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Quand les marchands font la loi
Flambée des prix, absence d'hygiène et tromperie sur la marchandise
Publié dans Liberté le 11 - 11 - 2002

Au cinquième jour du ramadhan, la Direction de la concurrence et des prix (DCP) d'Alger a commencé à sévir.
Sept bouchers du marché Ali-Mellah, sis dans la commune de Sidi M'hamed, verront incessamment leurs locaux fermés par la Direction de la concurrence et des prix (DCP) d'Alger. La décision sera mise à exécution au courant de cette semaine. Dès demain, ces commerçants recevront des arrêtés dans ce sens pour une période de 30 jours.
Les motifs avancés par les contrôleurs ont, essentiellement, trait au non-respect de la loi. Les agents de la DCP, présents quotidiennement sur ces lieux, ont constaté, durant les cinq premiers jours du mois de ramadhan, de nombreuses infractions liées à leurs marchandises et aux produits vendus.
Les bouchers, selon les rapports des éléments de la DCP, n'observent pas les règles d'hygiène et vendent de la viande hachée, préparée à l'avance, aux consommateurs. Cette pratique commerciale est strictement interdite par la loi. Chaque jour, depuis le début du mois sacré, des dizaines de kilogrammes de viande hachée sont saisies. Rien que pour hier, de grandes quantités ont fait l'objet de saisie par les contrôleurs au marché, appelé communément Le Bazar.
L'un des vendeurs, pris en flagrant délit, à qui on a confisqué une dizaine de kg, n'a pas été inquiété outre mesure par l'opération que venaient d'effectuer les agents de contrôle. Pis, il a “réalimenté” son stock dès le départ des contrôleurs. Abordé, ce boucher nous dira : “Nous savons pertinemment que la loi interdit la vente de la viande préparée à l'avance. Nous en sommes conscients. Mais durant le mois de carême, la viande hachée est très sollicitée par la clientèle. Nous sommes ainsi dans l'obligation de commercialiser ce produit pour engranger quelques gains”. Et d'ajouter : “Quand bien même on nous a déjà pris 10 kg ce matin, nous poursuivrons la vente”. Notre interlocuteur avoue que cette pratique n'est pas propre au marché Ali-Mellah.
Elle touche, selon lui, tous les marchés et la majorité des bouchers. Cette courageuse mesure prise par la DCP connaîtra-t-elle, cependant, une véritable exécution sur le terrain ? Des cas de sanctions “soigneusement” évitées par des opérateurs “protégés” sont nombreux.
Ces derniers s'appuient sur l'intervention de hauts responsables pour mettre un voile de brume sur les irrégularités qu'ils ont commises. Combien de récidivistes invétérés, débusqués par les éléments de la DCP, ont bénéficié de l'impunité grâce à des injonctions de hauts “placés” au sein des institutions de l'Etat ? De lourdes sanctions allant de l'amende jusqu'à la fermeture administrative, décidées par les différentes DCP à travers le territoire national, ont été curieusement révisées et rectifiées pour devenir celles d'un menu larcin sur la base d'arguties. La docilité des responsables locaux ne fait que généraliser cette pratique devenue monnaie courante dans notre pays et ce, au grand dam des commerçants légaux. Le directeur de la concurrence et des prix de la wilaya d'Alger, M. Lamari, est, à ce propos, catégorique : “Le choix de ce marché (Ali-Mellah, ndlr) est motivé par le fait que ce sont des bouchers récidivistes qui, chaque année, persistent dans l'illégalité. Ainsi, ils seront, à compter de demain, destinataires d'un arrêté leur signifiant la fermeture administrative d'un mois, soit pendant tout le ramadhan.” La décision a été, estime M. Lamari, entérinée par le wali. Ces notifications ont été signées et enregistrées hier et seront envoyées aujourd'hui. Pour le DCP, la mise en application de ces décisions ne doit souffrir aucune contrainte puisque le wali a, au préalable, donné son feu vert. Toutefois, le problème pourrait se poser au niveau des walis-délégués qui n'hésitent pas à “aider” leurs proches ou leurs favoris, touchés par cette mesure, en leur épargnant de telles sanctions. La logique voudrait qu'une fois informés, ces responsables alertent, en principe, le chef de sûreté de la daïra pour procéder à la fermeture de ces locaux commerciaux.
