Organisation de six universités d'été de formation au profit de 2.400 associations    UNRWA prévient contre la détérioration des conditions humanitaires à Ghaza    Festival du théâtre comique à Médéa: une 15e édition sous le signe de l'accompagnement des jeunes talents    Krikou reçoit l'ambassadrice de la République de l'Inde en Algérie    Arkab examine avec l'ambassadeur du Kazakhstan les moyens de renforcer la coopération bilatérale    L'autonomisation de la femme en Algérie "un engagement et un acquis constitutionnels"    Manifestation massive à New York pour dénoncer la poursuite de l'agression génocidaire sioniste à Ghaza    Ghardaia: recensement de près de deux mille oiseaux d'eau nicheurs    Sadaoui reçoit les ministres des secteurs et les représentants des organes nationaux ayant contribué à la réussite des examens session 2025    Agrément à la nomination du nouvel ambassadeur d'Algérie au Laos    Victoire de l'Algérien Skander Djamil Athmani    Représentant le président de la République, Larbaoui se rend à Séville pour participer à la Conférence FfD4    L'Algérie se félicite de la signature d'un accord de paix entre la RD Congo et le Rwanda    37 martyrs dans des attaques de l'armée sioniste    Les huit déterminants du cours du pétrole    Démantèlement d'un réseau criminel spécialisé dans le vol des véhicules    Un impressionnant dispositif mis en place    Nous n'avons jamais été aussi près de la Troisième Guerre mondiale    Une région au passé glorieux    Alger: Une grande gare ferroviaire à Bab Ezzouar pour améliorer l'interconnexion multimodale    24ème Coupe d'Algérie minimes cadets de Vovinam Viet Vo Dao: les athlètes d'Alger filles et Boumerdès garçons se distinguent à El Bayadh    BEM : "excellents résultats" des Ecoles des Cadets de la Nation (MDN)    Football / Compétition déficients visuels : le championnat pour le Nedjm de Béjaïa, la coupe pour Aïn Oulmane    Athlétisme / Trail de la Ville d'Alger : victoire de Moussaoui (messieurs) et Aït Salem (dames)    Le Bazane, tenue traditionnelle reflétant l'identité culturelle authentique de la région de Bordj Badji-Mokhtar    Musée d'Oran: plus de 12.000 visiteurs séduits par des collections animées par l'innovation technologique    Renforcer la sensibilisation au sein des familles    Dynamiser les échanges commerciaux et promouvoir les opportunités d'investissement    La mosquée de Paris rend hommage à feu Mahieddine Khalef    Constantine, Sétif, Skikda et Annaba carrefour de la jeunesse africaine    Sonelgaz fait son bilan    Lancement officiel de l'application « Discover Algeria »    Vers une approche pragmatique !    A peine installée, la commission d'enquête à pied d'œuvre    «L'Algérie, forte de ses institutions et de son peuple, ne se laissera pas intimider !»    Le président de la République inaugure la 56e Foire internationale d'Alger    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Frédéric Mitterrand
…PORTRAIT…
Publié dans Liberté le 02 - 10 - 2011

Il a les yeux mutins d'un enfant espiègle perdu au milieu des hommes. Avec sa voix traînante et ondulante, on croirait qu'il s'est échappé du XVIIe siècle, où il venait juste de dîner en compagnie de deux redoutables séducteurs : Casanova et le cardinal de Bernis qui lui ont appris à dorloter les mots, à les caresser, à les cajoler jusqu'à faire fondre l'interlocutrice et, le cas échéant, l'interlocuteur étant donné que dans chaque homme se cache une femme frustrée qui a envie d'être bercée. Entre la gravité compassée qui glace et la légèreté aérienne qui séduit, Frédéric Mitterrand a choisi de ne pas ressembler à son illustre oncle. Il a poussé la dissemblance jusqu'à faire partie d'un gouvernement de droite. Il finira peut-être à gauche prenant le contre-pied de son parent qui avait commencé à droite. Il n'y a donc aucune dissemblance. Que des ressemblances inversées. Frédéric, qui partage avec François le même amour de l'histoire, est un troubadour qui fait de la politique avec la même nonchalance apparente qu'il faisait naguère de l'animation à la télé. Qu'on ne s'y méprenne point : c'est juste un piège pour pousser ses adversaires à baisser la garde. Et là, hop ! Voilà l'uppercut au foie qui met KO. Avec le sourire SVP. Un sourire d'enfant de chœur qui n'en revient pas d'avoir mis KO plus fort que lui. Plus fort ? Voire, plus fort en gueule peut-être, car, comme tout bon acteur et neveu de qui vous savez, il sait cultiver le silence avec un tel art qu'il embarrasse ses courtisans, ses ennemis et même parfois ses amis. Ils s'attendaient à un interlocuteur prolixe et séducteur, et les voilà surpris de trouver une carpe. Cette ambiguïté crée le trouble, puis la gêne, puis la déstabilisation. Tactique ? Plutôt nature. Il ne veut pas être là où les autres l'attendent. Il est d'accord avec Valery pour dire : “Que si les esprits valent ce qu'ils exigent, je vaux ce que je veux.” Redoutable intervieweur, il pose les questions les plus embarrassantes avec un air béat. C'est mieux que de poser des questions bêtes et plates avec un air méchant, non ? On a eu un aperçu du style de ministre à l'occasion d'un petit-déjeuner organisé par l'ambassade de France avec quelques écrivains, éditeurs et libraires algériens. En moins d'une heure, en présence de représentants du ministère algérien de la Culture, le ministre fera le tour de la question du livre en Algérie. Il voulait tout savoir, n'éludant aucune question. On a eu affaire au journaliste-animateur de télé qui posait les bonnes questions et au ministre qui écoutait. Deux en un. Une personne gigogne aussi taquine qu'accessible. À MaIssa Bey qui l'appelait avec déférence : “Monsieur le ministre”, il fit un battement de paupières en la grondant : “Quand je te vois m'appeler Monsieur le ministre je prends conscience que j'ai vieilli.” A-t-il dit ça ? C'est ce que j'ai entendu. De toutes les façons, tout le monde s'esclaffa. Et c'est le plus important. Il taquina aussi Boualem Sansal, et l'ambassadeur lui-même. Il fut ministre, animateur, galant homme et charmant monsieur. Une consœur me lança : “Il a beaucoup d'humour !” Je lui répondis : “Et beaucoup d'amour.” Appâtée, flairant une confidence presse people, elle saisit la balle au vol pour me demander avec gourmandise : “Et pour qui donc ?” Ma réponse l'a estomaquée : “Mais voyons, pour la culture, Madame, pour la culture.” Et pour mieux enfoncer le clou, j'ajoutais perfide : “N'est-il pas ministre de la Culture et de la Communication ?” Ses paroles portées par une voix reconnaissable entre mille nous rappellent le style de son best-seller la Mauvaise Vie où il s'est raconté avec beaucoup de pudeur. Presque en s'excusant. En prenant congé de lui, il me lance : - “Comment va Le café de Gide ?” Je réponds : “Epuisé.” Il reprend : “Peut-on le trouver en France ?” Je baisse les bras : “Je ne pense pas.” Il fait une petite moue. C'est beau un ministre informé qui se désole pour un livre introuvable d'un auteur algérien. Un ministre français… ça nous change de l'indifférence.
H. G.
[email protected]


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.