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La fausse monnaie, terrain propice en Algérie, du fait de la dominance de la monnaie fiduciaire et de la sphère informelle
Publié dans Le Financier le 17 - 11 - 2010

I.-La monnaie, reposant essentiellement sur la confiance, dont les réserves de change, est un signe moyen et non facteur de développement. Dans les tribus anciennes, notamment d'Australie comme l'ont montré les anthropologues, par exemple, les barres de sel ou tout autre symbole, jouaient le rôle de monnaie, afin de favoriser les transactions commerciales. Récemment, selon la définition de la majorité des manuels d'économie, la monnaie est un instrument de paiement accepté de façon générale par les membres d'une communauté en règlement d'un achat, d'une prestation ou d'une dette. Elle peut remplir trois fonctions principales : la fonction d'intermédiaire dans les échanges; la fonction de réserve de valeur et la fonction d'expression d'unité de compte pour le calcul économique ou la comptabilité. Certains auteurs considèrent que la capacité d'éteindre des dettes et des obligations, notamment fiscales, constitue une quatrième fonction appelée «pouvoir libératoire» de la monnaie. Ces fonctions peuvent être assurées par différentes monnaies en circulation simultanée : la monnaie divisionnaire ou pièces de métal ; la monnaie de papier ; la monnaie scripturale et la monnaie électronique. Au niveau international, existent des monnaies non convertibles et des monnaies internationales convertibles, acceptées lors des transactions internationales. Ainsi la moyenne 2008/2009, les 65% des réserves de change des Banques centrales étrangères sont détenues en dollars, contre seulement 25% en Euros, surtout depuis 1971 du fait que le dollar a été déconnecté vis-à-vis de l'or. Ce qui permet aux Etats-Unis de ressembler à une banque d'investissement qui se finance massivement en émettant de la dette (planche à billets), tout en investissant en actifs risques étrangers (stocks, investissements directs). Cependant, existe une tendance contraire à cette dominance actuelle, expliquant la guerre des monnaies qui se fera de plus en plus vivace, certainement entre 2015/2020 avec l'entrée du Yuan chinois. L'on pourrait assister à une stratégie convergente à travers le duo USA/Chine, notamment à travers les bons de trésor représentant environ 45% de la dette totale externe des Etats-Unis où sur 2.450 milliards de dollars (juin 2010), de réserves de change chinois une grande partie est libellée en dollars et les Chinois dépendant pour une grande fraction de leurs exportations des USA. En effet, toute dévaluation, pour une économie productive, dynamise les exportations et toute réévaluation les freine, actuellement les cotations en baisse tant de la monnaie américaine que chinoise pénalisant un euro fort. La monnaie à travers les systèmes financiers joue le rôle comparable au sang dans un corps humain ou toute circulation sanguine, pouvant bloquer le corps humain ou l'économie en tant que moyen et non comme fin. Cela l'explique en partie, car existent des liens dialectiques entre la sphère réelle et la sphère financière, tant la crise mondiale de 1929, ou devant le manque de confiance, les ménages se sont précipités pour retirer leurs épargnes , accentuant la crise, que l'origine de la crise des prêts hypothécaires d'aout 2007, où des titres ont été adossés qu'à des entrées virtuelles, qui s'est faite en cinq étapes :a- les banques ont fait des prêts immobiliers à des ménages insolvables ou présentant peu de garanties, à des taux d'intérêts élevés ;b- diffusion des mauvaises créances dans le marché : pour évacuer les risques, les banques «titrisent» leurs créances, c'est-à-dire qu'elles découpent leur dette en produits financiers pour la revendre sur le marché. La mondialisation a fait le reste, en diffusant ces titres à risque dans les portefeuilles d'investisseurs de toute la planète. Les Fonds spéculatifs (hedge funds) ont été de gros acheteurs de subprimes, souvent à crédit pour doper leurs rendements (jusqu'à 30% par an), et faire jouer l'effet de levier, les hedge funds empruntant jusqu'à 90% des sommes nécessaires ; c- retournement du marché immobilier américain : vers fin 2005, les taux d'intérêts américains ont commencé à remonter alors que le marché financier s'essoufflait. Des milliers de ménages ont été incapables d'honorer leurs remboursements entraînant des pertes pour les banques et les investisseurs qui ont acheté les titres obligataires et ont vu leur valeur s'effondrer ;d-crise de confiance : les banques se sont retrouvées dans une situation ou comme dans un jeu de poker , elles savent ce qu'elles ont dans leur bilan , mais pas ce qui se trouve dans celui des autres , ces mauvais crédits immobiliers ayant été achetés un peu partout dans le monde et on ne sait pas quelle est la répartition du risque d'où une grave crise de confiance ; cette situation a paralysé le marché inter- bancaire, les banques ne se prêtant plus ou très peu craignant que leurs homologues soient dans une ligne rouge ; e- intervention des Banques centrales : face à la paralysie du marché, les Banque centrales sont intervenues début août 2007 en injectant plusieurs centaines de milliards de liquidités afin d‘éviter le blocage de l'économie mondiale , bien que les actifs toxiques continuent de produire leurs effets comme en témoigne la récente semi -faillite immobilière d'Abu Dhabi et la crise grecque, la crise de l'endettement des Etats, les ondes de chocs n'étant pas encore terminés. Comme le montrent les divergences récentes au sein G20, où l'on ne s'est pas attaqué à l'essence qui est le fonctionnement du système économique mondial impliquant une nouvelle régulation et gouvernance mondiale.
