Le mois d'août pour notre pays est le mois le plus riche et le plus sacré de notre histoire révolutionnaire. à l'instar d'autres régions, Oued Souf n'est pas resté en marge de cette glorieuse histoire. C'est ainsi que décida Hamma Lakhdar quittant son PC de Zarif El-Ouaâr près de Negrine le 5 août 1955 pour se diriger vers Oued Souf, après 3 jours de marche de nuit, il est signalé à la tête d'une section de 30 combattants dans la région de Sidi Aoun, localité distante de 30 km de la ville d'El-Oued. Le premier contact avec l'armée coloniale a été une embuscade tenue par Hamma Lakhdar à une patrouille de goumiers conduite par le sergent-chef Foujié, une fois maîtrisés ils furent passés à l'armée blanche, bilan 17 militaires tués. à la suite de ce haut fait d'armes, Hamma Lakhdar donna ordre à ses troupes de se replier dans une palmeraie proche du lieu, appelée Hod Chican. Rapidement localisés par l'aviation ils seront dans l'obligation de faire face à une armada constituée de tous les corps d'arme, régiments coloniaux, parachutistes, légion étrangère, méharistes. La bataille faisait rage, toutes les armes sont utilisées particulièrement l'aviation par les T6. Le chef Hamma Lakhdar, en homme dur et tenace, ne cessait de galvaniser ses troupes, et le soir venu il donna ordre de rompre l'encerclement et de se déplacer dans une autre palmeraie limitrophe appelée Hod El-Ghezala, là aussi les combats sont d'une violence inouïe, l'épuisement des combattants par un mois d'août caniculaire 50°C à l'ombre, le manque d'eau et surtout les munitions se fait sentir aux valeureux moudjahidine. Le 10 août à 15h, Hamma Lakhdar est touché par une rafale de mitrailleuse d'un avion, sa jambe est fracassée, il demanda à un proche de l'achever. Ce dernier refusa, il mit alors dans un ultime geste le canon de son Mauser dans sa bouche et tira une balle qui mit fin à un ennemi juré de l'armée coloniale, un grand chef du Sud-Est saharien issu des enfants du 1er Novembre. Par son opération dans la région d'Oued Souf, il venait contredire les autorités coloniales qui déclaraient que le Sahara n'est pas concerné par les “évènements du Nord". La bataille de Hod Chican les 8, 9 et 10 août était la première dans le Sud-Est saharien. Deux jours après, Soustelle, gouverneur général, débarque à El-Oued pour rendre hommage aux 27 militaires tués et remonter le moral de ses troupes affectées par la résistance des moudjahidine. D.Z.
