D'aucuns s'accordent à dire que l'Algérie a vécu, depuis plus d'un mois, un été caniculaire, provoqué par la multiplication effrénée des foyers d'incendie. Des feux de forêt sont signalés à l'est, au centre, à l'ouest et même au sud du pays. Ces sinistres ont incontestablement attisé la canicule dont les températures frôlaient les 45 et même 50 degrés à l'ombre. La fréquence des feux en un laps de temps court et simultanément dans les quatre coins du pays a suscité moult interrogations. Qui en est responsable ? L'homme, la hausse des températures ou les deux facteurs à la fois ? La question est posée dans toute sa dimension surtout que la fréquence des incendies a été telle que les sapeurs-pompiers ont trouvé maintes difficultés pour circonscrire les feux. Il faut dire que la collectivité a abandonné l'entretien et la gestion des forêts qui sont devenues ces dernières années des “no man's land" où règne la broussaille. Pire, des forêts ont été transformées en décharges publiques où les détritus ont causé des incendies qui ont menacé des villages avoisinants. Malgré la grande mobilisation des sapeurs-pompiers au début de l'été à travers la mise en place des colonnes mobiles d'intervention dans des zones montagneuses, le sinistre a été au rendez-vous. L'inaccessibilité aux lieux en proie à des flammes a compliqué les choses. Les renforts dépêchés dans les régions sinistrées n'ont pas pu circonscrire les feux dans les délais en raison de l'impénétrabilité des zones situées en haute montagne notamment, ainsi qu'en raison des vents et de l'absence d'un travail de prévention qui consistait à ouvrir des pistes et des sentiers dans ces zones. Le bilan établi jusque-là est loin d'être exhaustif. Des milliers d'hectares de chênes, de broussailles, d'arbres fruitiers et d'oliviers sont partis en fumée. Un sévère coup porté à la nature. L'Algérie voit ses espaces végétaux disparaître d'année en année alors que l'effort de reboisement peine à contenir les pertes causées par les flammes. L'urgence est là. Ce n'est pas qu'une affaire de pompiers. n
