Ça bouge dans la capitale des Hammadites où les derniers préparatifs tirent à leur fin pour recevoir plus de 3,5 millions de touristes en un temps record, et ce, à partir de ce week-end jusqu'à la fin juillet. Une courte période qui sera mise à profit pour rentabiliser l'infrastructure hôtelière et touristique. Mais aussi tenter d'aller au-delà de cette échéance, limitée par l'arrivée du mois de Ramadhan, afin d'attirer d'autres touristes convaincus que l'argument de vente prime sur la circonstance. Le décor est déjà planté à travers la trentaine de plages autorisées à la baignade, sachant que le littoral des Hammadites est le plus prisé en Algérie durant la saison estivale. Mais l'heure est également à la coordination opérationnelle des services de sécurité afin de gérer ces plages, ces lieux de plaisance, comme les ports et le réseau routier, notamment au niveau de sa splendide corniche qui promet une concentration extremum des touristes. Ainsi les plans Delphine de la GN et Azur de la DGSN seront optimisés pour maintenir l'ordre et sécuriser les lieux de loisirs et les routes. L'image parle d'elle-même : à notre arrivée à Béjaïa, les dispositifs de gendarmes et de policiers sont déjà mis en place et des milliers de vacanciers, surtout les familles, inondent les plages et les monts de Yemma Gouraya. Notre première virée avec les tuniques vertes nous mènera vers la plage Maghra, sur la route de Tichy. Pour un jour de semaine, des familles oranaises, algéroises et d'autres en provenance de plusieurs wilayas occupent les lieux aux côtés des Béjaouis. La sécurité des personnes et des biens n'a pas de prix. Des patrouilles de gendarmes sillonnent pédestrement le long de la rive. Avec des tenues estivales, exclusivement conçues pour les plages. Les commerces sont fonctionnels. Cafétérias, restaurants et autres vendeurs qui colportent des produits maison ornent les lieux pour donner un avant-goût d'un été pas comme les autres. Les éléments de la Protection civile sont également mobilisés au vu du nombre impressionnant des excursionnistes qui ont déjà inondé cette plage très appréciée. Du coup, il était urgent de mettre en œuvre un plan de coopération opérationnel entre la GN et la DGSN afin “d'échanger les informations, les expériences et les expertises entre structures spécialisées et coordonner dans la lutte contre la criminalité”, expliquera le colonel Abderrahmane Ayoub, chef de cabinet au commandement de la GN. Selon notre interlocuteur, les services de sécurité devront conjuguer leurs efforts pour faire face à la criminalité “au regard des menaces liées notamment à la délinquance et la violence criminelle au trafic de drogues et la toxicomanie, ainsi que le phénomène de l'insécurité routière. La globalisation de la criminalité transfrontalière et les réseaux criminels transnationaux constituent la menace essentielle même si le terrorisme reste la priorité de l'action sécuritaire. Nous sommes tenus par l'obligation de résultat. Après tout, l'autorité de l'Etat ne se décrète pas, elle s'exerce”. À lui seul, le groupement de la GN de Béjaïa a mobilisé 700 hommes, en plus des 300 autres gendarmes, venus en renfort, afin d'assurer un maillage maximal le long de la corniche. Sur les hauteurs du parc naturel de Yemma Gouraya, les hommes en vert sont aussi postés pour rassurer les amoureux de la nature. Tout le long dudit parc, jusqu'au cap de la table d'orientation, des équipes de jeunes veillent à la propreté des lieux. Civisme oblige, les touristes abdiquent pour ne rien jeter dans ce décor divin. En patrouille, les gendarmes, que nous avons rencontrés sur les lieux, estiment que leur activité s'intensifie les après-midi avec la ruée des familles et les amoureux de la nature. Lors de notre tournée dans les alentours de cet écrin touristique, les éléments de la GN et de sûreté de daïra veillent au grain. Tichy et Boukhlifa, qui s'étendent sur 14,2 km, à elles seules, comptent 11 plages, selon le chef de brigade de cette ville. À Melbou, comme au Thaïs et Boulimat, ou encore au Saket, les vacanciers forment de longs cortèges pour investir les plages.
