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La valeur du dinar traduit les relations Etat/Citoyens
Débat sur le système monétaire algérien
Publié dans Liberté le 09 - 04 - 2011

Les mesures de politique monétaire et financière doivent s'inscrire dans une démarche cohérente de la réforme globale liant la sphère financière et la sphère réelle, toute injection de monnaie, sans contreparties productives, accélérant la détérioration du dinar dont la valeur en Algérie tient pour beaucoup à la rente des hydrocarbures pour plus de 70% en termes de corrélation.
La monnaie à travers les systèmes financiers joue le rôle comparable au sang dans un corps humain ou toute circulation sanguine, pouvant bloquer le corps humain ou l'économie en tant que moyen et non comme fin. Cela explique en partie, car il existe des liens dialectiques entre la sphère réelle et la sphère financière, tant la crise mondiale de 1929, où devant le manque de confiance, les ménages se sont précipités pour retirer leurs épargnes, agent accentuant la crise, que l'origine de la crise des prêts hypothécaires d'août 2007, où des titres ont été adossés qu'à des entrées virtuelles, qui s'est faite en cinq étapes :
a- les banques ont fait des prêts immobiliers à des ménages insolvables ou présentant peu de garanties, à des taux d'intérêts élevés ;
b- diffusion des mauvaises créances dans le marché : pour évacuer les risques, les banques “titrisent” leurs créances, c'est-à-dire qu'elles découpent leur dette en produits financiers pour la revendre sur le marché. La mondialisation a fait le reste, en diffusant ces titres à risque dans les portefeuilles d'investisseurs de toute la planète. Les fonds spéculatifs (hedge funds) ont été de gros acheteurs de subprimes, souvent à crédit pour doper leurs rendements (jusqu'à 30 % par an), et faire jouer l'effet de levier, les hedge funds empruntant jusqu'à 90 % des sommes nécessaires ;
c- retournement du marché immobilier américain : vers fin 2005, les taux d'intérêts américains ont commencé à remonter alors que le marché financier s'essoufflait. Des milliers de ménages ont été incapables d'honorer leurs remboursements, entraînant des pertes pour les banques et les investisseurs qui ont acheté les titres obligataires ont vu leur valeur s'effondrer
d-crise de confiance : les banques se sont retrouvées dans une situation ou comme dans un jeu de poker, elles savent ce qu'elles ont dans leur bilan, mais pas ce qui se trouve dans celui des autres, ces mauvais crédits immobiliers ayant été achetés un peu partout dans le monde et on ne sait pas quelle est la répartition du risque d'où une grave crise de confiance ; cette situation a paralysé le marché interbancaire, les banques ne se prêtant plus ou très peu craignant que leurs homologues soient dans une ligne rouge ;
e- intervention des banques centrales : face à la paralysie du marché, les banques centrales sont intervenues début août 2007 en injectant plusieurs centaines de milliards de liquidités afin d‘éviter le blocage de l'économie mondiale, bien que les actifs toxiques continuent de produire leurs effets comme en témoigne la récente semi-faillite immobilière d'Abu Dhabi et la crise grecque, la crise de l'endettement des Etats, les ondes de chocs n'étant pas encore terminées. Comme le montrent les divergences récentes au sein du G20, on ne s'est pas attaqué à l'essence qui est le fonctionnement du système économique mondial impliquant une nouvelle régulation et gouvernance mondiale.
II.- Dans tous les pays du monde existent de faux-monnayeurs mais la proportion par rapport à la masse monétaire en circulation est relativement faible du fait de la dominance de la monnaie scripturale et de la monnaie électronique.
En Algérie, selon certaines informations de toutes les régions du pays avec des ramifications internationales, elle commence à prendre des proportions dangereuses menaçant la sécurité nationale.
La possibilité de l'extension de faux billets est d'autant plus possible dans une économie où le cash prédomine du fait que le citoyen soit garde chez lui du liquide, soit que la majorité des segments de l'économie fonctionne sur des principes en dehors du droit tel que défini par l'Etat. Cela traduit l'état de confiance entre l'Etat et les citoyens. En Algérie où domine la monnaie fiduciaire, la monnaie électronique est presque inexistante, une méfiance de la monnaie scripturale sans compter qu'il faut attendre des mois pour avoir son chéquier et réaliser une transaction entre deux wilayas. Cette extension trouve un terrain propice du fait que souvent bon nombre de segments du secteur d'Etat exige du liquide, 75% en moyenne des importations, entre 2008/2010 se sont faites en cash et la majorité des opérateurs surtout privés et les ménages commercent entre eux en cash.
Cela favorise la sphère informelle, en extension, produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des appareils de l'Etat, qui contrôle 40% de la masse monétaire en circulation (limitant la politique monétaire de l'Etat du fait de l'existence d'institutions informelles et d'une intermédiation financière informelle) permettant l'évasion fiscale et la corruption ; alors que la règle de base de l'économie de marché se fonde sur deux postulats sur le contrat et le crédit.
Sans une intégration intelligente de cette sphère, loin des mesures administratives autoritaires (d'où les effets mitigés du contrôle des prix) et l'abandon des dernières mesures de traçabilité exigeant le paiement par chèques au-delà de 500 000 dinars.
