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“Nous devons réussir le changement”
M. Babès, Président du CNES, à Liberté
Publié dans Liberté le 22 - 06 - 2011

Estimez-vous que la tenue des assises sociales et économiques a été un succès ?
Je pense que oui. Elle a globalement atteint toutes nos espérances. Et ceci, non seulement, au plan de la prise de conscience des acteurs directement concernés, comme de l'ensemble des parties prenantes nationales, quant à sa nécessité dans le contexte interne actuel, mais aussi par sa capacité à susciter l'intérêt de nombre d'institutions internationales homologues et autres fora de renom, tels que le Forum social africain ou le Forum de Crans Montana. Au plan national, ces assises ont regroupé près de 1 100 participants représentant les associations, les représentations syndicales, les organisations patronales, les regroupements sociaux professionnels, les organisations estudiantines et de la jeunesse, les conseils de déontologie et d'éthique, les cercles citoyens de réflexion et d'action, les sociétés savantes et représentants du monde de la culture, des médias et de la communication, les espaces académiques et de recherche, les représentants de la communauté algérienne à l'étranger.
Je peux dire que les premiers états généraux de la société civile ont permis, et cela est l'avis partagé des participants, de libérer la parole et d'offrir un espace d'écoute aux attentes citoyennes et de ce point de vue, elles ont largement atteint leur objectif principal. Tous ces choix ont visé à brasser large et à n'exclure personne en accordant une place à la société profonde et émergente.
Comment expliquer la présence en force de personnalités, d'observateurs et de participants étrangers, notamment de l'Union européenne et des grands forums Internationaux?
Vu l'importance de ces assises et de leur impact sur les fondements de l'action de la société civile pour résoudre un problème crucial de gouvernance et l'enracinement de la pratique démocratique, nous avons effectivement élargi le champ à la participation étrangère qui est venue qualitativement et en force pour voir la naissance de ce mouvement en Algérie.
Comme cela, nous avons enregistré les interventions des invités de marque, dont celles du président de l'Association internationale des conseils économiques et sociaux et institutions similaires (AICESIS), du président du Conseil économique, social et culturel de l'Union africaine, du président de l'Union des Conseils économiques et sociaux africains (UCESA), du président du Forum de Crans Montana, des présidents de Conseils économiques et sociaux des régions sahélo-saharienne et euro-méditerranéenne, ainsi que l'ambassadeur chef de la délégation de l'Union européenne à Alger, et représentant plénipotentiaire du Comité économique et social européen (CESE). Ils sont venus prendre la température de ce qui prépare comme changement chez nous à la lumière du “printemps arabe”.
La déclinaison “Algérie” de celui-ci a donné à voir que nous entendions bien assumer le nôtre dans le calme et la sérénité, hors les perspectives cataclysmiques marquant en ce moment plusieurs pays de la région MENA. L'Algérie, vu son expérience passée souvent douloureuse et mortifère, affirme de la sorte avoir suffisamment mûri pour prétendre transcender les situations difficiles et réussir les grands changements systémiques tant souhaités et si nécessaires, sans nécessairement avoir à attendre ou à “souhaiter” le tsunami.
Pouvez-vous nous faire un résumé de ces travaux en s'arrêtant aux décisions les plus importantes ?
Vous avez eu la faculté de suivre en direct ces travaux, puisque ayant eu accès aux cinq ateliers “on live” ; vous n'êtes pas donc sans savoir que les participants se sont très largement félicités de la qualité et de la richesse des débats qui s'y sont déroulés et des résultats qui n'ont pas manqué de les consacrer.
Le premier atelier s'est attaché à considérer les préalables, conditions et modalités de redéploiement de notre économie pour aller à un nouveau régime de croissance ; le deuxième s'est préoccupé de savoir comment asseoir un système de protection sociale, de solidarité nationale et d'inclusion sociale qui soit de nature à assurer sa durabilité ; le troisième s'est préoccupé de poser les fondements d'une rénovation en profondeur des systèmes de gouvernance en les marquant au coin du dialogue social permanent et de la démocratie participative active ; le quatrième atelier a porté sur la prise en charge réelle des immenses attentes de la jeunesse, mettant en avant les exigences d'avoir à multiplier les fora d'expression qui leur soient propres afin que la vertu de ces canaux de dialogue puisse innerver en profondeur, en les ajustant, l'élaboration et l'implémentation des politiques publiques dédiées à ces franges essentielles de notre société ; le cinquième atelier, enfin, s'est efforcé à considérer l'ensemble des processus devant présider à l'émergence et à la consécration de la société civile plurielle comme acteur-clé des systèmes nationaux de gouvernance. Les cinq ateliers ont sanctionné leurs débats par des recommandations adoptées en plénière. De même, les participants ont-ils eu le loisir d'adopter une charte de la société civile tout en recommandant sa sacralisation et, pour ainsi dire, sa “sanctuarisation” dans le corps de la loi fondamentale, à savoir la Constitution.
