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Le phénomène prend de l'ampleur
Fraude au bac : comment ça se passe
Publié dans Liberté le 01 - 07 - 2012

Le phénomène de la fraude au baccalauréat, qui prend de l'ampleur avec les innovations technologiques et la facilité que procure le “camouflage" du hidjab, devient inquiétant.
De nombreux cas nous ont été signalés durant les épreuves du bac dans différents centres d'examen de la wilaya de Blida mais encore à travers le territoire national — les mêmes techniques, à l'origine d'un moyen très actuel, étant connues et employées...
Professeurs et élèves ont été témoins de “communication" établies entre des candidates au bac et l'extérieur (parents, frères, petit ami...). Certains enseignants, dans le souci de ne pas perturber le déroulement des épreuves, se sont limités à confisquer l'objet de la fraude. Dans d'autres circonstances, ils ont signalé le fait au personnel circulant dans les couloirs, chargé de la liaison entre les professeurs surveillants et l'administration. Ils se sont vu, dans de nombreux cas, signifier une fin de non-recevoir : “Je ne suis pas concerné ! Imaginez à quoi vous allez devoir faire face (rapport détaillé, implication de plusieurs personnes...) et les suites envisageables... Une lourde responsabilité aux conséquences qui pourraient être fâcheuses pour vous. Vous avez confisqué l'objet de la fraude, limitez-y vous !" Le fameux objet responsable d'une tricherie dont, aujourd'hui, personne n'est dupe et qui ne choque vraisemblablement plus personne s'avère très efficace pour “pomper", si besoin est, tout le programme de terminale fidèlement et plus (si nécessaire), sans fournir d'effort, ou recevoir simplement l'information recherchée — par la grâce d'un ou plusieurs “émetteurs" complices. Il s'agit du fameux kit mains libres, appelé kit mène, le phonème “in" n'existant pas dans la langue arabe.
Les candidats pris en flagrant délit de communication verbale avec l'extérieur “ne montrent aucun signe de gêne, de honte, ou de peur", nous ont affirmé différents enseignants qui ont eu à assurer la surveillance des épreuves du bac 2011 et 2012. Après tout, sous d'autres cieux, d'aucuns se servent bien du téléphone (dans le cas de l'utilisation du joker) pour joindre la personne susceptible d'avoir la bonne réponse et “Gagner des millions" (cf. émission française).
Dans le cas de l'utilisation du téléphone portable à l'examen, le tout est de bien dissimuler l'appareil et les oreillettes intra-auriculaires et de s'en servir sans attirer l'attention des surveillants.
Livres ouverts sur les genoux et téléphones portables à l'oreille
Aux abords d'un lycée — centre d'examen du bac que nous ne nommerons pas — des riverains, en même temps que d'autres témoins oculaires (éléments de la Protection civile présents devant l'établissement en question et qui ont remarqué le véhicule suspect) ont assisté, médusés, à des liaisons externes-internes : des parents de candidats libres (essentiellement des mères de famille) à bord de véhicules chargés de jeunes, s'étaient garés dans les cités mitoyennes à l'établissement en question, cahiers et livres ouverts sur les genoux et téléphones portables à l'oreille, durant le déroulement des épreuves.
Selon divers témoignages de professeurs surveillant dans ce centre d'examen, à l'autre bout du téléphone, une élève en hidjab, voire en djilbab, de préférence avec deux khimars (amples foulards) sur la tête, prise en flagrant délit de communication frauduleuse, était tout ouïe et le stylo courant sur la feuille de brouillon. Ce cas est devenu légion. Et nombreux (surveillants, correcteurs) sont ceux qui n'y verront ou n'y ont déjà vu “que du feu".
