Sonatrach prévoit d'investir 68,2 milliards de dollars au cours de la période 2012-2016 dont 82% dans l'exploration et le développement de gisements de pétrole et de gaz. Pour sa première grande sortie médiatique depuis sa nomination à la tête de la compagnie pétrolière nationale, le nouveau P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a adopté un ton très prudent. Interrogé sur le préjudice causé par les affaires de passation irrégulière de marchés, objet du scandale Sonatrach. Une demande, formulée par le parquet d'Alger, restée sans réponse. Il ne faut pas oublier à ce propos que le grand procès Sonatrach est suspendu aux conclusions de Sonatrach sur le préjudice subi par la compagnie nationale, suite à ces contrats irréguliers. Le P-DG de Sonatrach ne soufflera pas mot sur le préjudice. L'opinion publique n'en saura pas un seul détail. Il se contentera de dire que le scandale Sonatrach, c'est du passé. Sonatrach est plus forte aujourd'hui. Elle fonctionne bien, a-t-il laissé entendre au regard de ses performances en 2011. 72 milliards de dollars de recettes en 2011 En effet, dans une conférence de presse organisée pour présenter les résultats de Sonatrach en 2011 et son plan de développement 2012-2016, il a indiqué que le chiffre d'affaires à l'exportation, en un mot, ses recettes tirées des exportations d'hydrocarbures ont atteint 72 milliards de dollars, contre 56 milliards de dollars en 2010 et 44 milliards de dollars en 2009. Le prix du baril algérien, le saharan Blend, s'est établi en moyenne à 112 dollars l'année dernière. Le bénéfice net s'est établi à 767 milliards de dinars, soit environ 10 milliards de dollars en 2011. Sonatrach a investi pour l'équivalent de 12 milliards de dollars l'année dernière. La fiscalité pétrolière versée au Trésor a atteint plus de 3 697 milliards de dinars, soit une hausse d'environ 36% par rapport à l'exercice 2010. Quant à la taxe sur les profits exceptionnels, elle s'est élevée à 2,3 milliards de dollars. Sonatrach a réalisé 20 découvertes dont 19 réalisées par Sonatrach seule et une avec Eon, avec une part de réserves prouvées et probables de plus de 157 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP). Le taux de renouvellement des réserves en 2011 est de 122% contre 8% en 2010, selon le P-DG de Sonatrach. Sur la décennie, il a atteint 40 à 50%. Les réserves d'hydrocarbures récupérables de l'Algérie sont actuellement de 40 milliards de TEP. En 2011, Sonatrach a foré 160 puits d'exploration. En 2012, elle prévoit le forage de 110 puits d'exploration et 134 puits de développement. Dans son plan de développement 2012-2016, Sonatrach prévoit d'investir 68,2 milliards de dollars dont 82% en amont, c'est-à-dire l'exploration-production. elle programme le forage, au cours de cette période de 687 puits d'exploration et 660 puits de développement. La production d'hydrocarbures de Sonatrach a atteint en 2011 près de 206 millions de TEP dont près de 147 millions de TEP seule. Sur cette production globale, près de 148 millions de TEP ont été commercialisés dont 111 millions de TEP exportés. Dans son plan de développement à moyen terme 2012-2016, il est prévu de porter la production de 246 millions de TEP à 267 millions de TEP. L'Algérie va maintenir ses exportations de gaz à hauteur de 60 milliards de mètres cubes/an durant cette période. En 2012, elle prévoit d'investir 15,8 milliards de dollars dont 70% en amont, 22% en aval et 6% pour le transport. Dans le domaine de la pétrochimie, il est prévu des investissements de l'ordre de 7 à 8 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années. Les importations d'essence ont augmenté de 77% et d'énormes quantités de carburants importés détournées vers le Maroc et la Tunisie Ce qui inquiète, c'est l'évolution des importations de carburants. Pour faire face à l'importante demande nationale, notamment en carburants, le volume des importations a atteint 2,3 millions de tonnes (contre 1,3 million de TEP en 2010), (soit 77% d'augmentation pour une valeur de 2 milliards de dollars) dont 1,3 million de tonnes de gasoil, soit une augmentation de 242%, 390 000 tonnes d'essence et 220 000 tonnes de bitumes. La consommation domestique en carburants a atteint 8,9 millions de tonnes en 2011. D'importantes quantités de carburants importés sont détournées vers le Maroc et la Tunisie. Cependant, Sonatrach continuera à importer les carburants en quantités suffisantes pour couvrir les besoins nationaux. Les mauvaises langues diront : et les besoins du Maroc et de la Tunisie. De manière globale, la demande domestique en produits pétroliers et gaz a crû de 3%. Sonatrach a fourni à ses clients domestiques 37 millions de TEP. À court terme, cette situation d'importations massives va persister. Puisque Sonatrach compte arrêter la production de la grosse raffinerie de Skikda en raison des travaux de réhabilitation de ses installations. À moyen-long terme, Sonatrach table sur l'achèvement des travaux de réhabilitation des anciennes raffineries et un programme de nouvelles raffineries, en voie de finalisation par le ministère de l'énergie pour freiner ces importations. K. R
