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Omar Dib, ce baliseur du désert qui s'en est allé
La chronique de Abdelhakim Meziani
Publié dans Liberté le 01 - 10 - 2011

Omar Dib nous a quittés sur la pointe des pieds, comme il a toujours vécu, dans l'indifférence totale, voire assassine. “Le désert n'est pas seulement dans l'espace, il est également dans le temps.” La longue traversée des siècles – ce désert – ne fut pas épargnée à ceux qui transportaient à Tlemcen le message musical andalou. Ce voyage de presque huit siècles fut entrepris comme une course de relais par des hommes admirables qui, recevant le mobile, préparaient de jeunes disciples à continuer la ronde du temps. Ces messagers du passé qui, perdus dans l'anonymat de l'oubli et le désert des siècles ont droit à toute notre reconnaissance. Ils ont réussi à accrocher au brouillard du temps infini un des plus beaux fleurons de notre culture. Ainsi, il est des hommes qui gravent dans la mémoire du peuple le souvenir de sa grandeur, et dans la conscience le devoir continuel de la rétablir. Certains d'entre eux, soulignait dans un remarquable essai Omar Dib – connu aussi sous le pseudonyme de Koceïl Amazigh –, telles des balises dans la tempête, semblables à des repères indestructibles, demeurent les gardiens vigilants de notre patrimoine. Décédé la semaine dernière à Tlemcen, Omar Dib était de la trempe de ces grands chantres. Je suis de ceux qui ont eu le grand privilège de se compter parmi ses amis et ses élèves surtout. Ce n'est donc pas sans raison que je le cite régulièrement dans mes écrits, en signe de reconnaissance. Ne tarissant point d'éloges, séduit que j'étais par la profondeur et la beauté de ses écrits, sa personnalité affable, je ne comprenais cependant pas pourquoi cet intellectuel avéré, une telle bibliothèque vivante, était vouée à l'anonymat et à l'indifférence, y compris dans l'ancienne capitale des Zianides. Il n'avait même pas été honoré, de son vivant, dans le cadre de la manifestation “Tlemcen, capitale de la culture islamique” alors qu'un simple chanteur y a été déifié. Je le comprends mieux désormais puisque ce baliseur du désert nous a quittés sur la pointe des pieds, comme il a toujours vécu, dans l'indifférence totale, voire assassine. N'avons-nous donc aucune dette, s'il m'est permis de paraphraser mon ami El Hassar Benali, à l'égard de ceux qui ont exalté le chant profond de notre être ? Il est vrai que les hommes de culture ont souvent un destin tourmenté, mais la vraie tourmente, la plus cruelle, n'est-ce pas celle des hommes qui se soucient fort peu de ces inébranlables patriotes dont la vie a été entièrement vouée à la défense de l'identité historique nationale ? Je ne sais pas pourquoi mais une envie folle m'incite à revisiter le cinéaste espagnol Luis Buñuel et son film L'Ange exterminateur. Une œuvre qui puise sa cohérence dans l'absurde et sa réalité dans le franchissement des limites de la raison. Le thème de l'être humain enfermé dans ses propres valeurs, opprimé par le groupe social auquel il appartient n'est, certes, pas nouveau pour un cinéphile averti. Mais ici il s'élève telle la statue de l'ange et se déploie à l'encontre du temps dans un monde éternellement absurde. Celui qui se répète à l'infini, assailli par l'enfer et ses souvenirs, prisonnier de ses actes obsessionnels qui, non content d'interdire le moindre affleurement des sentiments inconscients, tentent de les ensevelir pour toujours. À l'image de son cousin Mohammed Dib, décédé dans la solitude, Omar vivait de peu mais possédait, cependant, la noblesse de cœur et l'affabilité des gens sobres et bien élevés ainsi que l'art d'aimer la vie. Tout comme le géant de la littérature nationale et son propre frère Mohammed Souheïl, il respirait l'austérité et semblait adopter une sorte d'ascétisme singulier que soulignait la bienséance de sa tenue, de son maintien. Son âme et sa conscience étaient chargées d'une lourde hérédité. Celle accumulée en chacun de nous depuis des millénaires. Toute sa vie durant, Omar Dib cherchera, malgré ces indus-occupants que sont les commis de l'idéologie dominante, le meilleur moyen de restituer ce qu'il avait appris, de transmettre – ou mieux encore – de partager avec autrui cette merveilleuse richesse qu'il possédait.
A. M.
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