Démentant les estimations des instituts de sondage, qui prévoyaient un taux d'abstention aux alentours des 30%, les électeurs français se sont rendus en force aux urnes afin de désigner François Hollande et Nicolas Sarkozy pour animer le second tour le 6 mai prochain. Si les instituts de sondage se sont trompés dans leurs prévisions sur le taux d'abstention, ils ont, par contre, vu juste quant aux résultats de ce premier tour de l'élection présidentielle. En effet, c'est sans surprise aucune que les deux favoris, en l'occurrence le socialiste François Hollande et le président-candidat Nicolas Sarkozy, ont été les principaux bénéficiaires des suffrages des électeurs français. Selon plusieurs instituts de sondage, le candidat du Parti socialiste François Hollande remporte le premier tour de l'élection présidentielle avec 28 à 30% des voix, devant Nicolas Sarkozy (UMP), qui obtient 24 à 27,5% des voix. La troisième place revient à la candidate du Front national, Marine Le Pen, qui obtient 17 à 20,7%, devant Jean-Luc Mélenchon entre 10,5 et 13%. François Bayrou obtient 8,5%. Additionnés, les scores des cinq “grands” candidats dépassent 95% des suffrages, laissant des miettes au reste de leurs adversaires : 2% pour Eva Joly ; 1,8% pour Nicolas Dupont-Aignan ; 1,2% pour Philippe Poutou ; 0,7% pour Nathalie Arthaud et 0,3% pour Jacques Cheminade. Quant à la participation à ce scrutin, elle a été forte en atteignant un taux de 80% à la fermeture des bureaux de vote. Le ton a été donné dès les premiers pointages à midi en atteignant 28,29%, soit le deuxième meilleur taux de participation au premier tour d'une présidentielle depuis 1981, même s'il est en recul par rapport à 2007 (31,21%) où la mobilisation avait été exceptionnelle. À 17h, 70,59% des électeurs étaient allés voter en métropole, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, contre 73,87% au premier tour de 2007. Vers 18 heures, un institut de sondage estimait que la participation pourrait atteindre 80% à 20 heures. Pour rappel, environ 44,5 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour désigner les deux finalistes parmi les dix candidats en lice. Donné depuis des mois largement vainqueur au second tour, avec 55% des voix en moyenne, François Hollande, 57 ans, abordait en position de force cette élection pour devenir le premier président de gauche depuis François Mitterrand (1981-1995). Les derniers sondages lui conféraient au premier tour une légère avance sur Nicolas Sarkozy à 28% contre 26%. Nicolas Sarkozy, plombé par des records d'impopularité depuis de longs mois, a tenté tant bien que mal de se dégager de son bilan intérieur et de son image de “président des riches” en se livrant à plusieurs mea-culpa. Après avoir cru que les Français lui seraient reconnaissants de son action au niveau européen face à la crise de la dette, il a changé de stratégie pour mener une campagne agressive, à droite, tout axée sur les valeurs, la sécurité et l'immigration. Sa remontée dans les sondages dans la foulée des tueries de Toulouse et Montauban s'est, cependant, enrayée net lors des dernières semaines. M T
