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Quelque part au milieu de nulle part
“LES PASSANTS” DE BRAHIM RAIS
Publié dans Liberté le 09 - 08 - 2011

Et si notre pire cauchemar n'était en fait qu'un doux reflet de la réalité… Otage d'un monde dominé par les puissants ivres de puissance, le lambda assiste impuissant au chaos. La souffrance faisant partie de son quotidien, la mort devient (hélas !) une délivrance.
Brahim Raïs installe son lecteur quelque part au milieu de nulle part. Un monde qui ressemble au nôtre. Un monde fait de chaos qui a perdu presque toute son humanité.
Un monde en guerre où le pire des cauchemars n'est qu'un doux reflet de la réalité. Lauréat du prix du meilleur projet décerné, en 2010, par le Festival international de la bande dessinée d'Alger (Fibda), le bédéiste marocain, Brahim Raïs, vient de sortir, aux éditions Dalimen, son premier album intitulé “Les Passants”. Un album de seulement 74 pages, sans texte, mais d'une puissance extraordinaire. “Un récit muet” où une seule image vaut mieux que mille paroles. D'autant que, “l'impressionnisme de Brahim Raïs est un style en soi”, comme on peut lire dans la quatrième de couverture. On est en Irak, au Rwanda, en Palestine, au Liban… On est là où l'injustice règne. On est coincé, comme pris en otage, dans un monde qui ne ressemble plus, qui s'est tellement éloigné des belles idées d'autrefois. La sauvegarde de la vie humaine devient secondaire dans une situation de guerre, et le massacre des populations est un dommage collatéral. “Les Passants” nous introduit, d'abord, dans la tête du personnage principal qui rêve… plutôt cauchemarde. Sa vision prémonitoire et prophétique présente un lieu ravagé par la guerre, où les soldats procèdent à des carnages, et où les cadavres s'entassent. Les hyènes viennent ensuite dévorer ces mêmes cadavres, comme pour nous signifier que ceux qui provoquent la guerre et créent les conflits, se partagent les richesses (dans la mesure où l'enveloppe corporelle est le bien le plus précieux de l'Homme, après son âme bien évidemment). Le personnage anonyme et hagard, parachuté au beau milieu du chaos généralisé, se réveille… mais sa réalité semble bien pire que le plus horrifiant de ses cauchemars. Se promenant dans les rues, il constate la mort semée par les invasions et les opérations militaires. L'univers du bédéiste nous rappelle le mouvement d'Anticipation sociale (un genre littéraire) dans sa manière de construire son récit de fiction, en forme de dystopie (en opposition à l'utopie, et qui présente un monde parallèle au réel ravagé par le chaos). Brahim Raïs propose des “dessins sans concessions”, et enchaîne les planches dans un style réaliste, cinématographique, et qui rappelle parfois le story-board. Les personnages ne sont pas très stylisés et les tons sont rugueux, durs, ce qui rejoint l'esthétique générale de l'album. En outre, le titre de cet album ouvre la voie à plusieurs interprétations. S'il suggère qu'en tant qu'humains, nous avons une durée de vie bien déterminée, il renvoie également aux invasions militaires puisque les passants ce sont ces soldats qui ne font que passer dans un endroit pour semer la terreur, l'effroi et le désordre. Brahim Raïs dont le talent n'a d'égal que l'imagination fertile, ne change pas le monde, il essaie plutôt de changer notre regard sur le monde en l'exposant avec honnêteté et sincérité ; avec courage et témérité. Comme son personnage, le lecteur devient ce “stranger in the night”, égaré dans un no mans land, et encerclé de toute part par une armée d'hyènes qui n'attendent qu'une seule chose : que le “stranger” baisse la garde, afin de le dévorer vivant. De la lecture de cet album, on en sort groggy !
Sara Kharfi
“Les Passants” de Brahim Raïs, album BD, 74 pages, éditions Dalimen. 300 DA.


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