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“Le poids des tabous..." 20e partie
Publié dans Liberté le 27 - 11 - 2012

Résumé : Un gardien, Hamid, a pitié de Lynda et l'emmène chez lui. Lynda ne veut rien lui raconter. Il demande à sa femme de lui conseiller de voir la police, pour que son agresseur soit arrêté un jour. Souad accepte de s'occuper d'elle mais c'est sans joie...
-Parle-moi ! la prie Souad. Raconte-moi ce qui s'est passé ! Cela te fera du bien, ajoute-t-elle pour la convaincre. Après ce que tu as vécu hier soir, tu n'éprouves pas le besoin de te confier à une oreille étrangère ? Je ne te jugerais pas, tu sais !
Lynda hausse une épaule et ne répond rien. Elle continue à se sécher les cheveux. Elle a pris une bonne douche. L'eau chaude lui a fait beaucoup de bien. Ce sentiment sera de courte durée. Une fois hors de l'eau, à se sécher dans une sortie de bain qui ne lui appartient pas, dans cette salle de bains et chez cette famille qu'elle ne connaît pas, il lui est revenu à l'esprit que si elle est là, c'est parce que, la veille, elle a fait l'erreur de partir seule, en pleine nuit.
Une fois encore, elle regrette et pleure sans honte. Elle a vécu une nuit horrible. L'inconnue lui a parlé de se confier, sait-elle seulement qu'elle se sent responsable et coupable ? Comment en parler alors qu'elle meurt d'envie de tout oublier ? D'effacer de sa mémoire cette nuit d'horreur où lui a été prise son innocence ?
Le monstre aurait pu lui prendre la vie. Elle le lui aurait pardonné. Mais il ne s'était pas contenté de la frapper et de la violer. Il a assouvi ses bas instincts et l'a laissée pour morte. Depuis son réveil, il lui semble que sa vie est finie. Elle n'attend plus rien. Elle n'a plus de corps, plus d'âme. Elle se retrouve sans rien. Sans passé, sans avenir. Elle regrette d'être partie.
En restant, elle aurait pris le risque de recevoir une raclée. Même s'il l'aurait battue à mort, il ne l'aurait pas violée. Il aurait laissé son honneur sauf. D'ailleurs, tout ce qui s'est passé, c'est pour une question d'honneur. Si sa famille l'apprend, elle sait qu'elle allait perdre leur confiance. Qui sait si ses frères n'allaient pas lui interdire de sortir ?
Non, se dit-elle, personne ne doit savoir. Personne ne pourra l'aider.
Si Azzedine ne se montre pas discret, toute sa vie elle payera le prix d'une erreur qu'elle n'a pas voulu commettre.
Lynda doit se mordre les lèvres pour ne pas crier quand elle s'habille. La robe de Souad est très large et elle doit la serrer à la taille pour camoufler. Elle remet sa cape et ses chaussures.
- Tu ne vas pas partir comme ça, lui dit Souad. Tu vas prendre une tasse de café...
- Où est votre mari ? lui demande-t-elle.
- Il est sorti acheter des croissants. Il ne va pas tarder...
- S'il n'est pas allé au commissariat, il devrait être là d'une minute à l'autre, remarque la jeune fille qui ne veut pas avoir à porter plainte pour viol. Si votre café est prêt dans une minute, c'est bon ! Sinon... Enfin, merci pour tout !
- Non, ne partez pas ! Pas tout de suite ! la prie Souad, après avoir pris un petit-déjeuner ! Mon mari est juste sorti acheter des croissants, insiste-t-elle. Je vais préparer le petit-déjeuner...
Lynda ne la suit pas dans la cuisine, elle regarde dans la rue, depuis la fenêtre du salon. Les premières lueurs du jour commencent à apparaître, chassant lentement la nuit. Mais les marques sur sa peau ne se sont pas atténuées. Celles de couleur bleue tirent maintenant sur le violet. Et pis encore, il y a cette blessure intérieure qui ne guérira jamais. Un homme a pris le soin de la souiller. Plus rien ne pourra purifier son âme. Plus jamais elle ne sera comme avant. C'était hier au soir...
-Le café est prêt ! dit Souad qui revient avec un plateau chargé de tasses. Je vous sers du café ou du lait ?
-Du lait sans café, précise-t-elle.
Souad la sert, Lynda met trois morceaux de sucre, elle boit rapidement, craignant que Hamid ne revienne avec la police. Elle ne veut pas que son histoire s'ébruite. Elle en souffre déjà assez ainsi.
-Attendez un peu... Vous prendrez votre croissant avec vous !
Mais Lynda refuse. Elle la remercie, prend note de son adresse pour lui ramener ses habits et accepte les vingt dinars.
-Bonne chance ! lui dit-elle quand elle sort.
Lynda a envie de lui répondre que la chance l'a abandonnée la veille, quand elle est tombée sur cet homme. Elle prend un taxi pour rentrer à Ben Aknoun. Elle prie pour ne pas rencontrer des connaissances. Elle ne descend du taxi qu'après s'être rassurée que son cousin n'était pas là. Elle règle la course et descend. Même si elle presse le pas, elle entend quelqu'un courir derrière elle. Elle se tourne et manque s'évanouir en voyant Lyès...
(À suivre)
A. K.


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