L'APW de Tizi Ouzou a organisé hier une session ordinaire pour débattre, comme déjà annoncé, des trois épineux problèmes qui ont transformé toute cette saison estivale en un véritable cauchemar, à savoir les feux de forêts qui ont ravagé plusieurs milliers d'hectares, et aussi les récurrentes pénuries d'eau et coupures d'électricité. Comme lors de la session sur les intempéries de février dernier, la session d'hier qui se voulait une tribune pour débattre des insuffisances et des mécanismes à mettre en œuvre à l'avenir pour éviter des drames pareils, a été marquée par la défection de nombreux invités dont des élus à l'APW, notamment ceux du FFS, des présidents d'APC et même le premier magistrat de la wilaya qui boudent ainsi pour la seconde fois des rencontres consacrées à débattre des problèmes dont souffre la population. Ceux qui y étaient présents, se sont ainsi contentés de compter les dégâts et de pleurer les troncs calcinés de ces milliers d'oliviers, cette richesse désormais quasi décimée dans la région. Intervenant à l'ouverture de la session, le vice-président de l'APW, Hadibi Saâdi a estimé les dégâts des feux de forêt à 78 milliards de centimes. Un chiffre, a-t-il expliqué, qui doit être multiplié par dix si on comptait le manque à gagner, le coup et le temps nécessaires pour que se régénère toute la richesse arboricole partie en fumée. Selon le responsable de la conservation des forêts, la wilaya de Tizi Ouzou a enregistré entre le 1er juin et le 31 août quelque 368 foyers d'incendies qui ont ravagé 6 726 hectares de couvert végétal. Soit près de la moitié des 15 792 hectares ravagés enregistrés durant les dix dernières années dans la wilaya. Poursuivant son exposé, le responsable des forêts a précisé que parmi ces 6 726 ha touchés, 687 ha sont des arbres fruitiers dont 445 ha sont des oliviers. Selon le même responsable, les localités les plus touchées par ces incendies sont Azazga, avec 2 945 ha ravagés, Azeffoun avec 1 390 ha, Bouzeguène avec 733 et Tigzirt avec 666 ha. Hormis ces chiffres, assez suffisants sur l'ampleur des dégâts, les responsables invités à prendre la parole n'ont pas hésité à profiter de cette tribune pour présenter de longs et ennuyeux exposés sur leurs secteurs. C'était, entre autres, le cas du représentant de la Protection civile qui a été invité à parler des feux de forêt mais s'est plutôt étalé sur les noyades et les accidents de circulation. Outre le représentant de ce corps qui, pour rappel, a refusé durant tout l'été de communiquer sur le sujet, ceux de l'hydraulique et de l'énergie n'ont pas dérogé à la règle en présentant des réalisations qui s'inscrivent pour la plupart et comme à l'habitude dans le futur. Un élu du FLN n'a pas caché, comble du ridicule, sa satisfaction du fait que Tizi Ouzou n'est pas la seule à brûler durant cet été. Ainsi, à l'instar de la session sur les intempéries, la session d'hier sur les feux de forêt aura au moins eu le mérite de permettre de prendre connaissance de la réalité des dégâts, de l'échec de ce que les autorités aimaient à appeler la prévention et aussi de comprendre que ce qui fait réagir la plupart des élus, tout comme l'administration, n'est surtout pas l'intérêt de la population. S.L
