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MOUADEN ABDALLAH
PORTRAIT…
Publié dans Liberté le 17 - 07 - 2011

Son nom ne vous dit rien. Pourtant il est partout en Algérie. Footballeur ? Non. Brillant bachelier ? Non. Trabendiste ? Non plus. Harrague ? Non. Dealer ? Voyons, on ne parle pas de ces gens-là. Un indice : c'est un Algérien positif qui vit dans le négatif. Chercheur de logement ? Non. Chercheur d'or ? Non plus. Il n'est pas beggar si vous voulez savoir, mais eux, les beggars, leur or ils l'ont trouvé, c'est la vache Algérie. Et alors, il est qui ? Patience. Langue au chat d'abord. Accordé. Présentons Mouaden Abdallah. C'est un petit gars de Mostaganem, un artiste que j'ai rencontré fin juin au Festival national de la caricature qui s'est déroulé à la Maison de la culture de Mostaganem. Invité par la directrice de la culture à passer en revue les artistes et leurs œuvres, je tombe sur un jeune homme à l'air dégouté. Sa caricature était souriante et lui ne l'était pas. Quoi, cet âge -la vingtaine à tout casser- on n'est pas heureux de ce bel horizon qui s'ouvre à nous ! Que nenni, mon bon monsieur, ce jeune homme a une grande colère rentrée. Dialogue :
-Bravo pour cette belle œuvre !
Sourire désabusé et réponse laconique :
-Merci
-Alors qu'est-ce qui ne va pas jeune homme ?
-Rien ne va ! J'ai eu le troisième prix d'art plastique en Pologne et je n'ai même pas reçu ici l'ombre d'une félicitation. Aucune autorité ne s'est manifestée.
À ce moment, la directrice de la culture, Mme Hankour, fraichement nommée, le félicite joyeusement en lui promettant de voir de près son cas. Il jette sur elle un regard de caricaturiste désenchanté et continue son soliloque : “Là où je vais on me décourage…j'ai envie de partir…c'est un cauchemar…Je vais devenir harrague…Autant finir avec les poissons au fond de la mer plutôt que de vivre cette vie de chien…” On lui a prodigué quelques mots d'encouragement et on a continué notre revue des autres œuvres exposées. Mais j'ai emporté avec moi à l'hôtel son regard perdu, son sanglot retenu, sa rage rentrée. Je me suis promis de le rechercher le lendemain, jour de ma vente-dédicace à la Maison de la culture. Je n'avais ni son nom ni son téléphone, que sa rage et son désespoir comme patronymes. Je pensais au roman autofictionnelle désespérant de Léon Bloy : “Le désespéré”, me voila en plein. Le lendemain à la Maison de la culture, je l'ai vainement cherché sans le trouver. Personne ne le connaissait. J'ai beau décrire son désespoir et ses larmes refoulés, un homme de culture de la ville me répondit que mon portrait ressemble à celui de milliers de jeunes Mostaganémois.
Autant chercher un chat noir dans la nuit. Et puis le voilà qui apparait les yeux tristes, promenant son spleen au milieu de cette grande Maison de la culture, plombé par le soleil de juin ; le voilà qui nous regarde de loin d'un air effarouché ; et il a raison, on représente à ses yeux, avec nos cheveux blancs et grisonnants, cette Algérie qui ne veut rien laisser aux jeunes. Ah, s'il savait ! N'importe, je n'en crus pas mes yeux. Je ne pus que dire à mes amis en pointant un doigt sur lui : “C'est le jeune artiste dont je vous ai parlé hier !” Ils me le ramenèrent. Il nous raconta son histoire de la veille avec les mêmes gestes et le même désespoir. Je lui demandais son téléphone. Il n'en avait pas. Pas les moyens. Que faire pour l'aider ?
Ces quelques lignes pour témoigner. Il ne les lira même pas, car il n'a pas le luxe d'acheter les journaux. D'ailleurs, je le soupçonne de ne lire que l'arabe. Mouaden, le muezzin en français. Drôle de muezzin que personne n'entend. Même ceux qui se hâtent d'accomplir toutes les prières. Les voix des jeunes ne montent pas jusqu'à eux…
H. G.
[email protected]


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