Le FMI qui demande à l'Algérie de lui prêter de l'argent ! L'information a fait certainement sourire beaucoup d'Algériens. Et pour cause, c'est cette même institution financière internationale qui a prescrit à l'Algérie, en cessation de paiement en 1994, un remède de cheval qui a affecté profondément et durablement le pouvoir d'achat des Algériens. Sur injonction du FMI, la monnaie algérienne a été amputée de plus de la moitié de sa valeur sans que la relance économique promise soit au rendez-vous. Le choc social a été terrible, la désillusion économique grande. C'est sans doute cet épisode douloureux qui a poussé les décideurs économiques algériens à négocier auprès des créanciers des Clubs de Paris (Etats) et de Londres (Banques) le paiement par anticipation de la dette du pays. Mettant à profit les importantes recettes en devises engrangées consécutivement à la hausse des cours pétroliers observée à partir de l'année 2009, le gouvernement algérien a engagé entre 2004 et 2006 une opération de désendettement sans précédent d'un montant de 16 milliards de dollars (principal et intérêts). En recourant à cette mesure exceptionnelle, l'Algérie, qui a versé à ses créanciers près de 118 milliards de dollars de dettes (84 au titre du principal et 34 pour les intérêts) sur la période 1985-2005, a réussi à se débarrasser d'un lourd et très coûteux fardeau. C'est grâce à cette action, qui a fait l'unanimité à l'intérieur du pays, que l'Algérie est classée aujourd'hui parmi les pays les moins endettés du monde avec une dette extérieure de l'ordre de 2% du PIB en 2011. Cette dette devrait encore passer en 2012 sous la barre des 2% (1,7%) selon les prévisions du FMI.