Le premier responsable de la wilaya a révélé à la société civile oranaise les maux dont souffre la deuxième ville du pays, et ce, depuis une décennie, malgré le passage d'un nombre important de gestionnaires, dont le souci majeur était le statuquo. “Comme on dit au jargon des finances, les responsables ont fourni beaucoup d'efforts pour garder le triple A de la médiocrité. Quand on constate que depuis 1996, aucun programme de logements sociaux n'a été projeté pour Oran, que 3 000 associations sont défaillantes et que des dossiers sont volés ou brûlés (le cas de l'hôtel de Châteauneuf), selon le wali d'Oran, il y a de quoi s'arracher les cheveux”, peste un intellectuel oranais devant le constat amer de la situation d'El-Bahia. En effet, les bidonvilles ont poussé comme des champignons, des associations budgétivores de deniers publics, sans aucun ancrage, ont sévi dans l'impunité totale, des dossiers de cartes grises jetés dans le sous-sol du siège de la wilaya dont le Drag a fait part à Liberté lors d'une visite des lieux, la violence urbaine, la bureaucratie, la corruption, la malfaçon dans les travaux, le manque de transparence d'un grand nombre d'administrations… “Oran a besoin d'un vrai coup de balai ! Au sens propre et au sens figuré”, lance un commerçant. Ajoute à tous ces maux, l'informel, le vide culturel dans les centres culturels communaux, les mauvais résultats sportifs et le chômage qui touche une large frange de la population, l'injustice, Oran est devenue une vraie poudrière Il y a toujours un espoir pour qu'Oran retrouve son lustre d'antan. C'est aux citoyens et aux gestionnaires de la ville de prendre les mesures adéquates. J'ai entendu le wali déclarer qu'il n'y a pas de problème de crédit. L'argent est disponible, alors travaillons ensemble”, confie une responsable d'association à caractère caritatif. Pour 2011, 80% des crédits ont été consommés. Un pas vers le respect des délais de réalisation et l'élimination des surcoûts. Mais, plusieurs communes de la wilaya d'Oran traînent les pieds et n'hésitent pas à mettre les bâtons dans des roues aux cadres et aux jeunes entrepreneurs. “Les communes travaillent avec les mêmes entreprises, et ne donnent aucune chance aux jeunes débutants”, s'insurge un jeune entrepreneur, ingénieur de formation. Même situation pour les fournisseurs : “Je me suis lancé dans la bureautique et je souhaite que l'APC de ma commune me réserve une partie de ses commandes”, souhaite K. A. “Difficile de changer les habitudes des gestionnaires oranais. Après des années de médiocrité, il est difficile de s'affranchir”, avoue un fonctionnaire retraité. Noureddine Benabbou