Au lendemain de l'élimination d'El-Khachkhach et de son bras droit

La population soulagée et les services de sécurité renforcent la vigilance à Tizi Ouzou

L'élimination, avant-hier, de l'“émir” de la phalange de Takhoukht, Ouramdane Mohand Ouramdane, dit El-Khachkhach, et son bras droit, n'a pas laissé indifférente la population de la wilaya de Tizi Ouzou et plus particulièrement celle de Béni Douala où ce sinistre personnage n'a pas cessé d'imposer son diktat, notamment depuis sa désignation comme chef terroriste de toute la région.
Il est vrai que l'élimination de cet “émir” est loin de signifier la fin du terrorisme en Kabylie où s'est replié, ces dernières années, le gros de ce qui reste des groupes islamistes armés en Algérie, mais aux yeux de la population locale, il n'y a pas de doute que la fin de cavale d'El-Khachkhach est de nature à donner matière à soulagement tant elle ne manquera pas de contribuer à la baisse de l'activité terroriste dans la région.
En effet, à Tizi Ouzou, c'est une vérité établie que de dire que cet “émir” est le plus redoutable de tous les terroristes activant dans la région. Sa connaissance du terrain et des personnes ne faisait que nourrir parmi la population, notamment de Béni Douala et de Béni Aïssi d'où il est originaire, la peur de ses représailles. Parmi ses soutiens actifs qui l'informaient de toute présence des services de sécurité dans les parages et ses soutiens passifs qui préféraient garder le silence sur ses passages, El-Khachkhach évoluait comme un poisson dans l'eau au point où même les embuscades que lui tendaient régulièrement les services de sécurité n'arrivaient plus à avoir raison de lui. En enfant de la région, il choisissait facilement et repérait sans se tromper les cibles à kidnapper. Ce qui n'a pas manqué d'accroître la psychose chez la communauté des entrepreneurs et commerçants.
C'est à ce titre que la population n'a pas manqué de jubiler à l'annonce de l'élimination de ce vétéran des maquis au palmarès macabre le plus important dans la wilaya de Tizi Ouzou où, outre les kidnappings et les attaques répétées contre les services de sécurité, il avait planifié au moins deux attentats kamikazes à la voiture piégée contre la brigade de gendarmerie de Béni Aïssi le 25 juillet 2010 et contre la première sûreté urbaine de la ville de Tizi Ouzou le 14 août 2011.
Si, toutefois, aux yeux de la population, l'élimination d'El-Khachkhach pouvait donner lieu à un soulagement, pour les services de sécurité à Tizi Ouzou, l'heure est plutôt au renforcement de la vigilance. Ces derniers savent mieux que quiconque qu'il est en premier lieu que les groupes terroristes cherchent toujours à venger leurs chefs tués, notamment maintenant qu'il s'agit d'El-Khachkhach, connu pour être à la tête du groupe terroriste le plus actif et le mieux structuré et, par conséquent, le plus redouté dans la région.
Il suffisait d'un petit tour hier dans la périphérie de la ville de Tizi Ouzou pour constater à quel point le dispositif de sécurité est renforcé tout autour de la ville, certainement pour parer à d'éventuelles tentatives de vengeance des groupes islamistes armés. En tout cas, quelle que soit l'évolution de la situation sécuritaire dans la région, l'élimination d'El-Khachkhach restera un des coups les plus durs qu'auront subis les groupes d'Aqmi en Kabylie.
S.L.