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Energie nucléaire en Algérie : l'arbre qui cache la forêt ?
Publié dans Liberté le 04 - 05 - 2011

Depuis l'accident de niveau 7 survenu à Fukushima le 12 mars 2011, de même niveau que celui de Tchernobyl, la place et le développement de l'électronucléaire dans l'offre énergétique sont réapparus dans le débat public. Partout dans le monde, notamment en Algérie. Mon propos dans cette chronique est de mettre seulement en perspective pour mon pays, quelques éléments importants de cette problématique.
Pour ce faire, j'essayerai de répondre à trois questions. D'abord, a-t-on les capacités d'exploiter en toute sécurité des centrales nucléaires comme nous le faisons depuis quelques décennies pour des installations de gaz naturel liquéfié (GNL) ou celles des modules de traitement de gaz? Ensuite pourra-t-on gérer un accident majeur s'il venait à se produire à l'instar, à une échelle plus réduite, de celui de l'explosion du train de GNL de Skikda il y a quelques années ? Enfin en termes de disponibilité et d'affectation de ressources financières, technologiques et humaines pourra-t-on s'engager avec succès sur trois fronts majeurs : celui de l'énergie solaire, celui des énergies carbonées y compris la production de gaz de schistes et celui de l'énergie nucléaire ?
Pour la première question rappelons quelques faits survenus dans le monde et en Algérie. L'échelle Ines de classement des incidents nucléaires compte sept niveaux en partant du niveau 1 portant sur des défaillances dans le respect des règles de sûreté. À tire d'illustration le faible rejet de radioéléments et les dégâts sur le cœur du réacteur de la centrale française de St –Laurent-des –Eaux, survenus le 13 mars 1980, ont été considérés comme accident de niveau 4. L'incident survenu dans la centrale américaine de Three Island le 28 mars 1979 ayant entraîné de graves dommages sur le réacteur et un rejet limité de substances radioactives a été classé de niveau 5. Enfin l'accident qui s'était produit le 29 septembre 1957 sur la centrale russe de Kyshtm avait été classé de niveau 6.
En Algérie il n'y a pas de centrales nucléaires hormis deux installations expérimentales de recherche (Daria et Aïn- Oussera). Cependant l'opinion publique algérienne garde dans sa mémoire deux exemples des effets dévastateurs du nucléaire : d'abord celui historique des essais atomiques français dans le Sahara qui continuent encore de produire des conséquences négatives sur les populations et les territoires contaminés. À un degré moindre celui de l'accident de Sétif survenu dans la décennie 1970, suite à un vol de stylos radioactifs à usage industriel, utilisés pour le contrôle des soudures de pipelines. Cet accident a entraîné l'irradiation des citoyens, notamment des écoliers. C'est d'ailleurs à la suite de cet incident qu'a été mise en place la réglementation algérienne en matière d'utilisation, de stockage et de transport de matériel ou de substances radioactives.
Emettons l'hypothèse que l'on s‘engage malgré tout dans la réalisation d'une ou plusieurs centrales nucléaires avec l'idée d'en confier l'exploitation à des opérateurs spécialisés internationaux puisqu'on le fait déjà pour la gestion de l'eau et les aéroports. Dans ce cas le choix des sites poserait déjà problème : le littoral à sismicité non négligeable devra être évité et les hauts plateaux et le grand sud ne disposent pas de quantités suffisantes d'eau nécessaires pour les opérations de refroidissement. La deuxième contrainte porterait dans nos capacités à traiter les déchets radioactifs alors que nous avons du mal à recycler les sachets en plastiques et les ordures ménagères. Pour être plus sérieux, cette question est un des gros problèmes non définitivement résolus par les opérateurs de centrales nucléaires, y compris dans les pays développés. Enfin il y a la question du coût de démantèlement des installations obsolètes ou à technologies dépassées, renvoyées assez souvent aux futures générations en termes de risques et de coûts.
Ne lâchons dons pas la proie pour l'ombre et recentrons nous sur ce que nous pouvons faire en matière de mix énergétique. C'est déjà un grand défi car le recours à l'énergie nucléaire ne devrait pas être l'arbre qui nous cache la forêt. Je vois déjà dans notre panier énergétique deux contraintes majeures à gérer. La première concerne les ressources gazières et la seconde est relative à l'énergie solaire. S'agissant des ressources gazières classiques, il faudra à l'évidence exploiter plus rationnellement les gisements gaziers y compris celui de Hassi Rmel qui a été trop fortement sollicité. Pour les gaz de schistes des mouvements de citoyens et des courants d'opinions en Amérique du Nord et en Europe, nous rappellent les dangers que font courir sur l'environnement les techniques actuelles de leur production. Il s'agit en l'occurrence de l'injection à haute pression d'eau mélangée à du sable et à des produits chimiques toxiques pour fracturer la roche et libérer ainsi le gaz. Le risque encouru est celui de polluer les sols et les nappes phréatiques. L'Algérie qui dispose d'un potentiel important de réserves de gaz de schistes se prépare pour en produire. Ainsi la Sonatrach a signé en avril 2011 un accord avec l'ENI pour une étude de faisabilité technico-commerciale en matière de production, d'exploitation des gaz de schistes. Mais on ne peut pas être à la fois client et fournisseur et les conclusions de cette étude sont déjà connues. C'est pour cela qu'il faudra s'en tenir aux dispositions strictes de la loi sur les hydrocarbures. Son article 18 fait obligation aux opérateurs concernés de “préparer et soumettre à l'Autorité de régulation des hydrocarbures une étude d'impact environnemental et un plan de gestion de l'environnement comprenant obligatoirement la description des mesures de prévention et de gestion des risques environnementaux associés aux dites activités”. Pour la deuxième contrainte relative à l'énergie solaire c'est la construction d'une nouvelle industrie dont il s'agit. Cela exigera une mobilisation de ressources humaines, technologiques et financières sans précédent dans le pays.
Pour conclure, j'estime qu'il sera très difficile de s'engager avec des chances de succès, sur ces trois front, sachant qu'en près d'un demi siècle nous n'avons même pas été capables de construire une pétrochimie et une industrie de biens d'équipements pétroliers.


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