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Camille SARI, professeur à la Sorbonne et expert financier
“Il est grand temps pour l'Algérie de préparer l'après-pétrole"
Publié dans Liberté le 02 - 01 - 2013

Dans cet entretien, ce spécialiste des questions monétaires souligne que la crise financière européenne et mondiale aura des conséquences multiples sur l'Algérie.
Liberté : Quel sera l'impact de la crise de la dette souveraine en Europe sur l'Algérie en 2013 ?
Camille Sari : La crise financière européenne et mondiale aura des conséquences multiples sur l'Algérie. En premier lieu, les transferts des travailleurs algériens vers leur pays d'origine s'amenuisent car le chômage frappe essentiellement les étrangers ou les européens d'origine étrangère. Actuellement les résidents algériens à l'étranger envoient leurs économies soit pour aider leurs familles soit pour investir dans l'immobilier. Malheureusement, en l'absence d'une politique bancaire de collecte des fonds par un réseau international, ceux-ci passent par le marché parallèle. D'où l'absence de chiffres fiables. Pour rappel, les MRE (Marocains résidant à l'étranger) transfèrent officiellement près de 5,5 Mds d'euros.
Des centaines de milliers de Maghrébins ont quitté définitivement l'Espagne, l'Italie, et d'autres pays en raison de leur non emploi et la baisse drastique des aides sociales. En deuxième lieu, si réellement le scénario d'une crise économique dans la zone euro venait à se concrétiser, le prix du pétrole s'effondrerait inévitablement. Rappelons-nous qu'en décembre 2008, il était descendu de 150 dollars à 36 dollars le baril. Les recettes pétrolières se sont alors effondrées et le budget de l'Etat a été mis à rude épreuve. J'avais dit que dans le prix du pétrole, il n'y a pas que l'offre et la demande à prendre en compte, mais il y a aussi le facteur spéculatif qui est très pesant.
S'il devait y avoir une crise économique grave, nous aurons certainement le même scénario qu'en 2008 et l'hypothèse de voir les prix du pétrole rechuter à nouveau à 36 dollars le baril n'est pas à écarter.
En troisième lieu les investissements étrangers connaissent un ralentissement dans tous les pays MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord). Malgré les appels du secteur privé qui juge la loi des 51/49% trop générale et figée, à l'instar du Forum des chefs d'entreprises (FCE), les autorités algériennes ne donnent guère de signaux encourageants quant à l'amélioration du cadre de l'investissement étranger (la législation sur le change a d'ailleurs été durcie en août dernier). Si, en Algérie, les IDE ont doublé entre 2011 et 2012, ceci s'explique par le niveau historiquement bas atteint en 2010. Mais son portefeuille de projets apparaît plus diversifié qu'auparavant dans le secteur immobilier, bancaire, énergétique et pharmaceutique.
Enfin, l'impact de la crise financière internationale sur les réserves de change algériennes peut être source d'inquiétudes. Les informations dont nous disposons manquent de transparence et de précisions détaillées sur cette question. Il semblerait que 45% des 186 Mds de réserves de change soient placés en bons du Trésor américain, 45% dans les banques centrales européennes et 10% dans les banques privées dites AAA. Je pense qu'un débat ne peut être utile que si les experts et les citoyens disposent de tous les éléments.
J'ai alerté sur le danger des placements des réserves de change algériens sur les bons du Trésor américains (75 Mds de $) et européens (pays à risques).
Les politiques de création monétaire expansionnistes (faire tourner la planche à billets) menées par les grandes banques centrales sont défavorables aux pays créanciers qui se font rembourser en monnaie de singe.
Quelles seront ces répercussions sur le niveau d'inflation en Algérie en 2013 ?
En Algérie, la dévaluation du dinar est plutôt rampante, visant à rapprocher le taux officiel du taux au noir. La hausse des prix augmente pour atteindre 4,9% en janvier 2012, 5,3% en février, 5,9% en mars, 6,4% en avril et 6,9% en mai.
Mais les augmentations des prix de produits de première nécessité sont beaucoup plus élevées et ne seraient pas loin de 11%. Si les fonctionnaires et certains salariés organisés obtiennent des augmentations de salaire substantielles, de larges couches de la population doivent face à cette inflation galopante. Résultat : 20% de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les plus exposés à cette situation, ce sont les chômeurs, qui d'après les chiffres officiels représentent 10% de la population active dont 21,15% de jeunes âgés entre 16 à 24 ans. La précarité se multiplie.
Selon l'Office national des statistiques (ONS) le rythme d'inflation en glissement annuel se situe à 7,3% en juin 2012. D'après le rapport de la Banque d'Algérie au titre de l'année 2011, la poussée inflationniste serait le fait de l'expansion monétaire à hauteur de 63% tandis que l'inflation importée est de 21%. Les variations du taux de change effectif nominal impactent l'inflation en Algérie dans une proportion de 7%. La hausse des prix des biens manufacturés qui atteint 5,5%, dépasse celle des biens alimentaires, estimée à 4,2%. Le taux d'inflation a été de 8,3% en novembre 2012 en Algérie, comparé au même mois de l'année précédente. L'indice des prix à la consommation a quant à lui augmenté de 9,9%. Ces chiffres confirment que l'inflation, hors contrôle, devrait frôler les deux chiffres sur une année, après une décennie de stabilité relative.
Selon l'Office national des statistiques, le taux d'inflation a atteint 8,3% en octobre 2012, comparé à octobre 2011, alors que l'indice des prix à la consommation a atteint 9,9%.
Comment voyez-vous le renforcement des capacités de résistance de l'économie algérienne aux crises financières internationales et aux retournements du marché pétrolier ?
Toute la politique économique est dépendante des cours pétroliers. J'avais proposé en 2008 un fonds souverain en devises, dont les placements s'orienteraient vers des entreprises stratégiques non pas le rendement financier mais aussi dans une vision à long terme en occupant des sièges au sein des conseils d'administration de sociétés leaders dans leurs secteurs et pérennes. D'après toutes les études, les réserves de gaz ont une durée de vie qui ne dépasse pas 20 ans et les réserves de pétrole une dizaine d'année.
La consommation domestique va augmenter avec l'accroissement de la population (50 millions d'habitants à l'horizon 2050). Il est donc grand temps pour l'Algérie de préparer l'après-pétrole en diversifiant son économie, en améliorant la productivité et la gouvernance des entreprises et des institutions et en développant des programmes de formation technique et technologique. En outre, les réformes bancaires et structurelles sont indispensables.


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