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Louisa 61e partie
Publié dans Liberté le 30 - 06 - 2012

Résumé : Kamel et ses collègues trouvent la mort dans un terrible accident de la circulation. L'enterrement eut lieu au bled. Louisa est inconsolable. Elle déprime à vue d'œil et sombre dans un état d'inertie qui n'augurait rien de bon.... Sa vie s'est arrêtée avec celle de son mari.
Je mourais chaque jour un peu plus... Mes forces me quittèrent. Je ne pouvais plus ni me lever, ni marcher, ni parler. Ma mère ne quittait plus mon chevet.
Des jours passent. Un matin, j'entrouvris les yeux et lançais un coup d'œil autour de moi.
Tassadite pétrissait la galette, mon père égrenait son chapelet et ma mère berçait mon petit neveu dans ses bras.
Je soulève un peu ma tête. Mais je ne pu faire qu'un mouvement furtif... Un vertige me rejeta sur mon oreiller.
Ma mère et Tassadite accoururent. Cette dernière me soulève et me retient par les épaules... Je pu regarder autour de moi, et tout à coup un long cri s'échappe de ma gorge. Mon corps fut saisi de tremblements. Je ne sentais plus rien...
On dirait que j'étais morte, mais en même temps, une nouvelle énergie naissait en moi. Je ferme les yeux ! Un tourbillon m'emporte loin... Bien loin. J'entrevis un éclair puis j'entendis le tonnerre et le souffle sournois d'un vent qui annonçait la tempête. Le déluge... Un déluge s'abattit... Les rivières et les ruisseaux se déchaînèrent, les fontaines se déversèrent, le vent et le tonnerre redoublèrent d'intensité... Un paysage de fin de monde.
Je sentais de l'eau chaude ruisseler sur moi. Un vent frais pénétrait dans mon corps et mon âme. Puis une chaleur suffocante... On dirait du feu... Suis-je aux portes de l'enfer ?
Après un long moment, le déluge est réprimé. Le vent arrête de souffler et le ciel de déverser sa colère... Les ruisseaux et les rivières se calmèrent et les fontaines retinrent leurs eaux. J'ouvris enfin les yeux... Un siècle s'était écoulé... Des femmes attirées par mes cris étaient venues prêter main forte à Tassadite et à ma mère qui n'arrivaient pas à me retenir. Mon corps transpirait par tous les pores. Ma tête pesait une tonne... Mais après cette crise, je me sentais beaucoup mieux. On changea ma couche, on me lava, on m'habilla et on me rallongea. Des femmes hochèrent la tête... Il était clair que je devais passer par là après le mutisme et l'air hagard que j'affichais depuis mon arrivée de France.
Un sommeil bienfaiteur me permit enfin de récupérer. Je me réveille sur une bonne odeur de pain frais. Je sentais les gargouillements de mon estomac. Tassadite me sourit :
- Tu as sûrement faim ma sœur.
J'acquiesce d'un signe de tête. Elle court me servir un bol de lait et découpe un quartier de galette :
- Bois ce lait et mange cette galette en attendant le diner. Je suis heureuse de te voir revenir parmi nous ma chère Louisa.
Je mâche la galette d'un air distrait. Le lait me fait du bien mais je ne pu trop en boire. Ma gorge était encore nouée.
Aïssa rentre de l'extérieur. Où était-il ? Aux champs.... ? Sûrement pas... Mon frère doit être pressé de repartir de l'autre côté de la mer. Le reste lui importait peu.
- Alors Louisa, comment te sens-tu ? Tu nous a tous affolés avec ta crise d'hystérie. On dirait que tu es la seule femme qui perdait son mari.
Je sentais une bouffée de chaleur remonter à ma tête. Mon frère me traite d'hystérique !
Non c'en était trop !
Je me redresse d'un bond :
- Aïssa... m'écriais-je... Je suis ta sœur... Je suis de ta chair et de ton sang. Tu es un être sans cœur et sans conscience. Seule la France a de l'intérêt pour toi.
Le reste t'importe peu. Que je perde mon mari, que je sois affligée, que je crève... tu es d'une froideur et d'une insensibilité que je ne te connaissais pas auparavant. Comment ose-tu me traiter d'hystérique alors que tu es le premier qui devrait ressentir ma détresse.
Aïssa, débité, ne pu prononcer un mot. Il baisse les yeux et ressortit. Je me remets à pleurer.
- Ne lui en veux pas Louisa. Ton frère est un peu dépassé par tout ce qui arrive. Comme nous tous d'ailleurs.
C'était ma belle sœur qui me parlait... Tassadite avait les yeux rouges. Elle vint me serrer dans ses bras et nous pleurâmes ensemble un moment.
Ma mère se met de la partie et mon père, qui n'avait plus toutes ses forces pour se lever, se contenta de hocher sa tête d'un air chagriné.
(À suivre)
Y. H.


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