L'association culturelle du village de Tiferdout qui porte le nom de “Kamel Amzal”, martyr de la démocratie, comme tiennent à le souligner ses amis et compatriotes de Aïn El-Hammam, d'Abi Youcef et d'Iferhounène, a tenu à lui rendre hommage en ce 29e anniversaire de son assassinat. Kamel Amzal, “Madjid” pour les intimes, a été froidement assassiné par une horde d'intégristes islamistes à la cité universitaire de Ben Aknoun, le 2 novembre 1982. “Madjid, qui est né le 13 octobre 1962, aurait eu aujourd'hui 49 ans s'il était parmi nous, s'il n'avait pas été victime de la sauvagerie et de l'obscurantisme intégriste. C'était un militant infatigable de la démocratie et de la revendication berbère, que les intégristes islamistes ont lâchement assassiné parce qu'ils avaient peur de ses idées et de son projet démocratique qu'il défendait jusqu'à la dernière goutte de son sang versé à la cité universitaire de Ben Aknoun”, dira le jeune président de l'association de Tiferdout, qui a retracé le parcours du militant martyr. Au programme de la double commémoration du 57e anniversaire du déclenchement de la guerre de libération et du 29e anniversaire de l'assassinat du regretté Kamel Amzal, une exposition de photos documents, archives et témoignages sur les deux événements. “La date du 2 novembre devrait être considérée comme symbole du combat pour la démocratie au niveau national”, soutiennent ses amis. En effet, ils étaient nombreux, femmes, enfants, vieillards, membres associatifs à venir d'Iferhounène, d'Illiltène, de Béni Yenni et de Azazga pour participer à la cérémonie de recueillement et de dépôt de gerbes de fleurs au carré des martyrs au cimetière du plus haut village de Kabylie.Hormis le président d'APC d'Abi Youcef, qui a de tout temps contribué au travail de cette association, aucune autre autorité locale n'a marqué sa présence à un tel événement commémoratif. Par ailleurs, à Aïn El-Hammam, le siège de l'association culturelle (ACDEJA) a abrité d'autres activités pour la même occasion, dont une table ronde animée par les amis du regretté Kamel Amzal. Un débat autour de l'histoire et du combat démocratique en Algérie a enrichi l'assistance grâce aux multiples échanges des intervenants. Des juristes proposent alors de “rouvrir le dossier douloureux de l'assassinat de Kamel Amzal, ce grand martyr de la démocratie, pour que justice soit rendue, même de la façon la plus symbolique, pour commémorer la troisième décennie de cet odieux assassinat”. Il est à noter la présence de plusieurs générations d'hommes et de femmes qui ont voulu partager l'émotion avec la famille Amzal, particulièrement sa mère, ses sœurs, ses frères et ses proches qui ont pris la parole à tour de rôle afin de remercier les jeunes du village pour leur attachement au combat de leur fils, tout en soulignant que l'association “Amzal-Kamel” n'a jamais cessé d'œuvrer pour la promotion de la culture amazighe, malgré toutes les difficultés et les tracasseries bureaucratiques. LIMARA B.