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Pain et dignité
Publié dans Liberté le 06 - 08 - 2011

Ces deux mots assemblés ou astucieusement réunis donnent du sens à la vie des êtres humains. Si bien que la nature a toujours œuvré dans le sens de les rassembler, de les faire fusionner et totalement confondre l'un dans l'autre ou inversement.
D'où d'ailleurs cette formule magique du “le pain de la dignité”. Ces deux mots sont nés pour vivre ensemble, pour aller de paire, pour faire vie commune en empruntant le même chemin de la vie et des êtres humains.
La preuve : il ne peut y avoir de pain sans dignité et réciproquement. Mais bien avant le bout de pain, il y a bien évidemment cette toute nécessaire et vitale dignité à d'abord préserver, ensuite au besoin la recouvrer à tout prix et même au péril de sa vie.
Le pain assure la dignité. Celle-ci est entière, ni acquise à moitié ni marchandée contre lingots d'or pur ou fafiots et pièces d'argent fin. Elle est à la base de la personnalité de l'être humain. Elle est à la fois son âme et sa raison d'être ou de vivre.
Tout comme la dignité garantit le pain. Du bon pain, voulais-je dire ! Sans problème ni le moindre pépin. Dans un environnement où tout est clair sinon tout à fait transparent, comme effort à en fournir et relation à tisser, entre producteur, prestataire de service et le client tout indiqué dans sa position de locomotive commerciale et tout tracter de cette vie commerciale à animer et pérenniser. D'où d'ailleurs son titre de roi, dont il est définitivement déchu dès lors que se termine la contraction de l'acte d'achat.
Souvent, par dignité, l'être humain choisit de vivre d'une pitance “au pain sec et à l'eau de source”, plutôt que de tendre la main à autrui, calfeutré dans son orgueil ou pelotonné dans son humilité. Excessive ou bien calculée !
L'équation la plus connue dans la vie est bel et bien celle-là : la toute simple et la plus ancienne. Sa combine faite entre les deux mots qui la composent, dans un sens comme dans l'autre, à l'endroit comme à l'envers, démontre, à l'évidence, cette solidarité agissante et cette parfaite symbiose, ainsi faite ou parfois réussie à la perfection, dans une totale osmose.
Depuis la nuit des temps, le pain noir ou tout à fait blanc, frais ou rassis, assure pérennité à l'humanité au moment où la dignité lui garantit l'indispensable honneur. Pain et dignité sont donc deux données très indispensables à la vie de l'être humain. De fait, il est donc question de survie pour le premier, et de totale indépendance et la plus étendue des libertés pour le second.
Dans la pure théorie, les choses se passent ainsi, se passant de tout commentaire.
Cependant qu'en est-il de ce même problème dans le domaine de la pratique des faits et autres évènements en milieu sociétal ?
Ainsi donc, bien des choses théoriquement admises sont fondamentalement remises en cause, pour amener le monde des êtres humains à rapidement refaire ses calculs.
La raison ? Lorsque la politique s'en mêle, c'est tout l'arsenal de l'équilibre sociétal qui prend un sacré coup. Du coup, les hommes politiques, dans la perspective de bien asseoir leur hégémonique régime, sacrifient tout bonnement donc une donnée au profit de l'autre. Ils font tout simplement commuer la dignité humaine en cette seule “dignité du pain” afin de dépouiller le peuple de l'essentiel de ses fondamentales libertés.
Ils le font, convaincus, par ailleurs, qu'en offrant le seul morceau de pain à leurs populations d'affamés, ils auront droit à cette paix sociale, longtemps recherchée par tous les pouvoirs autocratiques et despotiques. Ils savent, par conséquent, qu'en aucun cas, ils ne peuvent toucher à ce “pain-alibi politique”, raison pour laquelle ils touchent à la dignité de leur peuple afin que les préoccupations du citoyen se consacrent à sa seule nourriture et tube digestif, oubliant le reste des aspects immatériels de la vie en société.
