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“Mauvais rêve...”
La nouvelle de Adila Katia
Publié dans Liberté le 13 - 02 - 2011

Résumé : Zakia a des douleurs au ventre. Elle est effrayée. Elle raconte tout à son mari. Ce dernier tente de dédramatiser. Mais pour la rassurer, il lui propose d'aller vivre ailleurs. On appelle une nouvelle fois. Leur fils répond. C'est encore un appel anonyme…
9eme partie
-Je croyais que c'était grand-mère, s'excuse Amar. Pourquoi je ne pourrais pas répondre au téléphone, comme avant ?
- Comme ça, répond Zakia, en s'emportant malgré elle. Gare à celui qui répondra à ma place !
- Tu n'as pas besoin de crier, lui reproche Salem. Ni de te mettre dans un état pareil, pour un simple appel !
- Un simple appel, reprend-elle en haussant les sourcils, pense au fait qu'il aurait pu parler et le…
La jeune femme se rend compte que ses fils ne perdaient pas un mot de ce qu'elle disait et surveillaient l'expression de son visage. Elle fait l'effort de retrouver son calme mais c'est difficile. Son cœur et son esprit sont torturés depuis son réveil. Elle se sent à bout.
Elle ne veut pas s'emporter après ses enfants. Elle ne veut pas qu'ils entendent des menaces ou autres propos blessants qui les traumatiseraient.
- Explique-leur, dit-elle à son mari.
Salem ne se fait pas prier. Il s'assoie et leur demande de s'approcher. Ils prennent place près de lui tout en jetant un coup d'œil à leur mère.
- Maman est très fatiguée, commence Salem. C'est pourquoi elle s'énerve rapidement et pour rien. Gentils garçons que vous êtes, vous allez désormais vous arranger pour prendre soin d'elle. Je suis rarement à la maison. Est-ce que je peux compter sur vous, pour prendre soin d'elle ?
- Bien sûr papa, excuse-moi maman, je ne savais pas.
- Ce n'est rien mon chéri, murmure-t-elle en se penchant pour l'embrasser sur le front. La tarte nous attend depuis longtemps. Moi, je meurs de faim.
Salem avait préparé du café et du lait. Il les sert. Les enfants n'ont pas d'appétit. Elle réalise qu'elle a tout gâché. Elle n'aurait pas dû céder à la faiblesse. Elle qui tenait à être forte, elle s'en veut de s'être laissée emporter. Mais comme elle ne peut pas passer son temps à s'excuser, elle fait comme si de rien n'était.
Pour que les choses reprennent leur cours normal, elle les envoie faire leurs devoirs. Elle allait préparer le dîner. Son mari reste lui tenir compagnie.
- Je leur ai amené un jeu, je le leur donne maintenant ou après leurs devoirs ?
- S'ils n'ont pas de devoirs, ils peuvent s'amuser avec. Ils oublieront ce mauvais quart d'heure, dit-elle. Ils vont adorer !
Salem va le leur remettre. Elle sourit en les entendant crier de joie. Lorsqu'elle les rejoint au salon, elle participe à leur enthousiasme. Salem le branche au téléviseur et leur explique comment jouer. Zakia participe à la première partie du jeu puis elle retourne à la cuisine.
Pendant l'heure qui suit, leurs cris de joie emplissent la maison. Elle voudrait avoir leur insouciance. Tout oublier avec un simple jeu vidéo.
Quand le dîner est prêt. Elle doit les appeler plusieurs fois pour qu'ils viennent enfin venir à la cuisine. À table, la discussion tourne uniquement sur leur nouveau jeu. Zakia sait qu'il faudra du temps pour qu'ils se lassent de ce jeu. Si elle ne restait pas ferme avec eux, ils délaisseront leurs révisions.
Aussitôt le dessert avalé, les enfants retournent jouer. Salem reste avec sa femme. Elle l'aide à ranger la cuisine. Il en profite pour discuter avec elle.
(À suivre)
A. K.


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