II.-Dans tous les pays du monde existent de faux monnayeurs, mais la proportion par rapport à la masse monétaire en circulation est relativement faible du fait de la dominance de la monnaie scripturale et de la monnaie électronique. En Algérie, selon certaines informations de toutes les régions du pays avec des ramifications internationales, elle commence à prendre des proportions dangereuses menaçant la sécurité nationale. La possibilité de l'extension de faux billets est d'autant plus possible dans une économie ou le cash prédomine du fait que le citoyen soit garde chez lui du liquide, ou que la majorité des segments de l'économie fonctionne sur des principes en dehors du droit tel que défini par l'Etat. Or en Algérie où domine la monnaie fiduciaire, la monnaie électronique étant presque inexistante, avec une méfiance pour la monnaie scripturale (sans compter qu'il faut attendre des mois pour avoir son chéquier et réaliser une transaction entre deux wilayas). Cette extension trouve un terrain propice du fait que souvent bon nombre de segments du secteur d'Etat exigent du liquide, 75% des importations en 2009 se sont faites en cash et que fait de raisons tant économiques que cultuelles, que la majorité des opérateurs surtout privés et les ménages commercent entre eux en cash. Et surtout de l'existence de la sphère informelle en extension, produit de la bureaucratie et des dysfonctionnements des appareils de l'Etat, qui contrôle 40% de la masse monétaire en circulation (limitant la politique monétaire de l'Etat du fait de l'existence d'institutions informelles et d'une intermédiation financière informelle), permettant l'évasion fiscale et la corruption ; alors que la règle de base de l'économie de marché se fonde sur deux postulats sur le contrat et le crédit. Sans une intégration intelligente de cette sphère, loin des mesures administratives autoritaires (d'où les effets mitigés du contrôle des prix), les dernières mesures de traçabilité exigeant le paiement par chèques au-delà de 500.000 dinars, seront d'un effet très limité.
III.-La fausse monnaie n'a pas de répercussions directes au niveau international puisque le dinar n'est pas convertible, encore qu'existe un marché parallèle où se cote le dinar, mais en termes d'images (un pays qui ne contrôle pas sa monnaie n'est pas un pays crédible) et avec des effets possibles indirects, puisque sur les transactions commerciales extérieures pour les importations se font en dinars et ce en cas de non vigilance des banques pour détecter les faux billets. C'est que le système financier algérien est déconnecté des réseaux internationaux et il ne faut pas s'en réjouir montrant une économie perfusée par la rente des Hydrocarbures (98% d'exportation et 75% d'importation des besoins), certains économistes ayant pu parler d'une non économie. Encore qu'il faille être attentifs aux fluctuations du dollar et de l'euro puisque la majorité des exportations algériennes se font en dollars et environ 60% des importations en euros. Comme il faudra être attentif tant aux fluctuations des monnaies clefs que des taux d'intérêt et du taux d'inflation mondial concernant les 80% des réserves de change placées à l'étranger notamment en bons de trésor. Sur le plan boursier alors que la grande société russe Gazprom est cotée en bourse comme la plupart des sociétés OPEP, connaissant la valeur réelle de leurs actifs, fluctuant selon le cours boursier, on peut se demander pourquoi Sonatrach, première société algérienne n'est pas cotée en Bourse, la détermination de sa valeur se fondant sur l'approche comptable classique non reflet de sa performance économique. Sur le plan du commerce intérieur, l'extension de faux dinars risque d'entrainer une psychose, les ménages se réfugiant dans les valeurs refuges comme l'or ou certaines valeurs immobilières, pouvant conduire à l'effondrement de l'économie dévalorisant toute création durable de la richesse, dont la monnaie est le support, tout en alimentant une inflation incontrôlée (rappelons nous l'hyperinflation allemande de Weimar) ou l'hyperinflation actuelle du Zimbabwe où il faut des tonnes de