Citant des cas concrets, des membres de la coordination UGTA ont révélé que 4 dossiers de capital-décès, d'un montant global de 300 millions de centimes, ont profité à des personnes vivantes. La “révolution numérique" tant promise par la Cnas n'aura pas eu lieu à Constantine, en matière de gestion des prestations sociales. Bien au contraire, les assurés sociaux et autres cotisants potentiels sont de plus en plus nombreux à se plaindre des lenteurs, si ce n'est des erreurs préjudiciables dont ils sont les victimes expiatoires depuis la mise en place du système de personnalisation, notamment de la carte électronique d'assuré. Des erreurs qui sont directement imputées à l'informatisation des services de la direction de la Cnas, affirment des citoyens, tout en dénonçant l'arrogance et le mépris qui leur sont affichés en retour par les responsables de cet organisme incontournable. En effet, nombreux sont ceux qui ont pâti de la mauvaise gestion de leur dossier et qui se sont vus obliger de faire des aller-retour incessants entre l'une ou l'autre des antennes de la caisse et le siège de la direction pour tenter de faire valider un dossier médical ou de bénéficier d'une prestation quelconque. A l'instar de ce père de famille, qui aura épuisé, en vain, toutes les voies de recours pour obtenir une prise en charge et les médicaments de son épouse atteinte d'un diabète chronique. Ce quadragénaire se voit reconduire pour des futilités depuis des semaines et il affirme qu'on l'a ainsi obligé à payer directement sur son maigre salaire d'agent de sécurité une ordonnance de plusieurs milliers de dinars, en attendant que sa situation soit débloquée. Il y a aussi le cas de cet opérateur économique spécialisé dans la photographie, dont l'entreprise mère est domiciliée à El-Khroub (Constantine) et qui n'arrive pas à faire assurer une gérante de l'antenne de Annaba de son Eurl. Documents à l'appui, M. Seghiri explique qu'il n'a pas pu obtenir une immatriculation d'assuré social pour ladite employée, bien qu'il ait dûment déclaré celle-ci, il y a un mois. “On m'a balloté de bureau en bureau entre Annaba, El-Khroub et Constantine durant toute cette période, alors que j'ai respecté à la lettre la procédure d'affiliation. Une formalité qui consiste en un simple dépôt de déclaration à El- Khroub, ce que j'avais déjà fait en date du 14 avril. J'ai été contraint par la suite de faire des déplacements incessants entre pratiquement toutes les agences Cnas de Constantine depuis Bab El-Kantara jusqu'à Belle-Vue pour m'entendre dire que le numéro d'immatriculation de mon employée ne figure pas dans les fichiers, alors que je dispose d'une déclaration de cotisations de tout mon personnel et que l'attestation de mise délivrée par cet organisme même prouve que cette personne est bel et bien assurée", se plaint M Seghiri. Dépité par tant de laisser-aller, ce dernier avoue ne plus savoir à quel saint se vouer pour obtenir cette attestation d'immatriculation du moment que le premier responsable de la Cnas de Constantine, qu'il a pu rencontrer n'a pas été en mesure de satisfaire sa demande légitime. “Le directeur a été plus irrévérencieux que tous les autres cadres que j'ai contactés. Incapable de m'expliquer la défaillance pénalisante dont j'ai fait l'objet, il a préféré la fuite en avant en me faisant jeter à la porte de l'agence par le personnel de sécurité, en me menaçant des pires représailles si je m'avisais d'y remettre les pieds. Un comble !", s'offusque notre interlocuteur. Ce comportement outrancier est d'ailleurs dénoncé par les membres de la coordination syndicale (UGTA) des travailleurs de la Cnas, eux-mêmes. Lors d'une conférence de presse organisée en fin de semaine, ceux-ci faisaient état de “la désorganisation totale, les dépassements anarchiques et l'abus de pouvoir, qui prévalent à la Cnas de Constantine". Citant des cas concrets, des membres de la coordination UGTA ont affirmé aux journalistes que 4 dossiers de capital-décès, d'un montant global de 300 millions de centimes ont profité à des personnes vivantes. Exigeant l'ouverture d'une enquête, les syndicalistes ont également révélé que des dizaines de cartes Chifa aux noms de personnes décédées étaient maintenues sciemment en circulation. Des griefs auxquels la direction incriminée fait la sourde oreille, préférant “laisser dire", comme nous le confiait un proche collaborateur du premier responsable. A. A Nom Adresse email