Sept supporters écopent de trois ans de prison ferme et trente-sept autres de deux ans de prison ferme. Ils étaient au total quarante-quatre supporters sur le banc des accusés, tout au long de la journée d'hier, au tribunal d'Hussein-Dey, poursuivis notamment pour vol, agression, détérioration de biens publics, incendie volontaire et autres délits commis le jour du match qui avait opposé le RC Kouba au NA Hussein-Dey. Parmi tout ce beau monde, sept supporters auront donc écopé des peines les plus lourdes. Ils ont profité, selon l'arrêt de renvoi, de la confusion qui régnait ce jour-là pour agresser des femmes dans la rue et même dans leur voiture. Présentes au tribunal, les victimes ont témoigné de l'agressivité de ces jeunes. “Je les reconnais, ils ont cassé le pare-brise de ma voiture et ils m'ont sauvagement agressée avec une arme blanche pour me dérober toutes mes affaires”, a déclaré l'une des jeunes filles attaquées. D'autres ont déclaré les avoir vus en train de “s'attaquer aux commerces de Ben Omar. Ils ont même agressé les gens dans des bus”. Munis de grosses pierres et de lames de rasoir, ces jeunes ont semé la “terreur” à Kouba vendredi dernier, raconte-t-on. “Ils m'ont encerclée, ils portaient des pierres, des morceaux de goudron arrachés des routes. Je leur ai donné mon portable et mon argent pour qu'ils partent”, a témoigné une autre victime. Durant ces témoignages, la juge s'est montrée intransigeante envers les accusés. “Le foot doit être un moyen de divertissement. Vous en avez fait un prétexte pour tout casser et agresser des filles sans défense. C'est inadmissible”, s'est-elle écriée. Aux trente-sept autres “supporters” accusés dans cette affaire, il est reproché d'avoir agressé des policiers, des journalistes et saccagé la Maison de la presse de Kouba et un véhicule qui s'y trouvait. Les avocats des accusés maintiennent que “la plupart ont été mélangés avec les vrais voyous. Il y en avait qui se sont cachés au sein de l'établissement pour éviter le pire”, ont-ils souligné. Et d'ajouter : “il faut prouver que ces jeunes sont tous coupables. Les victimes ne présentent aucun certificat médical et les journalistes d'Echourrouk n'ont fait état d'aucune preuve plausible.” Pour rappel, toute cette histoire a commencé dans la matinée du 20 mai, lorsque les supporters du RCK et du NAHD se rendaient au stade. Les deux groupes se sont affrontés et se sont livrés “une guerre sans merci” à Kouba, se lançant des pierres, usant de couteaux et de bouteilles. Cette bagarre avait engendré 28 victimes civiles, des détériorations de biens publics et plusieurs supporters blessés.