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Doux leurre
Election présidentielle de 2004 : la candidature de Benflis contre celle de Bouteflika
Publié dans Liberté le 20 - 11 - 2003

Par faiseurs d'opinion interposés, la précampagne électorale a débuté en trombe. Elle a une permanence — l'hostilité envers Bouteflika — et une nouveauté : la vie politique nationale est centrée quasi exclusivement sur la guerre interne au FLN. Si le premier postulat ne souffre d'aucune ambiguïté sur le fond, tant l'échec du Président sortant est patent, le glissement vers l'autre posture, conçue sur un mode exclusif, pose un problème politique.
Depuis l'apparition des tensions au sommet de l'ex-Exécutif, les termes du débat sont balisés : il n'y a pas d'alternative au système, du moins pour l'instant, selon les plus subtils promoteurs de cette orientation. Outre la récurrence du choix qui nous est imposé, cette idée porte en son germe une tare rédhibitoire en se définissant par la négation : barrer la route à Bouteflika pour un second mandat.
La démarche est aussi inspirée par ceux qui, a priori, revendiquent, voire militent, pour le changement. L'ambivalence ne semble pas gêner ses auteurs qui postulent l'échec du régime comme la cause première de la crise et réduisent, en même temps, le changement à une alternance clientéliste. Le dernier vote des députés FLN en faveur de l'amendement du MRN pour l'interdiction de l'importation de l'alcool démontre, dans la pratique, les limites de cette approche. Cet acte doit normalement les inciter à plus de vigilance et de lucidité. Louable dans ses intentions implicites, la politique du “tout sauf Bouteflika” tue, dans l'œuf, le débat d'idées, de mise en concurrence des projets de société et condamne à la marginalisation, sinon à l'exclusion, l'opposition démocratique au motif commode qu'elle est éparpillée. Cette dernière n'a même plus le droit de témoigner, elle doit s'aligner. À la suite de l'opinion publique, elle est désormais sommée de subir la fatalité du système. Ce faisant, l'opération invite à la reproduction du régime.
Le potentiel démocratique
L'ambivalence de la réflexion est en elle-même défaitiste. En sortir nécessite, pour l'opposition démocratique, un renversement de perspectives tout en préservant ses fondamentaux : quel projet de société voulons-nous pour le pays ?
La pertinence de cet axiome nécessite, de manière urgente, une plus grande attention à la crise sociale. Cette donne a été trop longtemps négligée par les démocrates à cause, notamment, de l'irruption brutale et dangereuse de la question islamiste. L'impératif d'hier était de sauvegarder l'Etat et les virtualités démocratiques nées de l'ouverture au multipartisme après octobre 1988. Aujourd'hui, le reflux de l'islam politique — temporaire ou durable ? — amoindrit, à court terme, la menace totalitaire. Dès lors, l'opposition démocratique doit dépasser ses querelles antérieures pour se projeter solidairement en faveur d'une espérance toujours d'actualité. Les potentialités existent à travers plusieurs catégories sociales, elles-mêmes porteuses de changement : les couches moyennes, les jeunes, les femmes… L'aspiration à l'Etat de droit, consubstantiel à la démocratie, ressurgit avec force. L'impunité judiciaire est contestée, ici et maintenant, de façon massive et populaire, notamment en Kabylie. L'abus de pouvoir est dénoncé lorsque la presse est réprimée. Il en est de même, concernant le refus illégitime de prendre acte de la représentation du corps enseignant, pour ne parler que des conflits les plus immédiats.
La transformation d'un régime en fin de parcours vers une démocratie soutenue par la nation dépend de la représentativité au sein de la société de l'idée et des supports démocratiques — partis, associations, syndicats autonomes, individualités … — et de leur capacité à créer une dynamique dans ce sens. La mutation demande du temps qui, selon l'influence et le poids des forces démocratiques, sera long ou court. Les retards accumulés jusque-là ont déçu tant d'espoirs que le désenchantement s'est installé, singulièrement, chez les jeunes. Mais ce désenchantement est aussi une forme d'impatience, voire d'exaspération, qui peut se muer en une énergie de refondation.
Ramener l'équation de la prochaine présidentielle à un choix quasi obligé entre deux personnalités du système, et ce, dès le premier tour en espérant un changement qualitatif est un doux leurre. Bien au contraire, cela conduira immanquablement à une abstention massive.
Le phénomène renforcera le mur de méfiance entre l'Etat et la société qu'il sera bien difficile de détruire. Crise de confiance et crise de représentation vont se conjuguer dans ce champ de ruines sur lequel tout processus de reconstruction sera illusoire.
La possible évolution interne
Dans le monde, l'expérience a révélé que le changement peut, effectivement, provenir de l'intérieur. L'exemple le plus éloquent demeure celui lié au règne de Gorbatchev.
À observer de près la situation algérienne dominée, entre autres, par le délitement du lien social, la fragmentation des forces politiques et la fragilisation de l'Etat, ce scénario pourrait difficilement advenir.
Trop d'occasions ont été manquées. Les chemins du renouveau peuvent être tracés dans le rapport dialectique entre les forces démocratiques à l'extérieur du système et la volonté réformatrice qui doit se manifester concrètement au sein du régime.
Le compromis à venir pour que le balancier passe de la droite (coalition islamo-conservatrice) à la gauche (coalition démocratico-républicaine) nécessite d'abord, pour les démocrates, la défense de leurs propres valeurs. Promouvoir cette option, sans esprit sectaire, est la garantie que le candidat à porter les couleurs de la conservation compose — le jeu de rapport de force faisant loi — avec le camp du mouvement et du progrès.
Pour la première fois depuis l'instauration du multipartisme, deux personnalités actives à l'intérieur du système vont devoir s'affronter directement. Le régime n'a plus la capacité de régler, de façon opaque, ses contradictions.
Dans ce cas, il y a, en effet, espoir à ce que la partialité de l'administration soit neutralisée. Par conséquent, l'éventualité d'un second tour n'est plus à exclure. C'est, à la fois, une occasion et une chance pour l'opposition démocratique de peser sur le prochain scrutin présidentiel.
Tout cet échafaudage n'a de sens que si les conditions d'une élection libre sont garanties. La préparation, le déroulement et le dénouement du vote doivent être accompagnés d'une panoplie de mesures qui révisent, radicalement, l'actuelle loi électorale.
Eu égard à la prééminence constitutionnelle de la fonction présidentielle, le prochain scrutin revêtira un caractère important dans la vie politique nationale. L'enjeu est considérable pour le futur : pays et institutions confondus. Le temps n'est plus à l'attentisme dans le clair-obscur, mais à “éteindre la nuit”, selon la poétique formule de Simon Bolivar, pour aller vers la lumière de la raison démocratique.
Cela passe par une initiative forte qui ressemble à une ambition pour l'Algérie.
Voilà le challenge que doit relever l'opposition démocratique.
Tarik MIRA
(*) Secrétaire national aux relations internationales du RCD


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