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Chronique d'un putsch annoncé
Invalidation du VIIIe congrès du parti
Publié dans Liberté le 01 - 01 - 2004

18 mars 2003. Un congrès réussi. Ouverture des travaux du VIIIe congrès du FLN à l'hôtel El-Aurassi d'Alger. Lors de ces travaux qui se sont tenus en présence de représentants diplomatiques accrédités à Alger, des représentants des partis politiques (MSP, RND, RCD, MRN, PT), le patron du FLN avait donné d'emblée le ton. Benflis avait, en effet, martelé que le “parti proclame son autonomie décisionnelle et son indépendance de toute tutelle quelle qu'elle soit”. Cette déclaration qui sonne comme une rupture avec “le président Bouteflika” n'a pourtant pas suscité une réaction d'opposition de la part des ministres du Président, bien que présents sur place, à l'image de Rachid Harraoubia, Saïd Barkat… Pis, Abdelaziz Belkhadem, l'actuel chef de file du mouvement dit de “redressement”, a applaudi et félicité publiquement l'élection de Ali Benflis secrétaire général du FLN pour cinq ans et son investiture de tous les pouvoirs. Ce faisant, à partir de cette date, le cercle présidentiel a commencé son activisme contre le parti. C'est Larbi Belkheir, le directeur de cabinet de la présidence de la République, qui a commencé les hostilités. C'est ainsi qu'il a exercé sur Ali Benflis un chantage : “Si tu veux rester Chef du gouvernement, tu dois, avec le FLN, soutenir un second mandat de Bouteflika.” En refusant de céder au chantage, Benflis a été limogé de la tête du gouvernement.
5 mai 2003. La première fissure. Le Président limoge donc officiellement son Chef du gouvernement, Ali Benflis, son plus sérieux concurrent pour 2004, et le remplace sans délais par Ahmed Ouyahia. Au lendemain de cette décision, Benflis a expliqué à l'opinion nationale les raisons de son éviction : “J'ai été démis de mes fonctions parce que j'ai refusé le chantage. (…) Cette décision est liée à l'élection présidentielle de 2004.” Depuis cette date, le divorce est officiellement et ouvertement consommé entre Benflis et Bouteflika. C'est aussi à partir de cette date que Bouteflika s'est transformé en Président-candidat et a fomenté un plan de déstabilisation du FLN. Comment ? En instrumentalisant l'administration grâce à son ministre de l'Intérieur Yazid Zerhouni, la chancellerie, avec l'aide de son ministre de la Justice, Tayeb Bélaïz, et en mettant la main dans les caisses de l'Etat grâce à l'argent de la Sonatrach et du ministère de la Solidarité. La mise en application de ce plan présidentiel a commencé en juin dernier.
5 juin 2003. Opération doberman. Les partisans du Président orchestrent des assauts contre les structures du FLN. C'est ainsi que les mouhafadhas de Mostaganem, Mascara, Tiaret, Blida, Naâma et Tlemcen ont été occupées en usant de la violence. Un exemple mémorable de l'usage de la méthode forte est illustré par l'attitude de Abdelhamid Si Affif, l'ex-député de Mostaganem. Ce dernier, en prenant d'assaut la mouhafadha de sa wilaya, avait pris en renfort… six dobermans.
12 juin 2003. Le recours-type. Le ministre de l'Intérieur installe une cellule chargée de casser le FLN. Dans cette structure, Yazid Zerhouni a confectionné un formulaire type de “recours” assorti d'un numéro de fax auquel les exclus du FLN peuvent envoyer leurs doléances. C'est pour cette raison que le frère-conseiller du Président, Saïd Bouteflika, a organisé moult réunions avec les exclus du FLN pour les inciter à la rébellion et à dénoncer “les irrégularités du VIIIe congrès” qu'ils ont, en réalité, applaudi.
24 juillet 2003. Usurpation de sigle. Dans le cahier des charges du complot contre le parti majoritaire, l'usurpation du sigle du FLN était au programme. C'est ainsi que Djamel Ould Abbès, le ministre de la Solidarité, organise à la salle Ibn Khaldoun d'Alger une rencontre contre le FLN au nom de l'Union médicale algérienne (UMA). Cette rencontre illégale, puisqu'elle viole la loi sur les associations, a capoté grâce aux militants du FLN d'Alger qui ont pris d'assaut les usurpateurs pour les chasser de la salle. La même opération d'usurpation s'est produite dans pratiquement une vingtaine de wilayas (Alger, Oran, Constantine, Mostaganem, Tlemcen…). Mais dans tous les cas, aucune rencontre n'a été menée à terme.
4 septembre 2003. Naissance officielle du mouvement de “redressement”. Pour la première fois, le clan présidentiel a réussi à mener une rencontre jusqu'à terme dans la wilaya de Djelfa. La tenue de cette réunion a été rendue possible grâce à la gigantesque mobilisation policière qui a quadrillé, la veille à partir de minuit, toute la wilaya. Cette sécurisation des partisans du Président leur a permis de donner naissance à la structure putschiste dite de “redressement” contre le FLN, pilotée par Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, ministre des affaires étrangères. Le lendemain de cette réunion, le président Bouteflika limoge six ministres FLN et les remplace par des ministres putschistes pour les récompenser. Durant ce mois, les “redresseurs” déposent plainte contre Ali Benflis pour invalider le VIIIe congrès.
1er octobre 2003. La justice de la nuit, une première. Cette date est mémorable. Et pour cause, elle a permis à l'opinion nationale de découvrir le concept de “la justice de la nuit”. À minuit, en effet, la juge Ania Benyoucef, accompagnée de Me Mafoud Lacheb, ont, sur instruction de Berradja Kadour, procureur général, jugé en référé d'heure à heure l'affaire introduite par les “redresseurs”. La juge a prononcé l'interdiction de la tenue en “tout lieu” du congrès extraordinaire, initialement prévu le 4 octobre. Ce qui n'a pas, par ailleurs, empêché sa tenue le 3 octobre avec le plébiscite de Ali Benflis candidat du FLN pour 2004. En réaction à cette décision judiciaire, le BP du FLN décide de retirer, le lendemain, ses sept ministres du gouvernement. Le FLN a fait en outre appel auprès du Conseil d'Etat. Cette juridiction suprême en matière de conflits administratifs a tranché, par ailleurs, le 18 octobre, sur l'appel, en prononçant la légalité du congrès extraordinaire. Par ailleurs, et au terme d'une pression sans pareille exercée sur les magistrats par le Président-candidat et son frère Saïd Bouteflika, le président de la chambre administrative, Abdelmalek Boubetra, prononce l'invalidité du VIIIe congrès du FLN, le gel de ses avoirs et de ses activités, le 30 décembre.
N. M.


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