L'Association des compétences algériennes est constituée d'un large réseau de chercheurs expatriés. Mais elle est handicapée par l'absence de sponsors en mesure de financer ses activités. L'Association des compétences algériennes (ACA) a organisé le 16 avril dernier à Londres un forum scientifique qui a réuni des étudiants, des cadres et des chercheurs universitaires établis en Grande-Bretagne et dans certains pays d'Europe. Cette rencontre, tenue à l'occasion de la célébration de la Journée du savoir (Youm el-Ilm), n'est pas inédite. Un rendez-vous de même nature a marqué les activités de l'ACA en 2011, en présence de Halim Benatallah, secrétaire d'Etat en charge de la Communauté algérienne à l'étranger. “Ce genre de manifestations vise à rapprocher les membres de la communauté universitaire algérienne qui se trouve au Royaume-Uni et plus globalement en Europe”, explique Chahid Foughali, un des responsables de l'association. L'engouement suscité par le forum exprime, selon lui, le besoin de nos élites intellectuelles à l'étranger de nouer des contacts, pour un échange d'expériences d'abord, mais aussi afin de prendre part à des projets, susceptibles de servir la recherche universitaire en Algérie. Ce dernier objectif constitue d'ailleurs la principale motivation de la création de l'ACA, il y a environ cinq ans. L'association a vu le jour, grâce à la détermination d'un groupe de cadres universitaires résidant en Grande-Bretagne, qui s'emploie depuis à fédérer les élites algériennes à travers le monde. Mohamed Boudjelal, principal initiateur de l'ACA, s'est inspiré de l'expérience de la diaspora intellectuelle sud-asiatique aux Etats-Unis, réputée pour son volontarisme. Plus de 2 000 cadres universitaires algériens travaillent au Royaume-Uni. Ils seraient entre 100 000 et 150 000 dans le monde. Certains sont très connus pour leurs découvertes et autres travaux scientifiques. Le docteur Boudjelal a lui-même plusieurs médailles accrochées à son blason. Il a entre autres identifié le gène responsable du cancer du sein. Après avoir obtenu l'agrément de l'ACA, il s'est employé à tisser des contacts avec les représentants du gouvernement algérien, surtout le ministère de l'Enseignement supérieur, afin de mettre en œuvre des projets de collaboration intellectuelle et scientifique. Des contacts ont été également pris avec des universités algériennes pour l'organisation de séminaires et d'ateliers. La mise en place au ministère de l'Enseignement supérieur en 2008, d'une direction inédite en charge de la recherche scientifique et du développement technologique exauçait en quelque sorte le vœu des initiateurs de l'ACA, dont certains ont rejoint des comités d'experts inédits, pour l'évaluation de programmes nationaux d'études dans plusieurs domaines scientifiques. Mais leur contribution n'est pas allée plus loin. Encore aujourd'hui, les responsables de l'ACA doivent prendre des initiatives. Pis, les universités algériennes qui les invitent n'ont pas souvent les moyens de prendre en charge leurs frais de séjour. Certaines institutions comme le Cersit (Centre de recherche scientifique et technique) contribuent à certaines dépenses comme les billets d'avion. Mais cela reste insuffisant. Selon M. Foughali, l'absence de sponsors est un handicap pour l'ACA. Aujourd'hui, l'association compte une centaine d'adhérents et un vaste réseau de chercheurs associés. S. L.-K.