billets pour acheter une marchandise, donc une détérioration du pouvoir d'achat des ménages. Comme effet d'entrainement, la spéculation générant la spéculation et une méfiance généralisée du fait que le fondement de fonctionnement de toute économie reposant sur la confiance, la généralisation de faux billets, selon la loi de Gresham, la mauvaise monnaie chassant la bonne, risque de conduire le pays au chaos justement à cause de la psychose généralisée qu'elle peut déclencher. Aussi, le remplacement progressif de certains billets de banques, encore que du fait que la masse monétaire en circulation en Algérie est déjà importante, attention donc à une trop grande injection de la monnaie qui risque d'amplifier l'inflation déjà importante, selon l'officiel puisqu'il a atteint 5,7% en 2009 avec une prévision de 5,5% en 2010, beaucoup plus selon certains organismes internationaux (enquête sur la région Mena) ce qui ne peut que conduire les banques primaires à relever leurs taux d'intérêt bloquant l'investissement, la démonératisation de certains billets attaqués par les faux monnayeurs, doit être progressive et dans la discrétion pour éviter la panique. Les mesures techniques, carte de crédit, vérification (encore que l'on ne peut mettre derrière chaque commerçant un appareil de vérification), ne seront des mesures efficaces que si des mécanismes de régulation clairs sont mis en place pour uniformiser l'espace économique et social évitant cette hétérogénéité qui favorise la fausse monnaie. Ce qui renvoie à la faiblesse de l'instauration d'un Etat de droit, au manque de visibilité et de cohérence de la politique socio- économique, l'Algérie étant dans cette interminable transition depuis 1986, ni une économie planifiée, ni une véritable économie de marché, d'où les difficultés de régulation politique, social et économique solidaires.
IV- En bref, analyser objectivement l'existence et l'extension de la fausse monnaie implique une vision stratégique globale, une sensibilisation des citoyens et des opérateurs, car menaçant la sécurité nationale. Elle s'est toujours identifiée au pouvoir régalien du souverain, de l'Etat. C'est pourquoi certains pays appliquent des peines sévères contre tout falsificateur, car s'assimilant à un vol contre toute une Nation. Ainsi le chapitre II du code pénal français stipule dans son article 442/. La contrefaçon ou la falsification des pièces de monnaie ou des billets de banque ayant cours légal en France ou émis par les institutions étrangères ou internationales habilitées à cette fin, est punie de trente ans de réclusion criminelle et de 450.000 euros d'amende. Est punie des mêmes peines la fabrication des pièces de monnaie et des billets de banque mentionnés à l'alinéa précédent réalisée à l'aide d'installations ou de matériels autorisés destinés à cette fin, lorsqu'elle est effectuée en violation des conditions fixées par les institutions habilitées à émettre ces signes monétaires et sans l'accord de ces institutions. Pour l'Algérie, selon l'ordonnance 75/47 du 17 juin 1975, dans ses articles 197/198, sont punis de la peine de mort, ceux qui d'une manière quelconque, ont sciemment participé à l'émission, la distribution à la vente et à l'introduction sur le territoire de la République, des monnaies, des titres ou obligations soit des monnaies métalliques, ou papier monnaie ayant cours légal. Couler toute une économie en émettant de la fausse monnaie est beaucoup plus grave que le terrorisme, car s'assimilant à un crime contre toute une Nation. Mais les mesures pénales, sans mécanismes clairs et une moralisation de la société, la corruption socialisée favorisant ces pratiques, passant comme le rappelait le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoun par la moralité des dirigeants, IBN K est ce suffisant ?
*Docteur Abderrahmane MEBTOUL Economiste Expert International Professeur d'Université
[email protected]
Voir interview de Abderrahmane MEBTOUL sur ce sujet « le dinar en péril » parue El Watan du 12 novembre 2010 réalisé par Zouheir Ait Mouhoub grand reporter à El Watan


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