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Camille Sari, Professeur en finances à la Sorbonne, à Liberté
“La fuite de capitaux encouragée par le marché parallèle de la devise”
Publié dans Liberté le 22 - 02 - 2012

Dans cet entretien, ce spécialiste des questions monétaires souligne que l'écart entre les taux du dinar sur le marché parallèle et sur le marché officiel favorise la fuite illicite de devises enregistrée aujourd'hui en Algérie.
Liberté : Quelle est la nuance pour les spécialistes de la monnaie entre dévaluation et dépréciation ?
Camille Sari : La dévaluation d'une monnaie est une action instantanée et parfois brutale qui se fait par surprise en faisant baisser son cours à au moins 6 à 10%. Ce fut le cas du franc français en 1969, lorsque les autorités ont dévalué la monnaie nationale afin de neutraliser les fortes hausses des salaires suite aux mouvements sociaux de mai. Le FMI cite la dévaluation comme un des piliers des recommandations devant s'appliquer à tous les pays appliquant le PAS (plan d'ajustement structurel). J'ai critiqué la méthode de cette institution en disant qu'il n'est pas possible d'appliquer des remèdes dans des cas dont les maux ont des origines très différentes.
Peut-on appeler la perte de change du dinar par rapport à l'euro ces derniers mois une dévaluation du dinar ?
Les autorités algériennes n'ont jamais opéré une dévaluation au sens du terme, c'est-à-dire une baisse drastique et brutale du dinar pour des raisons à mon avis politiques : ne pas donner l'impression de céder aux sirènes des institutions financières internationales comme le FMI ou la Banque mondiale. Elles ont opté pour un mouvement continu et progressif d'une dépréciation qui, au total, constitue une vraie dévaluation. Je me souviens de ma première visite à Alger en mai 1986, j'ai échangé à la banque 100 francs français contre seulement 80 DA, alors que sur le marché parallèle, la monnaie française était cotée 4 fois la monnaie algérienne. Sous la pression du FMI, mais aussi de la spéculation sur le marché noir des devises, les autorités monétaires ont effectué une dépréciation qui, étalée dans le temps, ressemble bel et bien à une dévaluation, puisque 1 euro s'échangeait autour de 100 DA depuis plusieurs années, pour encore “s'apprécier aussi bien sur les marchés parallèles que les marchés financiers”.
Des responsables de la Banque d'Algérie imputent à la fragilité de l'économie nationale cette dépréciation. Selon ces responsables, les déterminants fondamentaux de la cotation du dinar sont la compétitivité de l'économie nationale par rapport aux autres économies et les fluctuations des prix du baril (grande dépendance de l'Algérie à l'égard de l'évolution des prix du baril de pétrole). Comment commentez-vous ces explications ?
À l'heure actuelle, les exportations algériennes sont à 98% constituées d'hydrocarbures. Quelle que soit la valeur du dinar, les recettes en devises dépendent des cours du baril fixé sur les marchés internationaux. Contrairement aux économies dont les exportations sont diversifiées, la politique de change du dinar n'a aucune influence sur les revenus des exportations. Compte tenu des réserves de change qui avoisinent 200 milliards de dollars, il serait logique que le dinar s'apprécie contre toutes les devises. La banque centrale peut faire face aux demandes des opérateurs économiques et aux particuliers de façon satisfaisante. Nous avons connu des périodes (notamment après 1986) où la pénurie des devises empêchait l'importation de pièces détachées de biens d'équipements. Compte tenu de l'abondance des devises, l'écart entre le taux de change du dinar officiel et le taux parallèle ne peut s'expliquer que par une activité intensive sur le marché noir, résultant de comportements illicites de fuites de capitaux. Certainement que des opérateurs cherchent à faire sortir leurs avoirs en dinars convertis en euros ou en dollars d'Algérie.
Quel pourrait être l'impact de cette dépréciation du dinar sur les opérateurs et les ménages ?
La dépréciation d'une monnaie inconvertible comme le dinar, alors que le pays est monoexportateur, n'améliorera pas les exportations, mais aura un impact sur les prix des biens de consommation importés, des biens d'équipement et des inputs, donc de tous les biens y compris domestiques. Déjà les hausses des salaires concédées par le gouvernement et les entreprises en réaction aux mouvements revendicatifs créent des anticipations haussières chez les distributeurs et les revendeurs, qui estiment que, le pouvoir d'achat ayant augmenté, ils peuvent de ce fait se permettre de faire monter les prix. Ceci explique aussi la hausse des importations à des niveaux dangereusement élevés.
Comment mieux protéger les entrepreneurs et les ménages contre ces pertes de change ?
Pour les ménages, le seul moyen pour ne pas assister à une inflation galopante qui rognera toutes les revalorisations salariales, c'est un accroissement des subventions étatiques aux produits de base et des biens de consommation courants.
En ce qui concerne les entreprises, il convient de développer les couvertures contre les risques de change qui neutralisent, à travers des techniques bancaires bien connues, les variations des taux de change. Plus généralement, il est indispensable de veiller à la stabilité des taux de change et une plus grande visibilité et prévisibilité de ses variations.
Comment expliquez-vous cette réticence en Algérie à ouvrir des bureaux de change ?
J'ai proposé depuis plusieurs années la création de bureaux de change qui se trouvent dans les quatre coins des villes de pays développés mais aussi des pays moins développés et moins riches que l'Algérie. Sur les plans technique et logistique, il n'y a aucune difficulté à mettre en œuvre une telle proposition.
Mais on peut se demander si des forces économiques ne craignent pas la transparence des transactions officielles et préfèrent la subsistance des activités occultes.
K. R.


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