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Ou comment le Camionneur de Corso a été Tué
50 Balles dans le Corps
Publié dans Liberté le 14 - 10 - 2003


Ce qui s'est passé à Corso
50 Balles dans le corps
Nos reporters reviennent des lieux du drame avec de nouveaux témoignages, tous accablants pour la BMPJ
Une partie de la journée et toute la nuit, les médecins légistes de l'hôpital de Rouiba se sont appliqués à extraire près d'une cinquantaine de balles de son corps, dont une logée au milieu du front entre les deux yeux.
Lundi, 17 heures. Lorsque l'ambulance qui transporte la dépouille mortuaire apparaît sur la route, les femmes de la famille poussent des hurlements déchirants. “Ils l'ont criblé de balles et l'ont achevé comme un chien”, s'écrie l'une des sœurs. Sur le camion qui porte son nom — Ould Amri Abdelkader — et les traces de son agonie, plus de 400 impacts de balles sont dénombrés par les riverains et les gendarmes venus, la veille, constater l'étendue du drame. “Je les ai aidés à les compter”, confie Bachir. Précieuse, l'aide de Bachir n'était pas toute statistique. L'homme constitue un témoin direct du crime perpétré par des policiers de la Brigade mobile de la police judiciaire (BMPJ) de Boudouaou sur la personne de Ould Amri Abdelkader, dans la nuit de samedi à dimanche, à la sortie de la localité de Draâ-Ezzemam, dans la commune de Corso. Bachir se souvient de tout et le raconte dans les moindres détails :
“Il était exactement 1 h 26 mn, une secousse tellurique me réveille. Comme d'habitude, je cours avec ma femme et mes enfants me réfugier sur la terrasse de ma maison. C'est là qu'un autre grognement se fait entendre. La terre ne tremble plus, mais mes jambes fléchissent. Je tends l'oreille pour savoir d'où provient le bruit assourdissant de rafales d'armes automatiques et mes yeux croisent l'indescriptible”, soutient Bachir tétanisé. De l'indescriptible dont il parle et qui provoque en lui de longs moments de silence, le témoin fait un récit exhaustif et éloquent. De la terrasse, située à quelques centaines de mètres du lieu du crime, il voit un camion remonter lentement la côte qui sépare le hameau de Draâ-Ezzemam à l'embranchement de l'autoroute. Déraillé par des rafales ininterrompues, le poids lourd s'immobilise. En face, à moins de 15 mètres, au milieu de la chaussée, des policiers — une demi-douzaine — en treillis que Bachir reconnaît à leur tenue, nourrissent un feu acharné. “Ils tirent sur le camion comme s'il s'agissait d'un escadron. Des secondes passent et je les vois s'approcher du véhicule. Ils retirent le conducteur de sa cabine, le projettent par terre et l'achèvent”, témoigne Bachir. À jamais, une phrase résonnera dans ses oreilles. “J'ai entendu l'un des policiers dire à l'un de ses acolytes : Saïd, kemmel âla rabou (achève-le)”. Bachir ne se rappelle pas seulement du nom de l'exécutant mais des autres aussi. Il cite, à ce propos, Salim, Ahmed et Nabil. Hormis ces noms, une autre identité restera gravée dans sa mémoire, celle de la victime qui n'a pas cessé de crier son nom pour implorer la pitié de ses bourreaux. “Ana Abdelkader Ould Amri”, a-t-il hurlé. Mais, en vain. Comme Bachir, deux gardiens de chantiers limitrophes ont assisté au supplice de Abdelkader. En tentant d'intervenir pour supplier les assassins d'arrêter le massacre, ils seront à leur tour ciblés par de rafales. D'ailleurs, la distance qui sépare le lieu du drame des deux chantiers est parsemée de douilles. Sur le mur d'enceinte de l'un d'eux, au moins une dizaine d'impacts de balles sont visibles.
