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Le gouvernement a-t-il créé plus de 1 million d'emplois ?
Face à la crise mondiale
Publié dans Liberté le 13 - 08 - 2011

Au moment où le monde est en crise, les services du Premier ministre algérien, dans un communiqué, datant du 8 août 2011, transmis par l'APS, que j'ai lu attentivement, annonce officiellement la création de 1 090 435 emplois durant le 1er semestre 2011, soit 181 739 emplois par mois.
Pour le gouvernement, la création d'emplois est ventilée ainsi : dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP)
489 955, 45% du total. Si l'on inclut la Fonction publique pour 41 215, nous aurons un taux qui approche 50% exactement 48,73%. Mais fait marquant, nous aurons pour les véritables entreprises, dont les entreprises publiques, un recrutement de 61 831 personnes dans seulement Sonatrach et Sonelgaz et leurs filiales déjà en sureffectif, 22 183, 34 196 emplois dans l'agriculture et 24 612 postes ont été générés par les investissements financés par les banques (hors Ansej et hors agriculture). Pour l'ONS et le ministre du Travail, le taux de chômage s'établissait à 10,2% fin 2010, soit une baisse de 1,1% par rapport à 2008 contre 15% en 2007. Ainsi en 2010, 1,072 million de personnes sont touchées par le chômage sur une population active estimée à 10,5 millions de personnes, la population active occupée étant de 9,4 millions de personnes.
Cela signifie en supposant une demande additionnelle de 200 000 emplois durant le 1er semestre 2011 (la demande est en principe de 400 000 par an avec une sous-estimation de la demande féminine), nous aurons 1 272 000 moins 1 090 435, soit 181 565 chômeurs au 30 juin 2011. Ainsi pour l'Algérie, le taux de chômage serait environ de 1,65% si l'on suppose que la population active est d'environ 1,1 million à la même période, contre plus de 20% en Espagne, une moyenne européenne et américaine de plus de 9% et plus de 10% pour certains pays émergents dynamiques.
Donc, il n'y a plus pratiquement de chômeurs en Algérie, devenant le pays miracle le plus développé du monde. Pourquoi alors toutes ces tensions sociales dans toutes les régions du pays, que nos responsables visitent les wilayas d'Algérie pour vérifier leurs données car qui n'a pas dans sa famille un ou plusieurs chômeurs y compris des diplômés à la recherche d'emploi ? Ayant eu à diriger un audit avec une équipe pluridisciplinaire exclusivement algérienne car il existe de nombreuses compétences dans tous les domaines mais marginalisées, sur l'emploi et les salaires pour les pouvoirs publics entre 2007/2008, je tiens à faire les remarques suivantes déjà contenues dans ce rapport.
Le taux d'emploi est fonction
du taux de croissance
Il existe une loi économique valable pour tout pays, le taux d'emploi est fonction du taux de croissance et des structures des taux de productivité, la crise mondiale actuelle étant une crise de la sphère réelle. L'Algérie, dont la dépense publique est de 480 milliards de dollars (200 entre 2004/2009 et 286 entre 2010/2014 dont 130 de restes à réaliser surcoûts, mauvaise gestion voir le rapport de la BM remis aux autorités algériennes en janvier 2008 sur l'inefficience de la dépense publique), dépense deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats par rapport aux pays similaires du niveau du bassin méditerranéen selon une récente étude pour la région Mena.
Des calculs précis que je peux mettre à la disposition des lecteurs montrent clairement que sur les 6% de croissance hors hydrocarbures officiellement 80% l'ont été par la dépense publique via les hydrocarbures et que les entreprises évoluant dans le cadre des valeurs internationales contribuent à moins de 20% du produit intérieur brut. Pour preuve, l'Algérie exporte 98% en hydrocarbures brut et semi-brut et importe plus de 70% de ses besoins. Toujours dans ce cadre, 70% de la dépense publique ont été absorbés par les infrastructures dont BTPH) qui ne sont qu'un moyen, l'entreprise et le savoir étant dévalorisés. Pour preuve le poste services est passé de 4 milliards de dollars en 2004 à plus de 11 milliards de dollars entre 2010/2011 avec ce paradoxe fuite des cerveaux algériens et appel à l'assistance étrangère. Après la fin des chantiers que deviendront ces milliers de travailleurs en espérant une non-chute brutale du cours des hydrocarbures due à la crise mondiale, ce qui serait dramatique pour l'Algérie ? Alors se posent plusieurs questions précises. Quelle sont les réalisations concrètes des agences de l'emploi et de l'Andi (Agence d'investissement) ? Il ne suffit pas de donner des intentions mais des réalisations effectives en distinguant la part devises et la part dinars tant des équipements que des intrants afin de dresser une balance devises prévisionnelles non biaisée tenant compte de la concurrence internationale étant dans une économie mondialisée, donc ouverte, et des accords internationaux que l'Algérie a ratifiés en toute souveraineté.
