celles et tous ceux qui veulent honorer les sacrifices et les espoirs de l'Algérie démocratique et sociale doivent conjuger leurs efforts pour préserver la nation d'une régression fatale.
Transparency International et l'AALC réagissent
“La restauration de la censure n'est pas acceptable”
Transparency International et l'Association algérienne de lutte contre la corruption exhortent le gouvernement algérien à mettre un terme aux violations des droits de la presse dans le pays.
La restauration de la censure et les pressions inacceptables exercées sur divers quotidiens sont des signes de régression de la transparence, difficilement acceptables à l'approche de l'élection présidentielle de 2004.
Depuis plusieurs semaines, le gouvernement algérien a fait montre d'un acharnement sans limite à l'encontre de nombreux quotidiens de la presse algérienne (notamment El Khabar, L'Expression, Liberté, Le Matin, Er-Raï et le Soir d'Algérie). Divers titres ont été momentanément suspendus par les autorités, tandis que divers journalistes étaient victimes d'interpellations musclées, soumis à un harcèlement policier inacceptable, et voyaient ainsi leurs droits civiques violés. Cet acharnement contre la presse n'est hélas pas un acte isolé : le 6 août dernier, le gouvernement algérien adoptait un décret visant, de nouveau, à contrôler l'importation de livres et réintroduire la censure.
Transparency International (TI) s'inquiète d'autant plus de ces violations de droits humains et civiques fondamentaux que celles-ci surviennent après la publication dans ces mêmes journaux de plusieurs révélations quant à des affaires de corruption impliquant des hauts dignitaires du régime, révélations que ces mêmes dignitaires n'ont pas daigné démentir, ni même commenter. On voudrait dissuader les éditeurs de journaux et les journalistes de mener à bien leur devoir d'information des citoyens et de surveillance des institutions de l'Etat que l'on ne s'y prendrait pas autrement.
De plus, comment ne pas repenser également au combat du journaliste d'El Watan, Abdelhaï Beliardouh, victime de pressions de la part d'une coalition mafieuse et poussé au suicide, et à qui Transparency International a attribué à titre posthume le Prix de l'Intégrité 2003 ?
Djillali Hadjadj, de l'Association algérienne de combat contre la corruption (partenaire officiel de Transparency International en Algérie), a déclaré : “Les autorités algériennes ont fait le choix d'essayer de mettre au pas la presse algérienne, à n'importe quel prix, en usant et abusant de pratiques illégales et policières, tout en bafouant les engagements internationaux de l'Algérie en matière de respect des droits de l'Homme, de la liberté d'expression et de la liberté de la presse, méthodes qui sont propres aux dictatures d'une époque que nous pensions révolue.”
TI voudrait rappeler l'importance du libre accès à l'information et de la liberté de la presse dans la lutte contre la corruption et pour la promotion de la bonne gestion de la vie publique.
Dans le rapport mondial sur la corruption 2003, Peter Eigen, président de Transparency International, affirmait : “Sans la vigilance des médias et de la société civile, sans la bravoure des journalistes d'investigation et surtout sans celles des gens qui la dénoncent, la corruption continuera à prospérer.”
Transparency International se joint donc à l'Association algérienne de lutte contre la corruption pour exprimer son inquiétude et demander aux autorités algériennes d'assumer leurs devoirs de transparence et de bonne gestion des affaires publiques, surtout en tant que pays initiateur de l'ambitieux projet du Nepad.
Transparency International invite, notamment, le gouvernement algérien à faire en sorte que l'Algérie ratifie au plus vite la nouvelle convention de l'Union africaine contre la corruption et permette à la presse de travailler librement et sans pressions indues de la part des forces de l'ordre, surtout à l'approche de l'importante élection présidentielle de 2004.
SNJ
“Une dangereuse dérive”
Une véritable chasse à l'homme a été organisée, encore une fois, par la police d'un régime en passe de se transformer en un vulgaire instrument liberticide. Ce mardi 16 septembre 2003, une dangereuse dérive est commise à ciel ouvert avec, dans la matinée, le “rapt” du directeur du Soir d'Algérie, et, en début d'après-midi, le kidnapping de huit confrères, dont le secrétaire général du SNJ.
Ce comportement lamentable d'un corps national de sécurité indigne autant qu'il inquiète le syndicat, plus que jamais préoccupé du devenir de l'exercice du métier de journaliste en Algérie. Quand la plus haute autorité politique du pays se saisit aussi brutalement de la nostalgie des années de plomb, la sonnette d'alarme est, de fait, tirée. Le syndicat ne cède pas pour autant à la panique et réitère sa détermination à faire barrage, avec l'ensemble de la corporation, à ce péril contre les libertés. De presse et d'expression.
Comité national pour la sauvegarde des libertés
“Atteinte à la dignité”
Le directeur du Soir d'Algérie a été interpellé par la police mardi 16 septembre 2003 devant la Maison de la presse. Des journalistes, des photographes et des rédacteurs en chef ont été “ramassés” devant le commissariat illégalement. Par ailleurs, des enseignants grévistes ont été arrêtés le même jour parce qu'ils posaient à juste titre des problèmes socioprofessionnels légitimes.
Trop, c'est trop !
En plus de la torture morale, le pouvoir porte atteinte à la dignité d'hommes et de femmes qui exercent l'une des plus nobles fonctions : celle d'informer, de répandre la vérité et de permettre l'expression libre et citoyenne.
Le pouvoir politique veut la mise à mort de la liberté d'expression et d'opinion.
En plus de l'opinion nationale, l'opinion internationale est de nouveau alertée devant ces graves menaces qui pèsent sur la démocratie en Algérie. Notre presse, notre voix, a besoin de toutes les énergies pour contrecarrer les fossoyeurs de la République.


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