La polygamie regagne du terrain. Posséder plusieurs femmes est autorisé par l'islam sous certaines conditions. C'est également accepté par les religions traditionnelles. On pensait que la scolarisation et la modernisation avaient réussi à cloisonner cette pratique dans les derniers cercles réfractaires au changement. Mais, voilà que le phénomène redevient à la mode dans des milieux d'affaires, politiques et intellectuels. Dans le pays de Mandela, le président Jacob Zuma affiche ses nombreuses femmes sans aucun complexe. Elles sont six à avoir le titre de première dame ! Son voisin du Swaziland, le roi Mswati III dispose, quant à lui, d'un harem de 14 épouses. Un pays qui vit d'aumône. En Côte-d'Ivoire, l'ex-président Gbagbo, chrétien, n'avait-il pas pris une seconde épouse dans la région musulmane du Nord ? Sa première femme Simone, une forte tête, qui s'était fait violence, doit regretter aujourd'hui que la présidence leur a été enlevée par Ouattara. Au Sénégal pas de président polygame, mais l'élite est adepte de la pratique. Le Premier ministre, plusieurs ministres d'Etat, des hauts gradés de l'armée, des leaders de l'opposition politique, des intellectuels, affichent sans complexe leur polygamie. Au Mali : avoir plusieurs femmes est loin d'être un effet de mode. Conservatrice, la société cultive cette pratique. Chez nous, il n'y a pas de statistiques fiables sur le sujet, par contre, la tendance chez “les gens d'en haut” est de convoler avec plus jeune que soi ! Parfois de l'âge de sa fille. Pour faire “in”. Par contre, la nouveauté est que dans les classes populaires, la polygamie perd du terrain car elle est associée aux dépenses faramineuses et aux disputes incessantes entre les différentes coépouses.