Face au déficit criant de structures d'accueil qu'accuse l'université Abderrahmane-Mira de Béjaïa, les pouvoirs publics ont été contraints de recourir à une mesure palliative qui consiste à transformer quelque 250 logements sociaux, sis à Sidi Ali Lebhar, en une résidence universitaire. C'est sur proposition des responsables de l'université de Béjaïa que la décision d'affectation de ces logements sociaux au profit des nouveaux étudiants a été prise, à titre provisoire, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, affirme Mme Ziani, attachée de presse du wali de Béjaïa. Selon notre source, ces 250 logements sociaux devraient faire office d'une cité universitaire pour une durée d'une année, soit pour la prochaine rentrée universitaire 2012-2013, en attendant la réalisation des deux nouvelles résidences de 3 000 lits, prévues à El-Kseur et Amizour. Décidément, la compensation du retard accumulé dans la réalisation de nouvelles structures d'accueil, relevant du secteur de l'enseignement supérieur, s'est faite aux dépens de ces centaines de familles béjaouies en quête d'un toit décent, qui semblent condamnées à prendre leur mal en patience. Outrés par la décision des autorités, des représentants de quartiers et villages de la commune de Béjaïa sont en train de se concerter sur les actions à entreprendre en vue de protester contre ce “détournement de logements sociaux de leur vocation initiale". Une pétition, exprimant l'indignation générale des citoyens sans toit et de demandeurs de logement, est déjà lancée dans la capitale des Hammadites. Les habitants de la nouvelle zone urbaine de Sidi Ali Lebhar qui se plaignaient déjà des désagréments causés par l'implantation de la cité universitaire d'Ireyahène en plein quartier résidentiel, ont mal accueilli la nouvelle et comptent, pour leur part, se mobiliser pour manifester leur mécontentement. L'on se rappelle des violents affrontements ayant éclaté, il y a quelques mois, entre des citoyens de ce quartier et un groupe d'étudiants résidents de la cité d'Ireyahène, lesquels se sont soldés par de nombreux blessés de part et d'autre. Des renforts de police ont d'ailleurs dû intervenir sur les lieux pour remettre de l'ordre. Ceci dit, des observateurs politiques avertis, dont des élus locaux, craignent d'ailleurs que cette décision “intempestive" des pouvoirs publics ne provoque l'irréparable. D'autant qu'elle intervient à la veille d'une rentrée sociale explosive. C'est dire que les autorités de la wilaya se trouvent devant un vrai dilemme. Car, hormis cette mesure dite provisoire, il n'y a point de solution de rechange. Autrement dit, où doit-on héberger les nouveaux bacheliers, auxquels s'ajouteront les 4 000 étudiants originaires de la wilaya de Béjaïa qui se sont inscrits l'année dernière dans les universités de Sétif et Jijel ? K O
