C'est un après-midi pas comme les autres et qui n'est pas près d'être effacé de la mémoire collective des Mouloudéens que celui vécu hier par les inconditionnels des Rouge et Blanc d'El-Hamri. Un après-midi entamé de la plus funeste des manières avec l'annonce du décès d'une figure marquante de la famille mouloudéenne, Hadj Tayeb El-Ghalia en l'occurrence, que Dieu ait son âme, qui a drapé d'un voile noir le populaire quartier d'El-Hamri, touché au plus profond de son cœur par la disparition de cet homme aux intarissables qualités humaines. Comme pour noircir encore davantage le tableau et le ciel d'El-Hamri, un fumigène balancé des gradins non couverts faisant office de virage a terminé sa chute sur le grand matelas de réception pour saut à la perche, provoquant un réel incendie qui a fini par l'endommager en entier, les pompiers s'étant attaqués aux flammes trop tardivement. C'est donc, avec un préambule pas vraiment rassurant que le coup d'envoi de cette affiche des 32es de finale a été donné avec un grand quart d'heure de retard. Les Sétifiens ayant été les premiers à se montrer menaçants aux 26' et 30' par des tirs non cadrés de Tiyouli, ce sont contre toute attente les Oranais qui ouvriront la marque sur leur réelle première occasion, à la 35' par l'entremise d'un joli heading du Centrafricain Dagoulo qui reprit victorieusement un centre de Benatia. La réplique sétifienne fut immédiate puisque seulement deux minutes plus tard, Djabou, d'une puissante frappe, ratera de peu le cadre. Ce n'était que partie remise dans la mesure où cinq minutes ne s'étaient pas encore totalement écoulées que Ferrahi, après un joli travail en dentelle, servit sur un plateau son capitaine Delhoum qui, idéalement placé à l'entrée de la surface, ne laissa aucune chance à Fellah en plaçant un ballon imparable sous sa barre transversale pour une égalisation méritée (43'). La tête à bout portant de Sebbah sur un corner de Benatia dans les arrêts de jeu de ce premier half aurait pu permettre au MCO de reprendre l'avantage avant de regagner les vestiaires, mais ce sont finalement les Ententistes qui finiront pas avoir le dernier mot à la faveur de ce second but de Djabou à la 67', sur une frappe des 35 mètres sur laquelle Fellah s'est troué totalement, reconnaissant même à sa sortie du stade “n'avoir pas vu la balle arriver”. Ce deuxième but de l'ESS (re)mettra le feu dans les tribunes et provoquera la colère et l'indignation d'une partie du public oranais qui, comme à son habitude, fera voler diverses sortes de projectiles en direction de la pompeusement dénommée tribune officielle, dont un atteindra notre confrère journaliste-commentateur à la télévision, Fayçal Haffaf, blessé à l'œil et contraint d'abandonner la retransmission en direct et rallier en urgence l'hôpital pour y être soigné. L'absence intrigante de Henkouche, officiellement pour “un pic de tension qui a nécessité son transfert aux UMC” alors que d'autres évoquaient “son refus de cautionner ce que sa direction a décidé”, le changement à la toute dernière minute de trois joueurs majeurs du onze initialement prévu pour débuter le match, l'absence des dirigeants mouloudéens et l'aveu même de certains joueurs “d'avoir été sommés de ne pas trop forcer” sont ensuite venus donner encore un peu plus de crédit à la folle rumeur qui a circulé la veille à propos d'un “arrangement tacite” entre les directions des deux clubs. Les scènes de violence et l'affrontement entre jeunes des quartiers limitrophes et les éléments de la police antiémeute sont, ensuite, venus juste confirmer au peu de supporters mouloudéens encore “naïvement optimistes” que l'après-midi d'hier n'était décidément pas comme les autres… R.B.