Ils étaient une cinquantaine de danseurs à se produire sur scène, hommes et femmes, ils ont raconté à travers de nombreux tableaux l'histoire, les légendes et les mythes qui ont construit la Turquie d'aujourd'hui. Les fêtes du nouvel an à Alger ont été marquées par un spectacle époustouflant et à couper le souffle. L'une des plus grandes troupes au monde “Fire of Anatolia" (Feu d'Anatolie), de Turquie a offert un très beau cadeau aux Algériens. Après Tizi Ouzou ou le show a fait sensation, c'était au tour de la capitale de découvrir ces “dieux" de la danse. Organisée par l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), en collaboration avec la Télévision algérienne, la représentation s'est déroulée les 30 et 31 décembre dernier, au chapiteau du complexe Mohamed-Boudiaf, qui était pour l'occasion plein à craquer. D'ailleurs, le public était venu des quatre coins du pays, et même de France, pour assister à ce spectacle grandiose. Ils étaient une cinquantaine de danseurs à se produire sur scène, hommes et femmes, ils ont raconté à travers de nombreux tableaux l'histoire, les légendes et les mythes qui ont construit la Turquie d'aujourd'hui. Tout se passe en Anatolie, trois peuples adorateurs du feu se sont alliés en formant une seule tribu qui a aidé à fonder la Turquie devenue l'empire ottoman. Cette alliance est composée des Casaques (extrême sud-ouest de la Russie), d'habitants de l'extrême ouest de la Chine actuelle et de Persans. Le spectacle a commencé par un rituel autour du feu, les peuples s'unissent, sur des rythmes endiablés, mêlant des danses orientales aux sonorités modernes, du ballet et du folklore. Les scènes se suivent et émerveillent à chaque fois l'assistance. Après la fête, les scènes passent à la sensualité des danseuses du ventre, aux intrusions des pirates et à des “images" de batailles militaires de l'époque. Ce beau conte sur la Turquie a dépeint le duel perpétuel entre le bien et le mal. Des danseurs, certains vêtus de blanc, et d'autres de noir, se sont combattus sur scène en traversant les siècles en passant par toutes les étapes qu'a connues la Turquie. On retrouvait dans l'histoire de ces peuples, l'empreinte de la philosophie chinoise “le Yin et le Yang", l'harmonie du monde divisée entre le bien et le mal, l'homme et la femme, l'eau et le feu, le noir et le blanc et l'Est et l'Ouest. Conçu par le chorégraphe turque, Mustapha Erdogan, “Fire of Anatolia" met en scène un total de cent vingt danseurs. La première représentation a été donnée en 2001 et une année plus tard, toute l'équipe entame une tournée internationale. La troupe turque s'est produite dans quatre vingt-cinq pays, notamment les Etats-Unis, la France, le Japon, le Qatar, la Roumanie, l'Allemagne et l'Egypte. Selon le chorégraphe, le spectacle est considéré comme “le troisième plus grand groupe de danse dans le monde". La troupe est détentrice de deux records dans le Guinness : le premier pour les performances les plus rapides dans la danse “241 pas par minute" et le deuxième pour la participation d'un total de 400 000 personnes à leur spectacle dans la région de la mer noire. Depuis son début “Fire of Anatolia" s'est produite devant plus de vingt millions de spectateurs dans le monde. La deuxième partie du spectacle a mis en scène des derviches tourneurs, des représentations de ballet sur une musique très rythmée, l'arrivée des Ottomans et les battements de tambour. Durant une heure et demie, l'assistance a suivi le spectacle avec une grande attention. Chaque pas de danse, chaque costume, chaque tableau emportaient les esprits dans une autre Turquie, celle du rêve, des légendes et des belles histoires féeriques. Présent sur place, le compositeur Hakim Lamdani n'a pas caché qu'il a été charmé par le spectacle. “Nous avons vu des corps qui nous ressemblent, j'ai entendu des rythmes qui nous ressemblent, des couleurs qui nous ressemblent. Les sonorités aussi ressemblent aux nôtres comme le bouzouki au mandole. Y en a beaucoup qui se sont vus dedans. Je me suis vu sur scène". Et d'ajouter : “C'est une leçon de savoir faire ensemble, c'est un travail de persévérance, de constance et d'esprit aussi". Le seul bémol était la disposition des places et également la mauvaise qualité des images projetées sur les deux grands écrans. Un dysfonctionnement qui a “noirci" la soirée. Pour 500 DA la place, le public méritait mieux. H M