L'ONG Human Rights Watch a demandé hier à Bruxelles l'ouverture d'une enquête visant à déterminer la responsabilité de l'Otan dans la mort de 72 civils en Libye. Dans un rapport publié hier matin, HRW inculpe l'Otan de la mort d'au moins 72 civils, dont 20 femmes et 24 enfants, lors de la campagne de mars à octobre 2011. La gravité de l'affaire tient au fait que ces raids “visaient des cibles non clairement définies”. “l'Otan a pris d'importantes précautions afin de minimiser le nombre des victimes civiles pendant sa campagne de Libye, mais il est nécessaire que des informations soient données et que des enquêtes soient menées pour expliquer pourquoi 72 civils ont été tués”, a déclaré Fred Abrahams, conseiller spécial à Human Rights Watch. L'enquête, si elle est ouverte, devra ainsi déterminer qu'elles étaient les cibles visées par les opérations de l'Otan. HRW met en doute la nature militaire des cibles : “Seules les attaques sur des cibles militaires sont permises par le droit international et, dans certains cas, de graves questions restent posées sur la nature réelle des cibles que l'Otan visait”, poursuit M. Abrahams. HRW s'interroge sur la conformité des actions de l'Otan avec le droit international. L'intégrité de l'Otan lors de sa campagne libyenne pourrait être remise en cause alors même que l'Organisation avait été mandatée par l'ONU pour protéger les civils de la répression meurtrière menée par le régime de Kadhafi. à une semaine du sommet de l'Otan à Chicago, ce blâme n'est pas le bienvenu. L'Organisation atlantique s'est empressée de riposter : “l'Otan a fait tout ce qui était possible pour minimiser le risque de toucher des civils, mais dans une campagne militaire complexe ce risque ne peut jamais être zéro.” Elle soutient aussi n'avoir visé que des “cibles militaires légitimes” et met en cause Kadhafi qui aurait détourné des infrastructures civiles pour mener des actions militaires. M. C. F.