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Le sévère réquisitoire de l'opposition
Discours de Bouteflika
Publié dans Liberté le 17 - 04 - 2011

Les personnalités et les partis de l'opposition sont presque unanimes à considérer le discours du Président comme un acte manqué, tant dans sa forme que dans son contenu.
Comme il fallait s'y attendre, le discours du président Bouteflika a suscité moult réactions de la classe politique, notamment celle se proclamant de l'opposition. Cette dernière n'accorde pas ses violons avec le nouveau “refrain” de Bouteflika, préconisant des réformes tous azimuts. Entre “le choix du pire”, la forme critique choisie par le RCD, et “Changement dans la continuité”, l'intitulé du communiqué du CCDR, en passant par le scepticisme des Benbitour et Bouchachi (Laddh), l'opposition ne dissimule pas sa désapprobation aux projets annoncés par le chef de l'Etat. Il se profile dans leur réaction comme une sorte de méfiance à l'égard de tout ce qui émane du système, qui n'aurait pour objectif que de faire diversion en ces temps marqués par les révoltes des peuples pour le renversement des systèmes dictatoriaux. À commencer par le RCD qui qualifie le discours de Bouteflika de “pathétique et dangereux, ce discours (qui) a le mérite de couper court à toute spéculation sur les virtualités de réformes qui émaneraient de l'intérieur du système”. Et de poursuivre : “Le replâtrage du système auquel invite le chef de l'Etat a été testé maintes fois (…).” Pour le RCD, les réformes annoncées par le président ne sont que de la poudre aux yeux. Entre autres, note-t-on, “la révision de la constitution subira les mêmes procédures que les précédentes (…)”.
Le parti de Ali Faouzi Rebaïne, Ahd 54, n'est pas moins critique à l'égard du chef de l'Etat. Dans sa lecture du discours du Président, AHD 54 déduit que “le système refuse tout changement forcé du pouvoir en Algérie, sinon il veut gagner du temps par les propositions de mesures et non pas de réformes, dans sa stratégie de se pérenniser au pouvoir et s'éloigner davantage des revendications du peuple”. Le parti de Ali Rebaïne déplore, en outre, la volonté de Bouteflika de soumettre ses mesures au contrôle des mêmes parties ayant préparé, en 2008, la révision (partielle) de la constitution.
Allant dans le même sens, le comité des citoyens pour la défense de la République (CCDR) qualifie, pour sa part, la “feuille de route” présidentielle d'une “pâle série d'annonces de réformes politiques imposée par le contexte politique national et international”. Dans son communiqué, le CCDR préconise plutôt au pouvoir de “tirer les leçons de l'histoire récente, et notamment du printemps arabe, de préparer dans la dignité son départ par la grande porte et d'éviter au peuple algérien des épreuves inutiles”.
Pour le porte-parole du Parti socialiste des travailleurs, Salhi Chawki, “les formidables mobilisations des étudiants et de la jeunesse, les grèves massives, les révoltes des précarisés et des chômeurs, nos luttes ont contraint Bouteflika à promettre de revenir sur sa politique anti-démocratique et peut-être d'inverser la dérive monarchique des institutions”. Concernant la révision de la Constitution, le PST est encore plus sceptique en considérant : “En démocratie, il faudrait un débat national, libre, avec accès aux médias pour toutes les opinions, et ensuite l'élection de représentants du peuple à la proportionnelle des positions exprimées pour une Assemblée constituante chargée de transcrire dans la Constitution les aspirations des travailleuses et des travailleurs, de la jeunesse, celles de la majorité laborieuse du peuple.”
Fidèle à son engagement, l'ex-Chef du gouvernement, Ahmed Benbitour, lui, juge que le discours de Bouteflika “ne répond pas aux attentes de la population, ni dans la forme ni dans le fond”. “En ce qui concerne la forme, et compte tenu de la gravité de la situation internationale et du souffle de changement dans la région, nous attendions un discours plus solennel adressé à la nation. Nous avions eu droit à un texte enregistré et mal conçu par ceux qui l'ont écrit. D'abord au niveau du diagnostic, c'était plus un discours triomphaliste sur des résultats considérés spectaculaires mais qui, dans la réalité, soulèvent le mécontentement de toute la population. En ce qui concerne les propositions, nous n'avons pas eu droit à un engagement concret sur des décisions précises, mais tout simplement l'annonce de mesures. Dans le contenu, nous nous attendions à un changement, mais nous avions eu droit à des missions classiques confiées à des institutions qui ont démontré leur incapacité à faire du nouveau. Mon inquiétude est que ce discours va plus exacerber les mécontentements que répondre aux attentes légitimes de la société”, a-t-il commenté dans une déclaration à Liberté. Même son de cloche chez les militants des droits de l'homme, eux qui “doutent” des intentions du président à ouvrir le champ des libertés. En ce sens, Me Ali Yahia Abdenour n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour qualifier le discours présidentiel de “non-événement !” Pour le doyen des défenseurs des droits de l'homme, le discours de Bouteflika s'inscrit en porte-à-faux et ne fait que justifier la “confusion des pouvoirs, c'est-à-dire la dictature”. Me Bouchachi, président de la Laddh, n'est pas moins sceptique par rapport à l'engagement du président qui fait appel aux mêmes institutions ayant déjà échoué dans la mise en œuvre des politiques existantes, dans son annonce des réformes. “Ces institutions, qui ont piétiné les lois déjà en vigueur, sont-elles crédibles pour appliquer les réformes annoncées ?” s'interroge Me Bouchachi, qui “(s)'en doute de la volonté du président, sinon du système à accepter le changement”. D'où son appel réitéré aux algériens de poursuivre leur “militantisme pacifique pour arracher leurs droits”.
À son tour, le mouvement des droits et libertés, chapeauté par Tarik Mirar, estime que “bien qu'elles expriment un aveu d'échec avéré du bloc politique jusqu'ici en charge de la gestion du pays, les mesures annoncées sont confiées à la discrétion d'un personnel politique inamovible depuis l'indépendance”. Et d'assener : “dans une analyse erronée, le pouvoir veut, après coup, s'approprier la revendication populaire du changement démocratique pour mieux occulter la forte contestation dont il est l'objet et disqualifier les forces du changement, notamment auprès de l'opinion internationale, pour éviter d'aggraver son isolement diplomatique.”


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