Inaugurée mercredi dernier, cette exposition, intitulée Détails algérois, s'achèvera à la fin du mois en cours. Quand une ville nous colle à la peau, c'est inévitablement une histoire d'amour qui naît. C'est cette grande histoire, mélangeant passion, ardeur et fougue, que la photographe Medina Kermiche (licenciée en histoire et passionnée de la photo, travaillant comme infographe à l'Enag) veut partager à travers les trente photographies qu'elle expose à la galerie d'art de l'Etablissement Arts et culture, sise à la rue Didouche Mourad, au centre-ville d'Alger. Inaugurée mercredi dernier, cette exposition, intitulée Détails algérois, s'achèvera à la fin du mois en cours. Quand le premier regard balaye les œuvres accrochées, c'est un sentiment de bien-être et d'apaisement qui nous prend à la gorge. On est emporté dans un tourbillon d'images où le noir et blanc est le maître de l'exposition. Une sensation de légèreté. À mieux regarder les images, on entend le bruit des vagues qui voyagent, les différents bruits qui composent la symphonie du quotidien; on ressent également les caresses douces et chaudes du soleil d'Alger, pénétrant à travers des murs fissurés, des bâtisses lézardées… Des histoires se racontent, mettant à nu une ville, dévoilant ses secrets. Dans El Kaâda, c'est un septuagénaire, assis sur une marche d'escalier, jambes croisées, adossé à des sacs en plastique. Il a le visage sillonné par des rides que le temps a creusées. Jour de pêche est un instantané qui est pris à la volée. À travers une ouverture dans un mur se tient sur sa barque un pêcheur, en tenue bleu shanghai, t-shirt marin, des lunettes de soleil sur la tête à la manière des chanteurs raï. Il est affairé à démêler sa ligne. Alors que dans Surmenage, c'est un amas de pierres ressemblant aux pièces d'un puzzle, qui n'attendent qu'à être assemblées pour dévoiler un motif. Dans ce cas, c'est l'immensité de la Grande Bleue. Donc la vie ! Il en est de même pour chaque photographie. Trente images, trente scènes. Une fois assemblées, elles constituent une histoire, celle d'Alger, El Bahdja, El Mahroussa. Une histoire qui s'ouvre sur le détail d'une vie. Des filles qui jouent sur le seuil de la maison, une pièce d'une maison abandonnée, envahie par la verdure, une femme en haïk couleur ivoire, rappelant une tradition ancestrale quasiment disparue de nos mœurs ; une jeune femme, sur le rebord de la fenêtre le regard lointain… Détails d'Alger, outre le la beauté des images, c'est également la maîtrise de l'art de la photo que Medina Kermiche met en avant. Elle joue avec les contrastes, les lumières, recourant au clair-obscur pour une profondeur plus intense, qui rehausse le travail artistique. Détails algérois, exposition de photographies de Medina Kermiche, jusqu'à la fin du mois de septembre 2011, à la galerie d'art de l'Etablissement Arts et culture (rue Didouche-Mourad).