Craignant sans doute des représailles, les gardiens refusent de parler. En revanche, Bachir, qui déclare n'avoir peur de rien ni de quiconque, s'étale dans la confidence. “Ici, nous appartenons tous à la même famille, la même tribu des Mecheris qui ont bâti cette localité. Celui qui est mort est notre frère à tous”, explique-t-il. Très longtemps confrontés au terrorisme, les habitants du village qui se sont constitués en Groupe d'autodéfense (GLD) croyaient avoir affaire à une énième incursion. Aussitôt, ils sont sortis de leur domicile munis de leurs kalachnikovs et autre séminovs. Même El-Mecheri, le père de la victime, déjà réveillé par la réplique sismique, s'est précipité dehors l'arme au poing. Il ne savait pas à ce moment-là que les terroristes sont, en fait, des policiers qui s'acharnaient sur son fils, un rappelé du service national qui a passé 36 mois sous les drapeaux. “Les hommes ont commencé à tirer, mais ils ont été arrêtés net par une riposte nourrie”, dit encore Bachir. Pis, les plus téméraires qui voulaient se rapprocher du lieu de la fusillade ont été arrêtés sec par un barrage dressé par des policiers, faisant partie de la bande des assassins. Noureddine, un cousin du défunt, qui possède également un camion de transport des matériaux de construction, est arrêté par le premier au barrage. “Comme chaque nuit, je venais de quitter, moi aussi, la maison pour aller chercher du gravier et le livrer. Après quelques mètres, les policiers m'arrêtent. Ils me somment de rebrousser chemin. Plus que ça, ils me demandent d'aller chercher le père de Abdelkader. De là où j'étais — en bas de la colline —, je ne pouvais pas savoir que les rafales que j'ai entendues ont ciblé mon cousin. Aussitôt revenu sur mes pas, j'entreprends de l'appeler sur son portable. Le téléphone sonne, mais il ne répond pas”, rapporte Noureddine. Plus tard, en fouillant le camion, les parents de la victime ne trouveront ni son mobile, ni la somme d'argent qu'il avait sur lui, 15 000 DA. À la fois tueurs et voleurs, les policiers se montreront d'une cruauté sans pareille lorsque, quelques instants après leur forfait, ils vont frapper à la porte du père, El-Mecheri, et lui annoncer qu'ils ont tué “son chien de fils”. “Les frères de Abdelkader se sont alors précipités à la maison pour ramener leurs armes et se venger, mais les criminels ont tôt fait de s'enfuir à bord de leur Nissan”, dit Bachir. Pour lui comme pour les autres, il est clair que ce crime odieux est un avertissement de la maffia du sable. “Nous sommes tous ciblés. Ni le colonialisme ni le terrorisme n'ont eu raison de nous, les barons des plages et des oueds veulent nous exterminer parce qu'on leur a tenu tête”, dénoncent les habitants. Dans leur bouche, cette dénonciation sonne comme un SOS.
S. L.
Les Ould Amri réclament Justice
Ultimatum aux Autorités
Les habitants de Draâ Ezzemam ont adressé un ultimatum de 34 heures au procureur de la république pour faire la lumière sur la mort de Abdelkader. Ce délai, fixé dimanche à 17 heures, doit expirer aujourd'hui. “S'il ne répond pas (le procureur, ndlr) à notre exigence, nous entamerons de nouvelles actions”, avertissent les membres de la famille. Pour autant, ils n'entendent pas barrer à nouveau l'autoroute comme c'était le cas dimanche. “Nous ne voulons pas pénaliser les automobilistes et les voyageurs qui vont parfois très loin”, expliquent les membres de la famille. En revanche, ces derniers envisagent d'organiser un rassemblement devant le siège de la BMPJ impliquée dans “la bavure”.
Hier, pour exprimer leur indignation, les transporteurs de voyageurs assurant la ligne Alger-Boumerdès étaient en grève. Le défunt qui avait travaillé un temps comme chauffeur à la Société nationale de trafic routier (SNTR) était connu de tous. Pour améliorer ses conditions de vie, son père lui avait ensuite acheté un camion. Jeune marié, il était aussi le papa d'une petite fille âgée d'à peine cinq jours.
S. L.
La Cour de Boumerdès
COMMUNIQUE
Le parquet général près la cour de Boumerdès informe qu'il a ordonné l'ouverture d'une information judiciaire conformément à la loi, aussitôt qu'il a été avisé du décès d'un citoyen, survenu dans la nuit de 11 au 12 octobre 2003, au lieu dit Draâ Ezzemam, commune de Corso, wilaya de Boumerdès.
Le paquet général de la cour de Boumerdès souligne que l'information judiciaire se poursuit, conformément aux dispositions de la loi, à l'effet de déterminer les circonstances et causes du décès,
Le procureur général
Les Ould Amri ont voulu s'opposer au Diktat des Criminels
Draâ Ezzemam, les fossés de la Mort
Le drame qui frappe les Ould Amri vient de mettre au jour les inextricables et inavouables connexions entre des éléments des services de sécurité et la mafia du sable.