Différents cas de fraude facilitée par le port du hidjab nous ont été communiqués : feuille de papier blanc plaquée sur le bras et retenue par des élastiques (tout un stratagème !), avant-bras noircis d'écriture - il suffit pour la candidate d'ouvrir discrètement la fermeture à glissière qui part du poignet, de simuler une indisposition à la chaleur et de poser sa tête sur son avant-bras pour lire... Une élève qui avait pris la précaution de couvrir sa tête de deux khimars (l'un de couleur blanche et l'autre de couleur noire) aurait couvert une partie du foulard blanc d'informations écrites au crayon. Cette partie était dissimulée sous les pans du foulard noir. Un certain mouvement suivi du regard fixé sur le même côté du foulard attira l'enseignante qui suspectait la fraude. Elle finit par obliger la tricheuse à se défaire du foulard “de la honte" pour ne garder que le noir.
Différents moyens nous ont été cités : stylos magiques ainsi que d'autres gadgets “efficaces" qui se vendraient dans des magasins “spécialisés". Des cybercafés proposeraient aussi diverses possibilités dont le fameux “zoom"...
Certains enseignants se prêtent à une aide “charitable"
Une PES (professeur d'enseignement secondaire) nous a confié avoir eu un pic de tension à la suite de la bataille qu'elle avait menée avec deux collègues surveillants contre plusieurs élèves qui refusaient de remettre la preuve tangible de la fraude (téléphone, feuille de cours...) ou de cesser de communiquer bruyamment avec d'autres candidats, “certains se passant carrément leurs brouillons le plus normalement du monde".
On apprendra encore que les feuilles de papier préparées à l'avance ou arrachées d'un cahier, d'un livre, étaient chez certains élèves logées dans leurs chaussettes, au niveau des chevilles. Ces preuves tangibles susceptibles de sanctions graves seraient, de façon générale, simplement confisquées et le fraudeur, dans la majorité des cas, nullement inquiété.
Ces indélicats candidats au bac ou au brevet, quoique pieux (du moins, pratiquant la religion), en général, et qui ont appris que “celui qui nous trompe, n'est pas des nôtres" (hadith du Prophète Mohamed QSSSL), n'ont, en fait, qu'une chose en tête : arriver à l'université, coûte que coûte, de préférence par la voie la plus simple — état de fait scandaleux qui, faut-il le croire, est souvent encouragé par certains enseignants qui se prêtent à une aide “charitable" — qui n'est pas toujours dénuée d'intérêts. Devant ce grave constat, l'on peut se demander quelle valeur auront les youyous des parentes et amies de certain(e)s lors de l'annonce “heureuse" des résultats dans quelques jours ?
Quel mérite, quelle satisfaction morale, quelle fierté peuvent tirer de ce succès celles et ceux qui ont usé et abusé de fraude — avec préméditation, de surcroît —, durant le déroulement des épreuves ? Que vaut un bac s'il ne reflète pas la somme requise de connaissances apprises, acquises et retenues en vue de l'aboutissement couronnant le cursus scolaire ? Que valent un passage, une orientation établis sur des bases erronées, frauduleuses ? Où va-t-on avec cet état d'esprit basé sur la tricherie, la tromperie et qui se banalise ?
Il est temps de mettre le holà à cet état de fait aux conséquences lourdes. La vigilance des enseignants ne suffit pas toujours et les mesures “antitriche" appliquées (quand elles le sont), jusqu'ici, s'avèrent caduques devant les nouveaux moyens technologiques et l'ingéniosité des élèves en matière de ficelles “antisèche".
Quelles mesures instaurer pour sécuriser davantage les épreuves ?
Une fouille systématique des candidats avant chaque épreuve serait l'idéal pour décourager la pratique de la fraude ; d'autres moyens — très coûteux, cependant — tels que le brouillage des ondes dans les centres d'examen, un dispositif de détection des téléphones portables ou encore... le nec plus ultra (à peine imaginable), l'installation de portiques détecteurs de métaux (comme dans les aéroports), pour ce qui est de l'utilisation du “kit mains libres", pourraient être efficaces pour réduire ce fléau.
Elles restent une vue de l'esprit. La lutte contre la fraude au bac (aux examens, en général) avec le durcissement des sanctions (et leur application) devrait constituer une préoccupation majeure de l'Etat pour un diplôme crédible. En attendant, il est permis de croire que tous ceux qui auront réussi, cette année, au bac, l'auront fait sur la base d'une somme d'efforts réels et d'un travail honnête.


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