Vous savez, lorsqu'on parle de charte, les Algériens ont un avant-goût qui rappelle une certaine époque socialisante qu'on croit à jamais révolue.
Non pas du tout. Ni le contexte ni les exigences ne sont les mêmes. Cette charte que la société civile a entendu se donner ne doit pas être comprise au sens rigide et contraignant. Non, vraiment !
C'est tout au contraire un terrain d'entente consensuel et une plateforme commune qui nous est donnée légitimement en partage sans exclusive aucune. Au demeurant, la charte adoptée par ces assises de la société civile ouvre sur l'universel par le fait qu'elle intègre l'ensemble des fondamentaux du corps de doctrine enchâssés dans la “Déclaration universelle des droits de l'Homme”, tout en les portant à l'exemplarité d'une déclinaison matricielle de génération avancée, posée de surcroît au carrefour des multiples attentes et urgences en matière de démocratie participative et de prise de responsabilité citoyenne pleinement adulte. De ce point de vue, le dialogue civil ne peut que prolonger, en le fécondant, le dialogue politique et, pourrais-je me hasarder à le dire… réciproquement. C'est, du reste, ainsi que va l'ordre de ces choses complexes et sophistiquées dans les sociétés les plus avancées, celles précisément qui veulent habiter leur destin et leur siècle avec esprit de conséquence et, tout autant, en ligne de conséquence avec le socle des valeurs référentielles qui sont les leurs propres comme legs mémoriel irrécusable et incoercible. On voit bien donc bien là que la société civile, loin d'être antinomique de la société politique, ne s'en distingue que par son action exclusivement civile, civique et citoyenne, et donc forcément très au-delà des chapelles politiques et partisanes comme telles. Sur le plan des objectifs, la société civile se propose de développer les valeurs de civisme, la culture, de la solidarité nationale du patriotisme.
Elle participe activement au processus de développement et à l'ouverture sur le monde. La charte définit par ailleurs le cadre reliant l'Etat à la société civile pour accompagner le renforcement du mouvement associatif et des organisations de promotion de la citoyenneté et la défense et la sauvegarde des intérêts supérieurs de la nation.
Tout ce langage est bon. Mais que répondez-vous à ceux qui refusent de s'y inscrire en considérant que tout cela n'est qu'une mise en scène et un alibi pour la récupération des contestations de masse ?
Ecoutez, nous sommes partis sur de nouvelles bases, avec sincérité et intégrité. Je puis vous assurer que cette fois-ci, et vous avez eu le loisir de vous en rendre compte, un vent nouveau a soufflé pour justement consommer le divorce avec tout ce qui est éculé et ringard. Avant de venir aux assises, nous nous étions bien préparés en élargissant le cadre de concertation tant au sein du CNES que hors de son strict cadre organique et statutaire, puisque nous avons fait appel à des figures marquantes pour nous accompagner dans nos réflexions et interrogations quant à l'optimum recherché au travers de ces premiers états généraux de la société civile.
En ce qui me concerne, je m'honore de l'immense privilège que m'a offert leur prestigieux compagnonnage et je tiens, à travers vos colonnes, à leur rendre le juste hommage qu'ils méritent pour leur engagement et leur précieux concours. Effectivement, nous sommes conscients des déboires vécus par différentes strates et formes de représentation de la société civile, OSC et ONG confondues, durant ce dernier quart de siècle du fait de certaines pratiques déviantes et attentatoires à leur vraie vocation. La réflexion/action développée et les décisions prises visent précisément à assainir la situation et à permettre un vrai redémarrage, sur fond de crédibilité retrouvée et de totale libération des initiatives citoyennes authentiques aptes à renouer le lien social, si dommageablement rompu. Quant au reste de vos questionnements, laissez-moi vous dire que nous prenons d'ores et déjà rendez-vous sur le terrain de nos futures actions. D'abord, en matière de suivi des recommandations résultant de ces assises puis, aussitôt après, en lien étroit avec tous les acteurs concernés et ce, au plus proche des sites territoriaux et des grappes citoyennes concernés, puisque nous sommes appelés à nous rencontrer autour de la mission “développement local et participation citoyenne”, au terme d'une approche ascendante inédite qui s'annonce extrêmement stimulante, et tout autant tellement nécessaire et décisive.


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