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Louisa 63e partie
Publié dans Liberté le 02 - 07 - 2012

RESUME : Louisa émerge petit à petit de sa douleur. Pour occuper son temps, elle se rendait tous les matins dans les champs de sa famille. Les affaires marchaient bien et elle était reçue avec beaucoup d'égards. Elle avait auparavant chargé son beau-frère de s'occuper des papiers requis auprès de l'entreprise où travaillait son défunt mari.
Malek m'écrira pour m'annoncer qu'il allait m'envoyer des papiers à signer et mon capital décès. Sophie s'était chargée de récupérer mes affaires dans mon appartement, mais Mme Olivier avait refusé la dernière mensualité. Ma brave logeuse était inconsolable et fort désolée pour tout ce qui arrivait.
Je pouvais compter sur son aide et sa sympathie.
Au village aussi, les femmes et les amis ne cessaient d'affluer à la maison. J'étais trop jeune pour un veuvage ! Une phrase que j'entendais souvent. Comme si dans ce bas monde, on pouvait programmer notre destinée.
Je recevais tout ce monde le long de la journée. La nuit, j'avais du mal à m'endormir. Ferais-je mieux de repartir en France et de laisser le village ? Si je dois rester chez mes parents, les demandes en mariage n'allaient pas tarder à pleuvoir. Et dans nos coutumes, une jeune veuve sans enfants, ne devrait pas rechigner à se remarier. Dans le cas contraire, une fois la période de deuil dépassée, les langues vont se délier. Les mauvaises langues... On va radoter et me traiter de celle qui avait “mangé la tête" de son mari. Je serais une damnée pour tout le village.
Au bout de quelques mois, ma mère vint me retrouver pour m'annoncer que j'avais le choix entre plusieurs prétendants. J'étais bien trop jeune pour refuser de me remarier. Et puis, cette fois, je pourrais me marier au village, je n'aurais donc pas à m'éloigner de ma famille.
Je me sentais touchée dans mon amour propre d'un coup. Pour moi, me remarier c'était comme tromper mon mari. Cette idée à elle seule me révolta. Non je ne veux personne... Aucun homme ne pourra remplacer mon mari... Aucun homme ne pourra valoir Kamel. Comment a-t-on pu penser, ne serait-ce qu'une seconde, que je pourrais changer le cap de ma vie ? Pour moi Kamel vivait encore. Oui, il vivait en moi. Tous les jours que Dieu faisait, je me réveillais avec cette impression si propre aux jeunes veuves... Une impression que je ne vivais qu'un vilain cauchemar... Que je me réveillerais et que tout sera comme avant.
Il me fallait des années pour m'en départir. Mais je tins bon. Je refusais tous les prétendants. On me sermonna, on me reprocha ma jeunesse et mon inconscience, on me traita de tous les noms...Je tins bon. Personne d'autres après mon mari ne partagera ma couche. C'était décidé. Et pour faire taire les mauvaises langues, je repris ma voyance et j'annonçais que la providence avait ainsi prévu mon destin. J'étais destinée à vivre sans mari, sans enfants et avec ce don de voyance qui me permet de lire dans la destinée des autres.
Je repris mes prédilections. On recommença à se bousculer à mon portail. Hommes, femmes, jeunes filles... On s'était rappelé soudainement, qu'avant mon mariage et mon émigration, j'étais reconnue comme la voyante la plus fiable du village.
On ne reparla plus d'un éventuel remariage. La veuve est mieux ainsi chez ses parents. Qu'ira-t-elle faire chez les autres alors que son mari lui avait laissé une pension... ? Et puis, mieux encore, ici au moins dans sa famille, elle pouvait pratiquer la voyance. Le lui aurait-on permis ailleurs ?
Les langues se délièrent un moment, puis tout rentra dans l'ordre. Louisa la rousse ne pouvait vivre mieux qu'auprès des siens tout en recevant tous ceux qui avaient besoin de son aide.
Et ce fut ainsi. Je vivais donc avec mes parents, dans notre ancienne maison, auprès de mes deux neveux de ma belle-sœur Tassadite.
On dormait avec les enfants sous la soupente. C'était mon ancienne chambre, et hormis le petit portillon en bois qui me séparait jadis des autres, rien n'avait changé.
Les jours, les mois puis les années passent. J'avais gardé le contact avec Malek et ma belle-famille.
De temps à autre, Na Daouia rentrait au bled pour quelques jours. La mort de son fils l'avait anéantie. Elle n'était plus que l'ombre d'elle-même. Da L'Hocine, mon beau-père, avait été hospitalisé plusieurs fois. Sa santé n'était plus aussi florissante qu'auparavant. Il avait pris sa retraite et passait ses journées à méditer, allongé sur une natte. Une partie de lui était morte. Le temps n'avait plus d'impact sur lui... Il ne cessait de répéter à quiconque le questionnait qu'il était pressé de rejoindre son fils Kamel. Que ce dernier vivait quelque part dans un autre pays et qu'un jour il allait rentrer pour nous prendre tous avec lui.
On l'écoutait avec tristesse et affliction. Les uns hochaient la tête d'un air entendu. Les autres se contentaient de garder un lourd silence. Un silence qui en disait long sur leurs pensées.
(À suivre)
Y. H.


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