Quel a été le devenir des projets qui ont bénéficié des avantages financiers et leur durée de vie et le nombre de faillite ? Cette euphorie actuelle où la plupart des jeunes déposent des dossiers à l'Ansej se concrétiseront-ils par l'émergence d'entrepreneurs dynamiques alors que ceux déjà installés souffrent des contraintes d'environnement (bureaucratie, système financier inadapté, foncier, rareté de la main-d'œuvre qualifiée adaptée). A-t-on tenu compte des sureffectifs dans les administrations et entreprises publiques, la productivité du travail en Algérie selon les rapports de l'OCDE étant une des plus faibles au niveau du bassin méditerranéen. Il s'agit de ventiler les emplois à valeur ajoutée, des emplois non productifs ou faiblement productif (commerce de détail qui connaît une implosion selon le dernier recensement du registre du commerce en 2010), des temporaires qui constituent le plus gros des effectifs, faire et refaire les trottoirs ou désherber les routes. Dans ce cadre, quelle est la structuration des effectifs recrutés par niveau de qualification, la ressource humaine étant une richesse bien plus importante que toutes les richesses d'hydrocarbures ? Enfin quelle est la part de l'emploi informel en distinguant les emplois à valeur ajoutée de la sphère informelle marchande spéculative dominante où selon le ministre du Travail devant les députés de l'APN fin 2009, elle représenterait plus de 25% des emplois totaux. D'autres estimations en corrélation avec la masse monétaire en circulation 40% et 65% des segments de produits de première nécessité l'évaluent entre 40/50% dans la création d'emplois. Le taux officiel redressé par les sureffectifs, les emplois fictifs temporaires, non tenu compte de l'emploi dans l'informel, le taux de chômage fluctuerait entre 20/25%.
Les données qui viennent de paraÎtre sont étonnantes
Comment mener une bonne politique sans avoir un tableau de bord clair évitant de falsifier les données posant la problématique de l'effritement du système d'information. Il s'agit de dire la vérité, rien que la vérité, ne verser ni dans la sinistrose, ni dans l'autosatisfaction, source de névrose collective. Les Algériens vivent la réalité et ne mangent pas les chiffres. Aussi, les données qui viennent de paraître sont étonnantes car, paradoxalement l'ONS annonçait pour 2009 (est-ce que la donne a changé entre 2010/2011 alors que bon nombre de chantiers programmés sont encore en gestation), un recul de 30% de la création d'entreprises et en répartition spatiale avec une concentration au niveau de la région d'Alger et de très loin Sétif, Oran, Constantine et Béjaïa. En termes de structures, plus de 49% activent dans le secteur du commerce n'étant pas en majorité des services marchands créateur de valeurs ajoutées, le reste des entreprises étant les secteurs de l'immobilier avec 14%, la construction et travaux publics 12%, et enfin les industries manufacturières 11%, taux dérisoire montrant la désindustrialisation du pays. Le peu de performance est confirmée par la dominance des entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée (EURL) 48,84% suivies des sociétés à responsabilité limitée (Sarl) 41,96%) alors que les sociétés en nom collectif (SNC), fait plus grave, l'ONS confirme certaines enquêtes au niveau de l'Andi et l'Ansej où les dépôts de bilan dépassent 40% ces cinq dernières années c'est-à-dire d'entreprises radiées du répertoire des entreprises pour cessation d'activités. L'Andi n'avait-elle pas annoncé entre 2007/2009 officiellement (ENTV), un flux d'investissement direct étranger supérieur entre 20 à 30 milliards de dollars par an ? Pourtant grâce à un dialogue soutenu et à un débat serein et sans passion, je crois en le génie algérien qui évolue favorablement dans d'autres parties du monde étant considéré. Il s'agit de faire un constat sans complaisance pour pouvoir se corriger positivement. L'Algérie est une économie totalement rentière n'ayant pas préparé encore l'après-hydrocarbures alors que la population passera dans 25/30 ans de 36 millions à 50 millions sans hydrocarbures. La découverte de réserves physiquement n'ayant aucun sens, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables. Le niveau des réserves se calcule fonction du couple coût intérieur, vecteur prix international, des énergies substituables en corrélation avec les mutations mondiales énergétiques et du rythme des exportations et consommation intérieure. Invoquer des données qui ne correspondent pas à la réalité surtout à l'ère d'Internet où le monde est devenu une maison de verre, favorise tant le divorce Etat/citoyens que le discrédit de l'Algérie au niveau international. C'est que corrigé, le taux de chômage et le taux de croissance officiel sont des taux artificiels irrigués par la rente des hydrocarbures avec des salaires sans contreparties productives pour calmer le front social. Il en est de même pour l'inflation que l'on comprime artificiellement par des subventions généralisées et non ciblées, source de gaspillage et de fuite de produits hors des frontières, avec des impacts mitigés sur le pouvoir d'achat des Algériens, faute de mécanismes clairs de régulation avec la dominance de la sphère informelle. Cela traduit les liens dialectiques entre la logique rentière et l'extension de cette sphère, de la nécessité de la transition d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures, mais tout cela est un autre sujet qui renvoie à la bonne gouvernance. En conclusion, je lance un appel à tous les intellectuels algériens pour un débat utile contradictoire productif. Je considère que le rôle d'un cadre de la nation, de l'intellectuel ou du journaliste n'est pas de produire des louanges par la soumission, contreproductive pour le pouvoir lui-même, en contrepartie d'une distribution de la rente, mais d'émettre des idées constructives, selon sa propre vision du monde, par un discours de vérité pour faire avancer la société. Notre seul souci, les intérêts supérieurs de l'Algérie. Espérons que les données des services du Premier ministère reprises par l'APS, étant une impossibilité économique, auront été une erreur de calcul due peut-être à l'insomnie durant ce mois sacré du Ramadhan.
A. M.
*Expert International, professeur d'université en management stratégique


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