Quelques jours après que nous ayons fermé la route pour empêcher les convois des pilleurs de sable de passer par notre localité, des policiers sont venus chez nous dans nos maisons pour nous menacer”, témoigne un des oncles de la victime Ould Amri Abdelkader.
Il y a près de quinze jours, les habitants de Draâ Ezzemam, dont Abdelkader et sa famille, ont décidé de couper la route aux pilleurs. Ceux-ci avaient pris l'habitude depuis longtemps d'utiliser le chemin qui traverse le hameau comme une déviation pour éviter le poste fixe de la gendarmerie situé sur l'autoroute. “De toutes façons, les gendarmes sont au courant de leur manège, mais pour ne pas se compromettre inutilement en laissant passer des camions chargés de sable sous leurs yeux, ils préfèrent ne rien voir et se sont accommodés de cette alternative”, raconte l'oncle du défunt. Celui-ci affirme que les propriétaires des poids lourds viennent souvent surchargés de Tidjelabine et des plages de Boumerdès et prennent la direction de la capitale pour livrer leur cargaison. Arrivés sur les hauteurs de Boudouaou, ils ont pris pour habitude de démontrer les glissières de sécurité le long d'un tronçon de l'autoroute et font leur intrusion dans le vaste domaine des Ould Amri.
à cet endroit précis, les fameuses glissières ont été tout récemment remplacées par des toutes neuves. “Nous faisons à chaque fois appel à la direction des travaux publics pour venir les réinstaller”, nous apprend un habitant qui nous emmène sur les lieux. Celui-ci désigne un muret en béton qui fait jonction avec les glissières. “Pourquoi la DTP n'a-t-elle pas réglé définitivement le problème en rallongeant ce muret”, demande-t-il soupçonneux. En effet, la question méritait d'être posée, comme d'autres d'ailleurs toutes aussi intrigantes.
Chaque nuit, c'est le raffut. De minuit jusqu'à l'aube, des convois successifs de pas moins de 25 camions traversent la localité. A 600 mètres, se trouve le poste fixe de la gendarmerie. “Il est impossible que les brigadiers n'entendent pas le vrombissement ininterrompu des moteurs et le crissement des pneus”, précisent les habitants. Ces derniers ne sont pas dupes. Ils savent, preuve à l'appui, que des éléments des services de sécurité sont les complices des pilleurs. “Dans chaque convoi, se trouve un policier qui assure ainsi le droit de passage et utilise son talkie-walkie pour prévenir ses collègues et leur demander de libérer la voie”, nous confie-t-on. À Draâ Ezzemam, on parle d'un fameux véhicule de marque Renault 19 de la police qui escorte souvent les convois. Un fait, cependant, prouve on ne peut mieux l'implication d'éléments des services de sûreté. “Quatre mois avant le séisme, nous avons fermé l'accès de l'autoroute à l'aide de barricades. Mais un officier de police qui accompagnait le convoi a brandi son arme pour nous menacer de mort”, révèle un jeune. Ne se sentant point intimidés, les habitants ont décidé de réitérer leur action, il y a deux semaines. Un policier qui escortait un énième convoi reçoit une raclée mémorable. Ses collègues se vengent alors sur Abdelkader. Toutefois, plus que des représailles, il s'agit en fait de mises en garde. “Avant les menaces de la police, des inconnus sont venus nous voir pour acheter notre accord quant au passage des camions”, confie un cousin du défunt. Face au refus de la dechra des Ould Amri, la maffia du sable est passée à l'acte. “Les policiers, qui ont tué Abdelkader, sont des exécutants. Nous réclamons la tête des commanditaires”, exige le cousin, mais sans trop de conviction.
À Draâ Ezzemam, les gens ne se font pas d'illusions. Ils savent que les commanditaires sont des intouchables. “Ils doivent être trois ou quatre à détenir le monopole et bénéficient de complicités dans les rouages de l'administration et au sein des services de sécurité. Ils sont propriétaires de parcs de camions immenses. Ils achètent leurs véhicules avec des prête-noms et se font livrer le sable par des miséreux qu'ils payent au rabais”, clame-t-on de toutes parts. Pour faire face aux barons, les Ould Amri n'ont pas hésité à les affronter à mains nues en creusant dans leur domaine un fossé de plusieurs mètres de longueur et ce, afin d'empêcher les camions de passer. Ils l'ont payé cher. Très cher.
