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Le miracle japonais
Hier un pays rasé par la guerre, aujourd'hui une puissance économique
Publié dans Liberté le 21 - 11 - 2002

Beaucoup de personnes interrogées sur les performances du modèle japonais estiment que parmi les paramètres qui y ont joué un rôle fondamental, figurent l'éducation dispensée et la morale enseignée dans les écoles, la ponctualité et le respect strict du temps, le sérieux dans le travail, l'organisation et la discipline.
Al'automne de l'année 1945, la seconde guerre mondiale se termine par la victoire des Alliés. Le japon avait déjà capitulé après les attaques meurtrières à la bombe atomique d'Hiroshima et de Nagasaki.
Le pays avait, durant plusieurs mois, subi la furie des bombardements. La majorité des grandes villes étaient presque complètement rasées et l'économie complètement mise à plat par la guerre. La famine s'était emparée de pans entiers de la population.
Mais quelques décennies seulement, deux pour être précis, ont suffi au pays du Soleil levant pour relever la tête et s'imposer comme la seconde puissance économique dans le monde. Comment un pays aussi déstructuré par la guerre, ne possédant aucune ressource naturelle et énergétique (ni gaz, ni pétrole…) a-t-il pu atteindre un tel niveau de croissance dans tous les domaines en un temps, à l'évidence, très court ? Quel est le secret d'une telle réussite ? S'agit-il, comme le disent certains, tout simplement d'un miracle ? Ou est-ce plutôt le fruit d'un effort consenti par toute la société japonaise et visant à faire renaître de ses cendres un pays mis à genoux par les Alliés ? La question ne manque pas de tarauder les esprits quand on se promène dans les grands boulevards de Tokyo et que l'on se rende compte de visu de ce qu'est aujourd'hui le Japon. Un pays au-dessus du lot. Par sa prospérité, par l'organisation de sa société, par la ponctualité de sa population, par l'éducation de ses enfants, par le sérieux et la compétence de ses travailleurs, par ses réalisations en matière d'infrastructures (ports, aéroports, routes, banques, autoroutes, gratte-ciel, ponts, trémies…). Mais le point de départ de ce véritable sursaut réside dans les enseignements tirés de la Seconde guerre mondiale et de ses conséquences dramatiques sur le pays. La défaite a transformé les Japonais. La constitution pacifiste, promulguée sous la contrainte des Etats-Unis après la capitulation, a induit des mutations importantes dans le système politique japonais et, de là, dans la société elle-même. La situation difficile de l'après-guerre, marquée par la dégradation des conditions sociales, a amené les Japonais à travailler dur. “Nous n'avions même pas de quoi manger et la population avait honte de tout ce qui venait de se passer”, se rappelle M. Sozo Yokohama, conseiller de l'Association pour la promotion de la démocratie japonaise, qui a vécu cette période charnière de l'histoire de son pays.
Le Pr Rei Shiratori, directeur de l'institut de recherche sur la politique japonaise et membre de l'International fundation of election system, la plus grande organisation de soutien à la démocratisation dans le monde, explique de manière encore plus instructive les transformations subies par son pays après la guerre. “Avant la guerre, le Japon avait adopté un système politique appelé Fukoku Kyotei Model, dont la philosophie était basée sur la nécessité de la force militaire pour la survie de l'Etat. Cela a induit une politique expansionniste, en direction de la Corée, de l'Indonésie, de la Chine et de Taiwan, dans le but d'accaparer les ressources dont le pays manquait tant. Cette vision a conduit à la défaite lors de la seconde guerre mondiale”, souligne le Pr Shiratori. Après la guerre, la constitution imposée par les Alliés a donné une autre direction à la politique japonaise. Les efforts consentis avant la guerre à la mise en place d'un arsenal et d'installations militaires seront désormais dirigés vers le développement d'une technologie à des buts civils. C'est logiquement le Fukoku Jyaka Hei Model qui a pris le dessus. Les Japonais avaient finalement compris que “la guerre ne rend pas les gens heureux”, note le Pr Shiratori. Le nouveau Japon est né. Démilitarisé, il s'est donc engagé dans un processus de démocratisation et s'est développé sous “le parapluie” américain qui continue jusqu'à aujourd'hui à posséder des bases militaires aux quatre coins du pays. Cette situation, faite bien sûr de contraintes, a amené les Japonais à se concentrer sur le développement des secteurs de l'économie et de l'éducation. Une décennie seulement a suffi au géant nippon pour renaître de ses cendres et se hisser à un rang économique mondial, ce qui a surpris plus d'un. La mise en place d'une politique économique, financière et énergétique rigoureuse et efficace et d'un système éducatif performant associée à la discipline et au sérieux de la population dans le travail ont fini par produire leurs effets. La période s'étalant entre 1955 et 1975 a été marquée par un essor économique sans précédent. C'est en 1968 que le pays nippon a atteint le rang de deuxième puissance économique mondiale. Pourtant, le Japon est un pays qui n'est pas gâté par la nature.
Doté d'une superficie qui ne dépasse pas les 377 900 m2 (représentant 1/29e des Etats-Unis), la terre japonaise est dominée par les montagnes et les massifs boisés. Les plaines ne représentent que 16% du territoire. Le pays est aussi connu pour l'instabilité de son sol, régulièrement secoué par les séismes et les éruptions volcaniques. Il faut, bien sûr, ajouter à cela les marées et les typhons qui s'abattent souvent sur le pays.
Tout cela n'a donc pas empêché les Japonais de construire un pays que leur envie tous ceux qui connaissent le Japon d'aujourd'hui. “Nous essayons de vivre en harmonie avec la nature au lieu de tenter de la dompter comme le font les occidentaux.” La réflexion appartient à notre accompagnatrice et révèle la profondeur de la sagesse nippone. Le visiteur de la capitale, Tokyo, est d'abord surpris sinon impressionné par cette forêt de gratte-ciel, lesquels continuent à pousser comme des champignons. Dans les différents quartiers de cette ville, peuplée par plus de 12 millions d'âmes, s'élèvent des buildings qui n'en finissent pas.
Ils servent de bureaux et de sièges aux grandes compagnies, banques et entreprises japonaises qui n'hésitent pas à investir dans le secteur de l'immobilier, comme cela est le cas dans le quartier d'Ohsaki. Beaucoup de personnes interrogées sur les performances du modèle japonais estiment que parmi les paramètres qui ont joué un rôle fondamental, figurent l'éducation dispensée et la morale enseignée dans les écoles, la ponctualité et le respect strict du temps, le sérieux dans le travail, l'organisation et la discipline.
Des éléments indispensables pour la formation d'un citoyen modèle et qui font défaut dans beaucoup de pays, notamment le nôtre. La prospérité japonaise n'est donc pas tombée du ciel.
Elle est le fruit d'une abnégation sans faille de la génération d'après-guerre qui a su transformer une défaite militaire en une victoire économique.
H. S.
Une société transformée
• La libéralisation économique semble avoir déteint sur la société japonaise. Celle-ci a connu de profondes transformations dues à l'influence du mode de vie occidental, notamment sur les nouvelles générations à qui leurs aînés reprochent un excès de matérialisme et d'individualisme qui a généré la perte des repères traditionnels sur lesquels est bâtie la société japonaise. Mais il faut dire que cette dernière demeure trop renfermée sur elle-même, malgré une forte présence de touristes étrangers, principalement des Américains. Dans les stations de métro et de train, dans les boutiques et les commerces de manière générale, la transcription sur le majorité des enseignes est effectuée en caractères japonais difficiles à déchiffrer pour un non initié.
H. S.


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