L'unité Topping-10 de la raffinerie de Skikda, qui reste la seule en fonction depuis le dernier incident, est en panne technique, apprend-on auprès d'un cadre de la plate-forme pétrochimique. C'est vers 12h avant-hier mardi que la panne technique a été détectée dans la salle de contrôle suite à une surchauffe anormale du four. Un arrêt total a été décidé pour éviter des conséquences fâcheuses, à savoir une autre explosion avec des incidences dramatiques. Comme lors des précédents accidents, ce sont les nouvelles installations entrant dans le cadre de la rénovation des deux unités de la raffinerie qui sont touchées par ces incidents qui ont tendance à se multiplier et qui mettent la firme Samsung des Sud-Coréens, chargée de la rénovation, dans de beaux draps. D'ailleurs, ce n'est que récemment que cette unité rénovée a été mise en exploitation, selon notre source. La production de plusieurs produits, comme le kérosène, le GPL, le gaz propane et butane et le gasoil, est suspendue. Par ailleurs, cet incident a eu lieu alors qu'une enquête concernant un incendie qui s'est déclaré à la raffinerie, la semaine passée, est en cours. Des enquêteurs se penchent également sur la régularité des contrats effectués avec Samsung concernant la rénovation des unités de la raffinerie de Skikda ainsi que la modernisation des équipements. La firme Samsung aurait été avantagée dans les contrats et la qualité du produit fourni est mise en doute, particulièrement avec ces incidents à répétition. Plus de 2 milliards de dollars est le montant paraphé entre Sonatrach et la firme sud-coréenne Samsung engineering & construction du temps de Chakib Khelil, l'ex-ministre de l'Energie et des Mines. À signaler également que des sous-traitants étrangers de Samsung comme Cap-Hi-Tech et Gain ont achevé les travaux et ont quitté le pays en laissant derrière eux des ardoises d'impayées au préjudice d'une quinzaine d'entreprises algériennes qui, à leur tour, ont sous-traité certaines prestations comme le transport, laissant dans le désarroi les travailleurs algériens qui n'ont pas été payés pendant 15 mois. Les bureaux de ces deux entreprises étrangères ont même été saccagés par les travailleurs en colère qui se disent avoir été floués sur leur propre territoire et par des étrangers jetant aussi tout leur dévolu sur la firme Samsung et la direction de la raffinerie censées imposer l'assainissement de toutes les situations avant de les autoriser à quitter le territoire. A. B
