Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens appelle à “la dépénalisation de l'acte d'exportation". Le trophée du meilleur exportateur algérien hors hydrocarbures, “Trophée Export 2011", a été décerné mardi soir à la société des industries médicochirurgicales (IMC), spécialisée dans la fabrication d'équipements médicaux, au cours d'une cérémonie organisée, pour la neuvième année consécutive, à l'hôtel El-Aurassi d'Alger par le World Trade Center Algeria (WTCA), en présence notamment du ministre du Commerce Mustapha Benbada. Des prix d'encouragement ont été également attribués aux entreprises Amimer énergie, la nouvelle conserverie d'Algérie et Arômes d'Algérie. Le jury composé de représentants du WTCA, de la Direction générale des douanes, de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, de l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur, de l'Association nationale des exportateurs algériens et du FCE, a récompensé le groupe Benamor, intervenant dans l'agroalimentaire, en lui décernant le prix du primo-exportateur. Le prix spécial du jury a été attribué à l'entreprise ciment blanc d'Algérie. La SARL Boublenza spécialisée dans la transformation et l'exportation des dérivés de la caroube a remporté le prix Agriculture. 17 entreprises étaient nominées. Dans son allocution d'ouverture, le directeur général du WTCA, Ahmed Tibaoui a relevé que d'importants progrès ont été accomplis, en matière de soutien à l'exportation, depuis la dernière édition du trophée, indiquant que les exportations hors hydrocarbures, en 2011, ont dépassé la barre des 2 milliards de dollars. Ahmed Tibaoui a souligné que “beaucoup d'entreprises créées dans le cadre des investissements directs étrangers, à l'image de CIBA, Henkel, Fruital, Knauf, Michelin exportent, même si leur stratégie d'exportation à partir de l'Algérie est décidée à partir de leur maison mère", signalant “qu'elles contribuent aux exportations des hydrocarbures à raison de 10%". Se sont pratiquement les mêmes entreprises que l'on retrouve chaque année. Selon le directeur générale WTCA, huit entreprises exportent 1,8 milliard de dollars, dont 50% relèvent du groupe Sonatrach. Par ailleurs, les lauréats des années précédentes ont tous maintenu leurs exportations et sont toujours dans le haut du tableau, citant entre autre Cevital, Fruital, Mediterranean float glass, Knauf, Henkel, Vitajus... L'objectif principal visé par l'institution du trophée export, explique Ahmed Tibaoui “est de Promouvoir et d'encourager les PME" qui réussissent à décrocher des marchés à l'exportation. Dans ce cadre, mettre en avant ses entreprises, Tibaoui a évoqué la publication, l'année prochaine lors de la dixième édition du Trophée Export, d'un CD-Rom, reprenant la présentation de tous les lauréats depuis la création du Prix. Intervenant, lors de la cérémonie, le ministre du Commerce à notamment passé en revue les mesures prises par les pouvoirs pour promouvoir les exportations hors hydrocarbures, qui selon lui continuent à enregistrer des résultats encouragent. Les exportations hors hydrocarbures ont enregistré une hausse de 41%, en 2011, par rapport à l'année 2010. Mais, a-t-il reconnu, demeurent à un niveau marginal, environ 3% du volume globale des exportations. Le ministre a annoncé le lancement en septembre prochain d'un programme spécifique de formation aux métiers de l'exportation en coordination avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et l'Ecole supérieure algérienne des affaires (Esaa). Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens regrette “l'absence de vision". Ali Bey Nasri a indiqué que l'Algérie a exporté pour 30 millions de dollars de produits agricoles, essentiellement des dattes et des truffes. Elles ne couvrent que 10% des importations de pommes et de bananes, estimées à 300 millions de dollars de pommes et de bananes. En se référant, au propos du Premier ministre, le président de l'Association nationale des exportateurs algériens affirme que pour les exportateurs le changement c'est d'abord “la dépénalisation de l'acte d'exportation". Ali Bey Nasri appelle également à la mise à niveau des règlements de la banque d'Algérie, pour permettre aux entreprises algériennes, notamment exportatrices, de s'installer sur les marchés extérieurs. “L'utilisation des comptes devises alimentés par la quote-part devise des entreprises doit être libérerée de toute condition", a-t-il plaidé. Le président de l'Association nationale des exportateurs algériens a insisté sur l'urgence de l'installation du Conseil national consultatif de la promotion des exportations, prévu il y a 8 ans. “Il faut ajuster le temps administratif, au temps économique", souligne Ali Bey Nasri. M R
