Le trafic des engrais, pourtant soumis à autorisation, fait des ravages sur le marché informel. Du coup, les agriculteurs n'ont d'autre choix que de se soumettre au diktat de ce monopole dicté par la mafia des engrais. Cette situation influe directement sur la production et, partant, sur les prix des fruits et légumes en cette période de grande inflation. Selon les derniers indices, la tendance est à la hausse exponentielle des tarifs pratiqués dans les grandes firmes. En effet, alors que le quintal d'engrais subventionné environne les 5 000 et 6 000 DA, les trafiquants le cèdent à des prix faramineux, allant de 10 000 à 15 000 DA au marché noir. Cet état de fait a conduit les services de sécurité à contrôler systématiquement tout mouvement de marchandises, registre de contrôle en main, afin de juguler ce phénomène qui gangrène l'agriculture, donc l'économie nationale, ralentit la production agricole et se répercute sur les prix des fruits et légumes au final. Ainsi, les dernières saisies opérées, en moins de 48 heures, par la Gendarmerie nationale renseigne à quel point la mafia des engrais est prête à aller loin. En effet, selon notre source, les gendarmes de Djillali-Ben-Amar, en service de police de la route sur la RN91, reliant Tiaret à Mascara, ont interpellé une personne qui transportait, à bord d'un camion de marque Isuzu, 60 quintaux d'engrais chimiques sans autorisation. Le même jour, et lors d'une patrouille sur la RN91, les gendarmes de Rahouia ont interpellé dans la même localité une autre personne qui transportait à bord d'un camion de marque Sonacome 100 quintaux d'engrais chimiques sans autorisation. Après l'enquête préliminaire, le procureur de la République près le tribunal de Tiaret a prescrit la mise en liberté des mis en cause après audition et la remise de la marchandise aux services des Domaines de Rahouia. Une information judiciaire est ouverte pour remonter cette filière qui exerce dans la wilaya de Tiaret et dans plusieurs régions des Hauts-Plateaux où les engrais chimiques se font de plus en plus rares. Aussi, et selon la même source, lors d'un service de police sur la RN40, reliant Tiaret à Djelfa, les gendarmes de Mahdia ont interpellé un individu qui transportait à bord d'un camion de marque Isuzu 100 autres quintaux d'engrais chimiques sans autorisation. Informé, le procureur de la République près le tribunal de Tissemsilt a prescrit la mise en liberté du mis en cause après audition et la remise de la marchandise à la Coopérative des céréales et légumes secs de Mahdia. Il y a quelques jours, plus de 200 quintaux d'engrais chimiques, par ailleurs soumis à autorisation des walis, ont été détournés dans les wilayas des Hauts-Plateaux et du Sud-Ouest algérien en vue d'être écoulés au marché noir. Ce qui porte, au total, à 460 quintaux, soit 46 tonnes, de la même substance saisis par les gendarmes en moins d'un mois. Outre leur usage dans les domaines agricoles, les engrais chimiques sont également détournés par les réseaux de soutien au terrorisme qui exploitent cette matière pour fabriquer des bombes artisanales. Ce qui inquiète davantage les services de sécurité et les administrations qui serrent les vis pour livrer ce produit classé “très sensible". F B Nom Adresse email