III- La dévalorisation du dinar algérien n'a pas de répercussions directes au niveau international puisque le dinar n'est pas convertible mais en termes d'images (un pays qui ne contrôle pas sa monnaie n'est pas un pays crédible). C'est que le système financier algérien est déconnecté des réseaux internationaux et il ne faut pas s'en réjouir, montrant une économie perfusée par la rente des hydrocarbures (98% d'exportation et 75% d'importation des besoins), certains économistes ayant pu parler d'une non-économie. Encore qu'il faille être attentif aux fluctuations du dollar et de l'euro puisque la majorité des exportations algériennes se font en dollars et environ 60% des importations en euros. Comme il faudra être attentif tant aux fluctuations des monnaies clefs que des taux d'intérêt et du taux d'inflation mondial concernant les 80% des réserves de change placées à l'étranger, notamment en bons du Trésor. Sur le plan boursier, alors que la grande société russe Gazprom est cotée en bourse comme la plupart des sociétés Opep, connaissant la valeur réelle de leurs actifs, fluctuant selon le cours boursier, on peut se demander pourquoi Sonatrach, première société algérienne n'est pas cotée en bourse, la détermination de sa valeur se fondant sur l'approche comptable classique, non-reflet de sa performance économique.
La détérioration et le manque de visibilité de la situation sociopolitique et socioéconomique entraîne le manque de confiance en la monnaie nationale et bon nombre de ménages et d'opérateurs se demandent pourquoi la Banque d'Algérie va émettre des coupures de 2 000 dinars, ce qui traduirait en fait le retour à l'inflation. Par ailleurs, la décision prise de faire passer les bons anonymes de la période des années 1980 à des bons personnalisés à compter du 1er janvier 2011, la date limite étant fixée au 30 juin 2011, a créé une psychose chez bon nombre de ménages et d'opérateurs privés qui ont retiré en masse leur épargne, accentuant le manque de liquidités existant des vases communicants entre les PTT et les autres circuits financiers, le monopole des PTT pour le paiement des retraites ayant accentué le divorce entre l'offre et la demande au niveau de cette structure . Comme conséquence d'une psychose, les ménages soit stockent le dinar chez eux( thésaurisation) achetant des biens de première nécessité pour se prémunir contre l'incertitude et souvent se réfugient dans les valeurs refuges comme l'or, l'immobilier et achetant des devises, ce qui accentue à la fois les importations (qui représentaient en 2010, environ 75% des besoins des ménages et des entreprises, l'Algérie étant une économie totalement rentière) et l'inflation que l'on comprime artificiellement par des subventions via la rente, mais qui ne peuvent être que transitoires pour calmer le front social,l'envolée des prix de l'immobilier et des devises. Cela peut conduire, combinée à la fausse monnaie avec des ramifications internationales qui prend de l'ampleur, à l'effondrement de l'économie, dévalorisant toute création durable de la richesse, dont la monnaie est le support. Comme effet d'entraînement, la spéculation générant la spéculation et une méfiance généralisée du fait que le fondement du fonctionnement de toute économie reposant sur la confiance, la généralisation de faux billets, selon la loi de Gresham, la mauvaise monnaie chassant la bonne, risque de conduire le pays au chaos justement à cause de la psychose généralisée qu'elle peut déclencher tout en favorisant la détérioration du pouvoir d'achat de la majorité puisque l'inflation joue comme vecteur de redistribution du revenu en faveur des revenus variables et au détriment des revenus fixes et cela étant une loi économique. En Algérie, elle accentuera nécessairement la concentration du revenu national au profit d'une minorité rentière.
IV- Le débat convertibilité intégrale ou pas du dinar est un débat biaisé non replacé au sein d'une vision stratégique du passage nécessaire d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures si l'on veut éviter une déflagration sociale à l'horizon 2020.
L'amenuisement de la valeur des entrées des exportations d'hydrocarbures accentue la détérioration du dinar car ne reposant pas sur le fondement fiable de la valeur travail. D'une manière générale, le remplacement progressif de certains billets de banques, encore que du fait que la masse monétaire en circulation en Algérie est déjà importante, attention donc à une trop grande injection de monnaie qui risque d'amplifier l'inflation déjà importante. Ce qui ne peut que conduire les banques primaires à relever leurs taux d'intérêt bloquant l'investissement, la démonétisation de certains billets doit être progressive et dans la discrétion pour éviter la panique.
Les mesures techniques, carte de crédit, vérification (encore que l'on ne peut mettre derrière chaque commerçant un appareil de vérification), ne seront des mesures efficaces que si des mécanismes de régulation clairs sont mis en place pour uniformiser l'espace économique et social évitant cette hétérogénéité tant de la fausse monnaie que de la dualité de la cotation. Tous ces facteurs négatifs renvoient à la faiblesse de l'instauration d'un Etat de droit, au manque de visibilité et de cohérence de la politique socioéconomique, l'Algérie étant dans cette interminable transition depuis 1986, ni une économie planifiée, ni une véritable économie de marché concurrentielle, d'où les difficultés de régulation politique, sociale et économique solidaires. En bref, analyser objectivement la valeur réelle de la monnaie, autant d'ailleurs que le taux de croissance et le taux de chômage réel et non fictif, qui doivent relever d'entreprises compétitives (avec pour soubassement une gouvernance renouvelée centrale et locale et la ressource humaine et toujours la valorisation de la ressource humaine, évitant de diaboliser tant le secteur privé national qu'international) est d'une importance stratégique car impliquant la sécurité nationale.
A. M.
(*) Economiste, expert international,
professeur d'université


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