À l'initiative de l'association culturelle Tafat Ilmezyen (Lumière des jeunes) du village Takorabt relevant de la commune de Chemini, la Maison de jeunes de la même localité a abrité, dans l'après-midi de vendredi dernier, une conférence-débat avec Me Rachid Ali Yahia, fervent militant de la cause identitaire et l'un des rares rescapés de la crise dite berbériste de 1949. Le conférencier, qui s'engagea dès son jeune âge dans le PPA (Parti du peuple algérien) aux côtés de bon nombre de militants de la berbérité, dont Laïmèche Ali, Bennaï Ouali et Amar Ould Hamouda, reviendra dans son exposé sur l'historique du mouvement national depuis l'Etoile nord-africaine (ENA), avant d'arriver à la naissance du mouvement berbère. À ce titre, Rachid Ali Yahia a tenu à rendre hommage à ses deux amis, Bennaï Ouali et Laïmèche Ali, qu'il qualifie de véritables précurseurs et fervents défenseurs de la question berbère à l'époque. “Par devoir de mémoire, je tiens à rappeler que l'idée de 'Algérie algérienne préconisant la promotion de la langue populaire qu'est le berbère revient au défunt Laïmèche Ali, décédé à l'âge de 21 ans, terrassé par une fulgurante tuberculose". Membre actif au sein de la Fédération de France et ancien responsable du journal L'Etoile algérienne, Rachid Ali Yahia expliquera devant une assistance nombreuse que “la quasi-totalité des militants nationalistes kabyles du PPA, dont ma personne, furent exclus du parti, d'où naîtra ce qu'on appellera la crise berbériste". C'est suite à la motion adressée en 1948 au Comité central du PPA que la direction de celui-ci avait décidé de riposter par l'élimination de cadres acquis à la berbérité. Pour rappel, cette motion, initiée par Rachid Ali Yahia, fut votée par 28 membres du comité fédéral de la Fédération de France contre 32, en se prononçant en faveur de l'Algérie algérienne. L'orateur ne manquera pas d'accuser Messali El-Hadj d'avoir voulu falsifier l'histoire de l'Algérie, en envoyant son fameux document Appel aux Nations unies, dans lequel il fait remonter l'Histoire du pays à la conquête arabe. À cela, Dda Rachid, comme l'appellent les intimes, ne tardera pas à réagir en affirmant que “l'Algérie n'est pas arabe, mais algérienne". Fidèle à lui-même, il tient toujours à son projet qui repose sur l'instauration d'un “Etat fédéral", et ce, à travers son mouvement politique dénommé Rassemblement pour une Algérie algérienne fédérale (RAAF), créé en 2002. Enfin, Rachid Ali Yahia martèlera que l'anti-kabylisme qui remonte à 1949 est resté une réalité après l'Indépendance et que “tous les pouvoirs qui se sont succédé, depuis Ben Bella et jusqu'à Bouteflika, sont des anti-kabyles. Ils sont tous des tenants de l'Algérie arabo-islamique". K O Nom Adresse email