S. L.
Des Transporteurs se Solidarisent
La Gare Routière de Boumerdès fermée
Même si l'autoroute de l'Est a été rouverte à la circulation dans la soirée d'avant-hier, la bavure policière dont a été victime Ouled Amri Abdelkader a engendré une atmosphère insurrectionnelle. Hier, dans le chef-lieu de wilaya, les habitants de Benrahmoune, dans la commune de Corso, sont sortis de nouveau dans la rue, bloquant carrément l'accès à la gare routière de la ville de Boumerdès, prenant en “otages” les nombreux bus qui s'y trouvaient, tandis que les transporteurs venant de la zone est, particulièrement de Bordj Ménaïel, Dellys et même de Tizi Ouzou, ont été systématiquement refoulés. Au syndicat local des transporteurs, l'on parle même d'une grève qu'auraient déclenchée certains de leurs collègues “en signe de solidarité” avec la famille du défunt mais aussi pour protester contre ce énième dépassement commis par les forces de sécurité. D'autant plus, affirme-t-on, que la victime exerçait son activité en toute légalité. Côté officiel, hormis le communiqué de la DGSN annonçant l'ouverture d'une enquête pour déterminer les circonstances exactes de ce drame, aucun dialogue n'a été engagé avec la famille de la victime qui réfute catégoriquement, document à l'appui, la thèse selon laquelle cette dernière serait un “trafiquant de sable”.
Par ailleurs, l'enterrement, aujourd'hui, de la victime dont le corps se trouve toujours à l'hôpital de Thénia risque d'engendrer d'autres actions de protestation, d'autant que la venue du ministre de l'Intérieur et du patron de la DGSN qui n'ont pas daigné se rendre sur les lieux est toujours exigée par les riverains.
MOHAMED B.
Forces de sécurité : le black-out
Au lendemain de la mort de Abdelkader Ould Amri, abattu par des policiers, dans la nuit du 11 au 12 octobre 2003, à Draâ-Ezzemam, commune de Corso, la population de cette commune a exigé le déplacement du ministre de l'Intérieur et l'ouverture immédiate d'une enquête. Les autorités locales, quant à elles, restent muettes sur ce sujet.
Afin d'avoir plus d'informations, nous avons pris contact avec les services de police de cette wilaya.
12h. Nous arrivons à la brigade mobile de police judiciaire (BMPJ) de la commune de Boudouaou. À peine arrivés devant la porte, un responsable des moyens généraux de la brigade nous interroge sur l'objet de notre visite. Il déclare d'emblée : “Je vous informe que nous sommes une brigade d'intervention d'élite, nous n'avons le droit de divulguer aucune information. Voyez avec la sûreté de wilaya de Boumerdès.”
À la sûreté de la wilaya de Boumerdès, nous avons demandé à voir le chargé de la communication ou le chef de sûreté de wilaya. Après une vérification d'identité et une longue attente, nous avons dû nous contenter d'un simple appel téléphonique au niveau du poste de police, et nous faire indiquer la sortie : “Nous ne sommes pas au courant des détails de cette affaire, et nous ne sommes pas en mesure de répondre à vos questions. Le responsable de la sûreté est absent, contactez la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).” Dont acte.
Vers 13h30, nous nous retrouvons devant le siège de la sûreté de la daïra de la commune de Boudouaou. Nous sommes enfin reçus par le chargé des renseignements des moyens généraux. Pour si peu. Et d'entendre de nouveau la fameuse phrase qui revient dans tous les service de sécurité : “Nous ne sommes pas au courant, puisque c'est la Brigade mobile de police judiciaire (BMPJ) qui est intervenue sur les lieux”, affirme notre interlocuteur. Et d'ajouter : “Je n'ai rien à vous dire. Nous ne savons pas si cette personne (Abdelkader Ould Amri, ndlr) était un criminel, un pilleur de sable ou un terroriste, à mon avis, il s'agit d'un malentendu.” Celui-ci assure qu'“une enquête très sérieuse a été ouverte et les premiers “pseudo-responsables” ont été entendus”.
Nabila Afroun


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