Voués à une paralysie totale par un bon nombre d'observateurs à la fin de l'année 2010, les deux sites sont en pleine métamorphose. Une réorganisation en profondeur de leur système de production y est menée tambour battant depuis18 mois exactement par une nouvelle équipe. Les raisons, la recherche d'une meilleure rentabilité et la position de la matière première, qu'est le minerai de fer, au centre de toutes les batailles commerciales de par le monde. “La production minière devra répondre à la demande du complexe sidérurgique d'El-Hadjar, notre principal client, dont les besoins sont de l'ordre de près de 2 millions de tonnes de minerai de fer par an. Cet objectif, nous sommes en mesure de l'atteindre”, explique Jean-Pierre Wilhelm, le directeur général d'ArcelorMittal Tébessa, indiquant que “malgré les intempéries qui ont caractérisé cette période avec des chutes de température jamais enregistrées auparavant dans cette région, il a été extrait 440 000 tonnes de minerai en 4 mois, alors que durant toute l'année 2011, les sites n'ont donné qu'un million de tonnes. Ceci pour dire que les gisements de l'Ouenza et Boukhadra ont encore de beaux jours devant eux”. Et la mutation engagée arrive à point nommé pour tenir la cadence. Ce responsable avoue que le mérite revient aux travailleurs car il a misé surtout sur l'intelligence et le savoir-faire des équipes internes. En matière de réorganisation, ArcelorMittal est l'exception qui confirme la règle. En effet, la plupart des entreprises font appel à des consultants extérieurs pour changer les choses, transformer leur système de production. Cela n'a pas été son cas, affirme notre interlocuteur. “Qui connaît mieux que nos employés les forces et les faiblesses de notre système de production ? plaide-t-il en faveur d'une gestion participative. Et d'ajouter : “Le succès n'est valable que s'il est partagé par tous.” Un plan de bataille a donc été conçu pour ce projet d'envergure mené comme il se doit par une équipe spécifique. “Nous avons nommé un ingénieur d'exploitation à la direction de chacune des mines pour piloter les changements, en accordant une priorité à la sécurité des travailleurs et à leur formation”. “L'effort de formation et de communication a été soutenu et permanent”, souligne J.-P. Wilhelm. Et d'annoncer un programme de formation ambitieux à l'intention des mécaniciens, des diésélistes et des électromécaniciens, avec le concours des principaux fournisseurs de l'entreprise des mines. Il devrait en être de même pour les électriciens avec le géant Schneider et pour les informaticiens avec l'introduction d'un logiciel de gestion minière Hi Tech, le système Gemcor, en l'occurrence. Le directeur général d'ArcelorMittal Tébessa n'est pas peu fier des mesures de sécurité prises depuis son installation. “Nous n'avons ménagé aucun effort pour accorder la place qu'il lui faut à la préservation de l'intégrité physique de nos agents et à l'hygiène du cadre de travail. Pour cela, nous nous sommes entourés de cadres compétents et nous avons doté tous les employés des équipements les plus performants et les plus compétitifs qui soient sur le marché. Les résultats de ces mesures ne se sont pas fait attendre, nous n'avons déploré que 3 accidents qui ont occasionné 62 jours d'arrêt de travail en 2011 et un accident avec 30 jours d'arrêt de travail de janvier à la fin avril, alors qu'en 2008 la société en enregistrait 40, qui avaient occasionné pas moins de 205 journées d'incapacité”, signale-t-il. Un changement bien accueilli par les employés, qui ont vu ainsi leurs conditions de travail s'améliorer sensiblement, mais aussi leurs salaires qui ont pratiquement doublé avec l'obtention de primes et indemnités conséquentes. Un représentant syndical nous confie que les PRI/PRC distribuées ces derniers mois dépassent les 50% avec la reprise d'activités des sites. A. A