Les gouvernants actuels des pays sous-développés ont tous ou presque à leur jeune âge étudié “Germinal” et savent tous de quoi il en retourne. Pour eux, le peuple ne doit pas manquer de pain s'ils veulent avoir la paix. Ce peuple-là n'a besoin que de pain, selon eux. Et c'est tout ! Le reste des besoins, il ne faut pas en parler.
Dans ce cas de figure, le misérable ou miséreux peuple se préparera tout le temps à affronter les nombreux slaloms que lui fera subir sa baguette de pain ou galette d'orge. Cela constitue parfois sa seule dignité, afin d'éviter de tendre la main ou d'aller faire la manche.
Ainsi donc, dans les pays sous-développés, la paix sociale se mesure à la profondeur des silos de grains de blé. Et plus le stock est important, plus les troubles, émeutes et autres manifestations des pauvres administrés sont de facto ou dans l'illusoire écartés.
La dignité du pauvre citoyen ne vaut –aux yeux de ses opulents, repus et très méchants gouvernants- que la contrepartie évaluée en paix sociale du poids de sa baguette de pain ! Jamais à l'effort que celui-ci fournit à la communauté, payé d'ailleurs au rabais de sa réelle valeur.
De l'autre côté de la barrière séparant les gens pauvres de ceux très riches et énormément puissants, plutôt dans le clan de ces derniers, le prix de la dignité du peuple est indexé sur celui de la baguette de pain ; d'où d'ailleurs ces salaires de la misère, de la colère, de la honte, de la pauvreté, de l'humiliation et de la haine, manifestés à l'égard d'un peuple jugé comme faible parce que démuni de tout.
Tout à fait en haut de la pyramide du pouvoir, on a tendance à toujours croire que la dignité du peuple ne vaut absolument rien en dehors de la baguette de pain nécessaire à la vie du citoyen.
En clair : le morceau de pain, aliment indispensable à la vie ou survie de l'humanité, conditionne à lui tout seul la dignité du citoyen. Pour le pouvoir autocratique ou dictateur, il n'y a de libertés à revendiquer pour les peuples que celle d'accéder à sa galette journalière !
Et pour l'ensemble des dictateurs, les citoyens ne sont autres que des individus affamés et ventrus qui n'ont besoin que de pain sec et d'eau du robinet pour vivre avec et surtout continuer à travailler.
La révolte pour l'honneur, la dignité, l'espace de liberté et la démocratie, ils n'en ont jamais entendu parler.
Ce n'est qu'en 2011 que la rue leur montre cette autre vertu et qualité humaine chez leur peuple dont ils n'ont jamais soupçonné sa réelle existence, puisque tout le temps restés sourds à leurs doléances.
Et comme la révolte prend désormais l'allure d'une vraie révolution, c'est le régime lui-même qui se retrouve seul au banc des accusés ! Qui aura à répondre devant ces manifestations de rue, plus importantes à mesure que le temps passe, et plus percutantes dans la revendication de leurs droits volés et spoliés.
La cause est bel et bien entendue : le peuple n'est pas seulement un tube digestif pour ne demander que du pain ! Aussi, les grandioses manifestations, parées de leur nombreux monde et ses subtils slogans, ne réclament pas, non plus, leur morceau de pain quotidien.
Elles revendiquent haut et fort, à cor et à cri, justice, liberté et dignité : ce que les dictateurs arabes ont toujours tenté d'ignorer ! Il est donc bien dommage que la démocratie dans ces pays-là se réalise sans eux ! Elle se fera sans le moindre doute sans eux, et surtout contre leur gré ! C'est le peuple qui en a ainsi décidé, après qu'il ait brillamment vaincu ces dictatures du siècle dernier.
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(*) Il est l'auteur d'un ouvrage paru dernièrement chez Edilivre ayant pour titre : “Vrais échos et fausses résonances” dont le sujet constitue un extrait.


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