Après ceux de Bordj Bou-Arréridj, Béjaïa et Aïn Ousséra, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Belaïz, a procédé, hier, à l'inauguration du nouvel établissement de rééducation de la localité de Bir El-Ater dans la wilaya de Tébessa. In situ, le ministre s'est engagé à livrer la totalité des treize centres, d'une capacité d'accueil de 19 000 places, prévus dans le cadre du programme d'urgence engagé par son département, avant la fin de l'année courante. À commencer, promet le ministre, par la livraison dès la “semaine prochaine” des trois centres pénitentiaires de Saïda, El-Biodh Sidi Cheikh et Aïn Ousséra, d'une capacité d'accueil standard de 1 000 places. Ce plan d'urgence vise le dépeuplement des prisons actuellement surchargées, et l'amélioration des conditions d'incarcération des détenus et leur mise au diapason des normes internationales requises. Un objectif aisément à la portée de l'Algérie qui portera ainsi le nombre de ses structures pénitentiaires à 68 au total, explique le ministre. M. Bélaïz reste persuadé qu'avec la livraison des nouvelles structures, construites aux normes internationales, l'Algérie s'apprête même à dépasser les normes internationales en matière d'espace de détention requis pour chaque détenu. “Désormais, nous pouvons prétendre porter jusqu'à 9 m2 la surface réservée pour un détenu alors que les normes la limitent à seulement 6 m2”, s'est enorgueilli le ministre qui estime que le problème de la surpopulation des prisons sera résolu durant au moins les trente années à venir. Une prévision qui laisse perplexe nombre d'observateurs tant est que la construction des prisons n'a jamais fait la fierté d'une nation ! Ne serait-il pas plus judicieux pour un pays de penser à éduquer la population et lutter contre la criminalité au lieu de prévoir la construction des prisons ?" s'interrogent-ils. Pour le ministre, l'incarcération “décente” est aussi une manière de “rééduquer et réintégrer” les détenus. Pour étayer ses propos, M. Belaïz mettra en avant les résultats “probants” enregistrés par l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, dirigée par Mokhtar Félioune qui l'accompagnait durant sa visite, en matière de réinsertion sociale des ex-détenus. À ce titre, il fera savoir que plus de 5 000 ex-détenus ont bénéficié des dispositifs de l'emploi des jeunes, (Angem et ADS). Le ministre n'a pas manqué l'occasion d'instruire les responsables de son secteur à veiller sur l'entretien des nouvelles structures pénitentiaires et, par ricochet, œuvrer à améliorer les conditions d'incarcération à même de permettre une meilleure rééducation des détenus appelés à être socialement réinsérés. À signaler que la visite du ministre de la Justice a été mise, cette fois-ci, sous la loupe du Cicr dont une représentante a été invitée à l'occasion. Approchée par nos soins, la représentante du Cicr a, cependant, refusé de livrer son évaluation, jugeant que la collaboration de son organisme avec le département de Bélaïz reste “confidentielle”.