En cas d'entorse à la loi, le commerçant peut être mis sous mandat de dépôt comme c'est le cas d'un boucher à Chéraga qui, selon M. Lamari, a écopé de 6 mois de prison en 2000. La viande hachée, pour ne citer que cet exemple, est l'aliment le plus sensible et, par conséquent, très dangereux. Il est déconseillé de la congeler car elle peut contaminer son consommateur au bout d'un quart d'heure.
Plusieurs autres anomalies entachent, par ailleurs, les activités de ces commerçants. Outre les défauts de facturation et la contrefaçon dans nos marchés, on peut trouver des viandes suspendues à l'air libre au gré des insectes et autres microbes, de la marchandise non étiquetée, sans origine ou d'origine douteuse… En dépit du caractère dubitatif de la production et de l'origine de cette marchandise, les consommateurs algériens continuent à prendre d'assaut les boucheries. C'est dire le manque flagrant de modèle de consommation de la population. Le phénomène de la pauvreté ne fait, en outre, qu'envenimer la situation. Les citoyens préfèrent consommer à un prix moindre et font abstraction de la qualité. Pis, les abats de poulet, ailleurs détruits, sont consommés chez nous ! Comme à l'accoutumée, la DCP d'Alger a tracé un programme spécifique au mois sacré. Le plan a été mis en œuvre un mois avant le début du ramadhan. Les agents de cette direction ont, d'ores et déjà, commencé à contrôler toute la chaîne de production et de distribution des vendeurs en gros versés dans l'agroalimentaire.
Ils passeront ensuite aux détaillants. Le contrôle de ces inspecteurs qui, estime M. Lamari, diffère d'une circonscription administrative à une autre, s'étalera aux grillades durant la nuit et à l'habillement vers la fin du ramadhan. La lutte contre la contrefaçon reste, également, le credo de l'institution de M. Lamari. Celle-ci contrôle plus de 67 marchés couverts répartis à travers la capitale. Les quatre grands abattoirs, notamment ceux d'El-Harrach, de Hussein Dey, de Rouiba et de Chéraga, sont aussi sous sa coupe. À cela, il faut ajouter la soixantaine de tueries auxquelles elle a accordées un agrément. La mission que doit accomplir la DCP est très délicate. Sera-t-elle à la hauteur ?
B. K.
Plus de 172 interventions et 80 contraventions
• Les trois inspections de la DCP d'Hussein-Dey, d'El-Harrach et de Chéraga ont effectué, durant les trois premiers jours du mois de ramadhan, plus de 172 interventions et établi plus de 80 contraventions. Plus de 300 kg de viande d'agnelle, d'une valeur de près de 17 000 DA ont été, aussi, saisis. La saisie a, en outre, concerné une quantité de plus de 31 kg de viande de poulet équivalant à environ 7 000 DA.
La viande hachée préparée à l'avance figure également dans ce lot à raison d'une centaine de kilos d'un montant estimé à près de 35 000 DA. Pour l'année 2001, la DCP a ordonné la fermeture d'une centaine de locaux commerciaux et a saisi une marchandise d'une valeur de plus de 2 millions de DA. Les défauts de facturation constatés par les agents de la DCP ont touché certains produits pour un montant de plus d'un milliard de centimes durant la même année. Il faut noter que la catastrophe de Bab El-Oued du 10 novembre 2001 a poussé la direction de M. Lamari à se consacrer essentiellement à l'indemnisation des commerçants. Ce qui a réduit ses activités de contrôle. La DCP vient de lancer, par ailleurs, une campagne de sensibilisation des consommateurs.
Outre le programme de publicité, elle a mis à la disposition de la population deux numéros de téléphone : 021 92 31 34 et 58.
Les brigades de contrôleurs peuvent être, de ce fait, sollicitées en cas d'anomalies. Concernant la conversion conjoncturelle des restaurateurs en vendeurs de zlabia, l'autorisation pour ce genre d'activité, accordée auparavant par le président d'APC, ne pourra se faire, désormais, qu'une fois le feu vert de la DCP donné. C'est à cette institution que revient la vérification du respect des normes et de l'existence des conditions requises. La taxe
imposée à ces commerçants sera forfaitaire.
B. K.


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